Dossier Japan Expo 2015 - Première Partie - - Partie 1

Invités

Manga

Pour cette Japan Expo 2015, beaucoup de mangakas ont fait le déplacement, à commencer par l'invité d'honneur de la catégorie : Ken Akamatsu. L'auteur de Love Hina, Negima et UQ Holder s'est montré très présent sur le salon, en participant à de nombreuses séances de dédicaces, dans l'espace dédié ou sur le stand des éditions Pika. S'il s'est offert à quelques interviews et tables rondes pour la presse, le mangaka s'est aussi présenté à son public le temps d'une conférence le dimanche après-midi, à laquelle nous n'avons pas pu assister. En parallèle, les éditions Pika ont proposé une exposition dédiée à ses œuvres, avec de nombreux visuels, résumés, silhouettes cartonnées et vidéos de présentation de sa carrière.

En marge de cet invité principal, le salon nous proposait la venue de Kenjirô Hata, que l'on connait en France pour Hayate the Combat Butler, mais qui était venu présenter le premier épisode de Seiyu's life, adaptation du dôjinshi éponyme réalisé en collaboration avec Masumi Asano. Nous retiendrons aussi le passage du scénariste Eiji Otsuka (MPD Psycho, Kurosagi), venu proposer deux masterclass. A l'annonce de sa venue, certains éditeurs se sont empressés d'annoncer l'arrivée de nouveaux titres de l'auteur en France, et les éditions Akata ont même pu réaliser une séance de dédicaces sur leur stand.

Plusieurs éditeurs ont joué le jeu en invitant différents auteurs de leur côté. Parmi eux, on se souviendra surtout de Boichi (Sun-Ken Rock, Space Chief Caisar, Wallman,...), auteur phare des éditions Doki Doki, qui s'est montré très enthousiaste sur le salon malgré les nombreuses séances de dédicaces. Les éditions Komikku nous présentaient quant à elles la sympathique Kore Yamazaki, à qui l'on doit The Ancient Magus Bride, titre récemment arrivé en France. A noter que ces deux derniers auteurs n'ont pas proposé de conférence publique. Sur le stand Taifu/Ototo/Ofelbe, nous pouvions rencontrer deux duos d'auteurs : le tandem Abec et Reki Kawahara, créateurs du light novel Sword Art Online, et le cercle Guilt | Pleasure, composé de Jun Togai et Narcissus, à qui l'on doit In these words. Si les deux premiers ont proposé une conférence le vendredi, ces quatre artistes sont principalement resté sur leur stand pour réaliser de nombreuses dédicaces, leurs éditeurs n'ayant pas voulu compliquer leur planning avec des sessions d'interview. C'est un peu dommage, même si l'on comprend le besoin de satisfaire le plus de fans possible sur le salon.

Les éditions Glénat, qui se sont remis à faire venir des invités japonais l'an dernier, nous ont présenté cette année Kôzô Takahashi et Tsukasa Saimura, auteurs de Crueler than Dead. Ils jouèrent aussi la carte de la création en mettant en avant VanRah, artiste issue de la scène des jeunes créateurs et qui rentre de plein pied dans le monde des pros avec Stray Dog. La création était également de mise chez Kana avec Toys of War, une collaboration entre un dessinateur japonais, Hiroyuki Ooshima, et un scénariste français, sans oublier Elsa Brants et son Save me Pythie. D'autres stands n'étaient pas en reste en termes d'auteurs francophones, comme Pika avec Reno Lemaire (Dreamland), ainsi que les nombreux artistes d'Ankama et de nobi nobi !. Ainsi, l'aspect « création » est de plus en plus mis en avant et devrait continuer à se développer : de manière générale, les éditeurs peuvent rechigner à payer le voyage des artistes japonais (et de leurs équipes), alors que les auteurs français semblent beaucoup plus accessibles pour le grand public.

Animation

Le segment animation était sans doute le plus timide cette année, malgré la venue d'un invité de marque : Yoshiyuki Sadamoto, chara-designer et directeur d'animation, co-fondateur du célèbre studio Gainax et créateur de nombreux personnages emblématiques de la japanimation : Nadia, Evangelion, FLCL, ou plus récemment ses collaborations avec Mamoru Hosoda (La traversée du temps, Summer Wars, Les enfants loups). Cette personnalité avait un planning très chargé sur le salon, entre interviews, dédicaces et conférence publique. Le salon nous offrait en parallèle une exposition dédiée à Evangelion, pour célébrer les 20 ans de la saga. Il était ainsi possible de déambuler entre les buildings de Tokyo-3 protégés par une immense Eva, mais ce diorama manquait un peu de relief. Fort heureusement, de nombreux visuels, éléments de travail et autres goodies compensaient cette petite déception. Mais malgré sa taille cette exposition nous a semblé moins conviviale que celle proposée en 2013.

Le second invité animation était Shichiro Kobayashi, une personnalité plutôt discrète du monde de l'animation mais à la carrière ô combien impressionnante. Après avoir travaillé pour la Toei, cet artiste fondit à la fin des années 60 son propre studio, Kobayashi Productions, spécialisée dans la création de décors pour de nombreuses séries animées : Rémi sans Famille, Ashita no Joe 2, Kimagure Orange Road, Berserk ou encore Nodame Cantabile. Malgré ses 83 ans, Shichiro Kobayashi s'est rendu très disponible sur le salon, passant lui aussi par l'exercice des interivews et de la masterclass. Et sa carrière fut également présentée par une petite exposition, où l'on pouvait retrouver quelques décors de séries emblématiques, mais aussi des créations originales de l'artiste-peintre.

