Critique de la série manga
Publiée le Lundi, 20 Avril 2015
Shonen qui commence un peu à dater aujourd’hui, Kenshin fait partie de la deuxième grande vague du shonen…après Dragon Ball, Saint Seiya, Yuyu Hakusho et avant Naruto, One Piece et autres titres présents actuellement. D’ailleurs Oda (One Piece) et Takei (Shaman King) ont tous deux été assistants de Nobuhiro Watsuki, l’auteur de Kenshin !
Kenshin est arrivé en France tel un parfait inconnu, mais a su s’imposer comme une référence du shonen (ce qu’il est !).
Ce titre nous entraîne dans un Japon de la fin du 19e siècle, où se mêlent tradition et sens de l’honneur Japonaise et modernité et ouverture vers le monde. On y suit les aventures d’un redoutable assassin qui après les évènements qui ont conduit le Japon où il en est décide de ranger son sabre et de vivre paisiblement pour ne plus tuer…mais son passé le rattrape.
Mêlant fond historique, combats prenants mettant en scènes des personnages charismatiques et attachants (et ayant existé pour certains d’entre eux), scénario tenant vraiment la route, émotions bien rendues qui font que les personnages sont vraiment touchants, et surtout une idée de génie (qui est à la base du scénario) qui rend le tout crédible (Kenshin refuse de tuer, ainsi contrairement à d’autres shonens où la survie des personnages après avoir été frappés n’est pas crédible, ici, tout repose là dessus). Et c'est une des choses qui rend ce titre passionnant, parfois l'adversaire de Kenshin frôle la mort, et même si on se dit qu'il la mérite, cette dernière symboliserait un échec de Kenshin! Un des autres atouts en faveur de la crédibilité du titre, c’est que si Kenshin se refuse de tuer, c’est loin d’être le cas de tous les autres personnages… en particulier le génial Hajime Saito, et c'est ce contraste qui rend leurs actes encore plus violents!
Bien sûr il ne faut pas oublier l'humour omniprésent dans ce titre, et qui est ici vraiment drôle (c'est loin d'être le cas dans toutes les séries), mais qui sait laisser la place à des moments graves! L'auteur manie à merveille le va-et-vient entre ces deux tons sans jamais plomber une ambiance avec un gag qui n’aurait pas dû se trouver là.
Un des éléments essentiels de ce titre est son approche de la culpabilité et tout ce qu’elle entraîne, regrets, rédemption, pardon, expiation… Car Kenshin est hanté par son passé de tueur, et certains personnages intervenants dans le titre, avides de vengeance viennent lui rappeler ses péchés et titiller de nouveau sa culpabilité…Kenshin s’enfonce alors dans le doute…la rédemption est-elle possible ?
Si beaucoup préfèrent l’arc « Shishio », les premiers tomes plantent le décor en introduisant les différents protagonistes que l’on retrouvera tout le long de l’aventure. Bien que décriée, la dernière partie possède également de nombreuses qualités : la réunion d'anciens adversaires ou de personnes désirant se venger permet une réflexion sur la rédemption qui rend Kenshin encore plus humain et touchant qu'il ne l'était déjà!
Au départ le dessin n’est pas des plus exceptionnel, il est un peu froid, il reste très perfectionnable, mais au fil des tomes Watsuki va améliorer son trait, développer son style qui deviendra reconnaissable entre tous. L’auteur est très inspiré des comics américains où il va prendre de nombreuses idées pour créer ses personnages, mais également certaines parties de l’histoire : la partie de la « vengeance humaine » où six ennemis de Kenshin se rassemblent autour d’un but commun rappelle le "Sinister 6" dans Spiderman
Bien évidemment on retrouve certaines ficelles du shonen qui paraissent très grosses, convenues, mais l’auteur arrive à jouer avec les codes pour développer son histoire de façon remarquable.
Bref Kenshin est un chef-d’œuvre que tout amateur de shonen, voir de manga en général se doit de lire... et après vous viendrez me reparlez de Kyo!!
Chroniqueur: Erkael
