Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 18 Mars 2015
Après une série de tomes réussis, on s'approche de la fin. Nobuhiro Watsuki va-t-il réussir à concevoir des moments mémorables, comme il y en a tant eu dans son manga ? Ce tome est quelque peu décevant de ce côté-là. On peut dire qu'il fait le job, sans plus.
On sent bien que le mangaka veut rendre hommage une dernière fois à ses personnages secondaires en les mettant chacun au combat. Il adopte donc une démarche linéaire, avec une succession de quatre combats. Sans surprises et pas passionnants, ces affrontements donnent plus l'impression de faire du remplissage avant la grande baston finale qu'autre chose. Les techniques sont toutes shonenesques au possible, pas franchement lisibles et très bourrines. Pire, les gentils comme les méchants pavoisent, provoquent, comme dans un mauvais tome de Bleach. Le grand combat arrive bel et bien, avec un Enishi à la hauteur de Kenshin, atteignant sans problème la puissance de Shishio que tout le monde pensait inégalable. Pas de cliffhanger de folie à la fin non plus, avec un Enishi qui promet une technique de-la-mort-qui-tue, sans que le lecteur soit chamboulé plus que ça, et craigne au contraire un élan d'excentricité de la part de l'auteur dans le prochain tome... Des combats aériens, vraiment ? Aouch, il serait dommage que pour son ultime volume, Kenshin ne se transforme en Dragon Ball... Ajoutons à cela une Misao énervante, un personnage aperçu dans le tome précédent pas franchement intéressant, un Enishi qui repart dans ses travers, et quelques défaillances graphiques, et vous obtenez un tome pas totalement satisfaisant, c'est évident.
Pourtant, tout n'est pas que déception dans ce tome 21. Il y a un joli moment de communion avec les compagnons de Kenshin qui lui ouvrent la voie, lui rendant service comme lui a pu les aider auparavant. On attend de tels moments dans beaucoup d'autres shonens, mais ceux-ci ne viennent pas, ou ne sont jamais venus. Le début de tome est également plutôt sympathique, avec un Sano trouvant sa réponse comme Kenshin a pu trouver la sienne. Le mangaka aime ce personnage depuis le début de la série, et cela se voit encore une fois.
Concernant l'édition, on regrette que les pages couleur ne soient pas plus nombreuses, comme dans les premiers tomes, et les coquilles trop présentes. La couverture brillante et à effets est heureusement toujours aussi belle, et l'adaptation avec onomatopées japonaises est à elle seule un argument d'achat. Les brouillons de chara-design alternatif sur la couverture sont ici consacrés à Enishi, et montrent que l'auteur avait des idées intéressantes pour ce personnage...sans doute plus intéressantes que ce qui est advenu de celui-ci finalement...
Les principales attentes seront comblées, ou non, dans le dernier tome ! Quelques surprises de dernière minute, en plus de moments fan service prévisible, seraient appréciées.