Et c'est là à peu près tout pour le monde de l'animation. On pourra rajouter la présence relativement discrète de deux autres personnalités : le character designer Akio Watanabe sur le stand de Crunchyroll, et le compositeur Yasuharu Takanashi sur le stand de Kana Home Vidéo, entre deux concerts. Deux autres compositeurs, Keiichi Itoh et Kaoru Wada, nous donnaient quant à eux rendez-vous pour une conférence sur la conception des musiques d'animes. Plus inaperçu encore, le salon a invité trois producteurs : Tetsuya Watanabe, Michihiko Suwa et Hirokatsu Kihara, réunis le temps d'une conférence sur les secrets du monde de l'animation. Ainsi, les invités côté «anime » étaient plus présents dans une volonté didactique, mais l'on pourra regretter l'absence d'un réalisateur de renom sur le salon.

Musique

Plus prépondérant d'année en année, le segment musical de Japan Expo était particulièrement en forme en cette édition 2015, avec plus de 25 artistes ou groupes différents ! En tête de cette formation, nous retrouvions en invité d'honneur le groupe Vamps. Composé de Hyde issu de L'Arc~en~ciel et de K.A.Z d'Oblivion Dust, ce duo formé en 2008 a rapidement conquis la scène internationale en ne cessant jamais d'enchaîner les concerts, aux mises en scène particulièrement travaillées. Sur le salon, le groupe s'est d'abord présenté le temps d'une conférence, mais peu de personnes ont répondu présentes à ce premier rendez-vous, situé le jeudi matin en tout début de festival. Après plusieurs séances de dédicaces, Vamps a retrouvé ses fans en leur offrant une heure de showcase le samedi en fin d'après-midi, l'un des moments forts du festival.

Invité vedette en 2014, Yoshiki est venu faire un passage éclair sur cette seizième édition. Point de showcase ni de dédicaces pour le co-fondateur du groupe X Japan, mais une annonce effectuée en entame de la finale de l'European Cosplay Gathering. L'artiste a dévoilé devant les 15000 personnes rassemblées sur la scène Ichigo que le groupe X-Japan présentera un nouvel album en mars 2016, avec en parallèle un concert à Wembley (Londres).

Pour le reste, l'affiche musicale se voulait très éclectique. On y retrouvait tout d'abord de la J-Pop « classique » : la chanteuse Eir Aoi, qui a interprété des génériques d'animes (Fate/Zero, Kill la Kill, Sword Art Online II) ou l'énergique Daiki Ise, connu dans le monde du sentai pour l'opening de Toqger et l'ending de Ninninger. Côté rock, il y avait également du beau monde avec les groupes masculins Back-On (Eyeshield 21, Fairy Tail) et One Not'e, sans oublier Le Lien, une jeune formation féminine très prometteuse. Enfin, notons la présence du compositeur Yasuharu Takanashi, dont nous avons parlé plus tôt, dans une formation mêlant rock et sonorités traditionnelles : Yasuharu Takanashi & Yaiba, qui a proposé deux concerts sur le salon.

Mais ce que l'on retiendra surtout de cette édition côté musique, c'est la profusion d'idols, pour ne pas dire une véritable invasion ! Outre les deux chanteuses solos Rio Hiiragi, déjà présente l'an dernier sur la scène Wakanim, et Ai Haruna, nous comptions pas moins de sept groupes différents. Etaient ainsi présentes les demoiselles de Dempagumi.inc, les Pink Babies ou encore Luce Twinkle Wink☆. Les quatre autres formations étaient venus représenter différentes région de l'archipel nippon : celles de Numazu avec Orange Port, de Sendai avec Michinoku Sendai ORI☆ Hime Tai, d'Osaka avec Chaw Chaw et de Fukuoka avec les Baseball Girls. Et au milieu de ce raz-de-marée de jeunes filles en fleur, un seul groupe masculin pointait le bout de son nez : Bee Shuffle. Présents sur les différentes scène des stands japonais, certains de ses groupes disposaient aussi de showcases sur les scènes principales, mais la plupart furent réunis lors du concert Welcome to Japan Project, en clôture du salon.

Hors de toutes ces catégories, n'oublions pas non plus la représentation du RnB à la japonaise grâce au tandem Ilu Grace. De son côté, la chanteuse Hitomi Kuroishi proposait un curieux mélange entre sa voix très éthérée et des sonorités électro. La scène francophone était en revanche bien moins représentée en terme de quantité, mais pas en qualité. Le groupe Starrysky a ainsi proposé quelques concerts, en présentant au passage Alys, la première idol virtuelle française, en collaboration avec le label VoxWave. La formation The Neko Light Orchestra était quant à elle de retour après son passage en 2014, pour proposer un nouveau medley consacré aux œuvres du Studio Ghibli. Mais cette année, le groupe proposait en guest star deux invitées de marque : Azumi Inoue, l'interprète originale des chansons de Mon Voisin Totoro, Kiki la petite sorcière et Le Château dans le ciel. Accompagnée de sa fille Yû-yu, qui a également embrassé une carrière musicale, l'artiste a endossé les couleurs des « nekos » pour cette rencontre musicale particulièrement émouvante.