Soul Eater : Critiques

Ayant remporté un gros succès au Japon il paraissait logique que ce titre arrive un jour en France, et c'est Kurokawa qui aura permis la découverte de ce titre dans nos contrées.

Encore un shonen me direz vous, et bien oui mais en fait non. Bien évidemment Soul Eater reprend bien des codes du genre, mais il se distingue par une ambiance, un ton qui lui est bien propre !

On suit les aventures de jeunes shinigamis, des chasseurs de sorcières travaillant en binôme. Un des membres du binôme contrôle l'arme qu'est le second, puisqu'ici la moitié des personnages ont la capacité de se transformer en armes.



On trouve en tête de ce petit monde, Maka, une charmante jeune fille au fort caractère, fille d'un « Death Scyth », plus haut rang que peut atteindre une arme. Elle est accompagnée de Soul, un garçon mystérieux se transformant en faux. Ensuite il y Kid, jeune dieu de la mort, fils de l'actuel directeur de l'école de Shinigamis, Shibusen, il est associé à deux pistolets incarnés par Liz et Patty. Et enfin Kid, exubérant sabreur d'une puissance monstrueuse, un brin narcissique, qui se sert de Tsubaki une belle jeune femme prenant la forme d'un sabre.



Très rapidement on se rend compte que le titre possède une identité forte. Si le principe des binômes est assez courant dans les shonens (Zatchbell, Shaman King, Kurokami...), ici ce qui caractérise le titre est le fait que les armes soient vivantes ! Ce sont des personnages à part entière, et à aucun moment durant les vingt-cinq tomes qui composent la série nous n'aurons d'explication là dessus, nous ne saurons jamais ce qui fait d'un élève une arme ou un manipulateur, et le fait que Maka, une fille normale soit la fille d'une arme apparaît tout à fait normal. De même le fait qu'un de leurs professeurs soit un zombie n'a rien de choquant. Le titre va nous proposer tout au long du récit des choses exubérantes, et il faudra les accepter telles quelles, et c'est en grande partie ce qui distingue Soul Eater des autres titres du genre.



Au départ, tout tourne autour de chasse aux sorcières, puisqu'une arme doit en tuer cent pour devenir une death scythe. On assiste donc à une guerre entre « humains » et sorcières où interviennent des loups-garous, des samouraïs et autres personnages folkloriques, et là encore ce melting pot fonctionne à merveille, on se laisse entraîner dans cet univers sans broncher, tellement cela paraît naturel.



Plus tard, la série prend une autre direction, elle devient plus sombre avec l'apparition de personnages plus glauques, plus malsains. La folie au sens propre s'empare du titre, la folie n'est pas un état, c'est un virus qui se répand, et l'auteur arrive alors parfaitement à faire ressortir cette menace, cette folie qui guette, cette noirceur qui s’immisce partout.

Mais Soul Eater n'est pas que sombre, c'est aussi un titre très drôle, avec de nombreuses touches d'humour qui viennent souvent dédramatiser des scènes fortes.



Malgré tous ces éléments qui auraient dû faire de Soul Eater une référence incontestable, on compte de nombreux creux dans la série, et tout n'est pas aussi passionnant qu'on l'aurait souhaité. L'auteur s'embourbe par moment dans des phases trop longues et pas suffisamment intéressantes, il fait intervenir de nombreux personnages qui ne servent à rien, qu'il n'aura pas su exploiter, et on manque même de décrocher par moment. Heureusement les derniers tomes redressent la barre et nous amènent à une conclusion épique qui rassemble tous les points forts du titre, à commencer par son ambiance si caractéristique !
Malgré des baisses de régime, Soul Eater reste un titre fort qu'il faut avoir lu !