Les personnages
Food Wars ayant un très grand nombre de personnages attachants et importants, nous ne pouvons en faire tous les portraits dans ce dossier. C'est pourquoi nous avons choisi dix figures importantes de la vingtaine de premiers tomes, sachant que nous nous réservons le loisir de présenter d'autres personnages dans un futur second dossier, qui paraîtra quand la série sera plus avancée ou terminée.
- Sôma Yukihira
Sôma est le personnage principal de Food Wars, et une sacrée tête brûlée qui contraste avec les autres élèves de l'académie Tôtsuki. Depuis tout petit, Sôma est élevé par son père au sein du restaurant de quartier Yukihira. Il s'éveille ainsi à la cuisine et rêve de surpasser son paternel, qu'il n'a jamais pu battre en duel culinaire.
Quand Jôichirô, son père, doit endosser temporairement un autre travail à l'étranger, Sôma intègre l'académie Tôtsuki, prestigieux centre de formation gastronomique du Japon. Il se promet alors d'atteindre les sommets, et intègrera l'excentrique mais conviviale Dortoir de l’Étoile Polaire.
- Jôichirô Saiba
Le père de Sôma est un Chef jouissant d'une forte réputation, mais ne s'occupant finalement que d'un simple restaurant de quartier. Il inscrira son fils à l'académie Tôtsuki lorsqu'il devra partir travailler à l'étranger, et pour cause : il était lui-même élève de cet établissement, autrefois.
Le passé de Jôichirô est teinté de mystère, ce dernier ayant largement marqué l'académie mais aussi l'enfance d'Erina.
- Erina Nakiri
Petite-fille du directeur, Erina est déjà une sommité de la gastronomie grâce à ses fortes capacités gustatives et son exigence gastronomique, si bien qu'elle est surnommée le "Palais Divin". D'un caractère impitoyable et peu ouverte aux autres, elle est autant admirée que crainte par les autres élèves. Pourtant, Erina a une attache, une seule : Jôichirô Saiba qu'elle a connu étant petite.
Dès la rentrée, Erina prendra en grippe Sôma pour son caractère qui ne lui revient pas. Malgré elle, elle appréciera sa cuisine lors de leur première rencontre, mais n'admettra jamais les talents du nouvel élève. Le caractère têtu d'Erina restera-t-il inchangé à vie ? Pas sûr, car la jeune fille devra se confronter aux terreurs de son passé à un moment donné...
- Megumi Tadokoro
Megumi appartient aussi au Dortoir de l’Étoile Polaire, et n'est pas une élève particulièrement brillante... Ayant évité le renvoi de peu, elle craindra d'abord de faire équipe avec Sôma, dont l'entrée à Tôtsuki a été remarquée dans le mauvais sens du terme, avant de s'attacher à lui. Issue d'un endroit reculé, Megumi est un exemple de pureté qui cache bien son jeu, n'exploitant pas toutes ses capacités à cause d'un manque de confiance en elle. Sa rencontre avec Sôma sera alors positive, puisque Megumi s'affirmera ensuite peu à peu.
- Takumi Aldini
Tout comme son frère Isami, Takumi est originaire d'Italie où il s'est perfectionné, dans le restaurant de son père. Il démontre ainsi une grande maîtrise de la cuisine italienne, faisant de lui un excellent élève.
Respectueux envers l'académie Tôtsuki, Takumi sera indigné par l'entrée en scène de Sôma, qu'il provoquera en duel culinaire. Une forte rivalité marquera alors les deux élèves de première année, rivalité qui deviendra ensuite une amitié tant les deux Chefs en herbe sont complémentaires.
- Kojirô Shinomiya
Le Chef Shinomiya est un ancien élève de l'académie Tôtsuki, et l'un des meilleurs puisqu'il occupait le première siège du Conseil des Dix Maîtres. Aujourd'hui, il est réputé pour avoir fait ses preuves en France, avant de fonder son propre restaurant. Il revient à l'académie Tôtsuki en tant que jury, et sera confronté à Megumi, qu'il voudra expulser, ainsi que Sôma. Malgré son caractère impitoyable, le Chef Shinomiya verra la valeur des deux jeunes élèves, au point de prendre Sôma en stage dans son établissement, plus tard.
- Akira Hayama
Akira est un élève de première année, à l'instar de Sôma. Favoris parmi les candidats choisis pour les sélections d'automne, il se distingue par sa grande maîtrise des épices, faisant de lui un apprenti Chef hors pair. D'un naturel calme, il est quelqu'un d'assez confiant et constituera un rival de choix pour Sôma au cours de cette étape.
- Alice Nakiri
Cousine d'Erina, Alice est aussi la petite-fille du directeur de l'académie Tôtsuki. Plutôt espiègle, elle entretient une relation teintée de rivalité avec sa cousine. Elle est sans cesse accompagnée par Ryô Kurokiba dont elle parvient à dompter les caractères.
Alice se démarque en étudiant l'aspect chimique de la gastronomie : la cuisine moléculaire.
- Ryô Kurokiba
Ryô est un véritable accompagnateur pour Alice qui ne quitte que rarement. A première vue, il apparaît comme un élève calme et insignifiant, mais cache une toute autre facette. Sa deuxième personnalité surgit dès que Ryô passe aux fourneaux et enfile son bandeau. Il devient alors impulsif, colérique et incontrôlable, une niaque qui fait de lui un excellent cuisinier capable de rivaliser avec Sôma et Akira.
- Azami Nakiri
Ancien élève de l'académie Tôtsuki, Azami est aussi le père d'Erina. Il fut toutefois banni du monde gastronomique il y a des années par Sonzaemon, le directeur de l'académie et beau-père d'Azami. Homme au teint très pâle, calme et charismatique, il opèrera un véritable coup d'état à Tôtsuki, son objectif étant de recadrer la gastronomie mondiale qui ne correspond pas à ses idéaux. Son entrée en scène marquera de grands chamboulements à l'académie et chez Erina, Azami étant responsable du caractère de sa fille à cause de la sévère éducation qu'il lui a infligée.

SHOKUGEKI NO SOMA © 2012 by Yuto Tsukuda, Shun Saeki / SHUEISHA Inc.
Un plat où nourriture et shônen se marient bien
Bien que très codifié, le shônen d'action est un recueil d'histoires merveilleux qui peut accueillir toutes les disciplines possibles. On y trouve évidemment les nekketsu tels que Dragon Ball ou One Piece, mais on peut aussi y intégrer les différents titres sportifs utilisant des mécaniques surréalistes, en opposition avec des mangas de sport plus crédibles comme Happy de Naoki Urasawa. On pense forcément à l'intense Eyeshield 21 ou au cultissime Captain Tsubasa, et plus récemment à des titres comme Kuroko's Basket ou Haikû!!, bien que ce dernier mise bien plus sur la techniques et les différents postes des personnages que sur le surréaliste de l'action au sens propre. Alors, quitte à jouer avec les disciplines sportives de la sorte, pourquoi ne pas faire de même avec d'autres pratiques ? C'est dans cette optique qu'intervient Food Wars qui n'est pas la première série du genre. L'exemple le plus célèbre est Mister Ajikko, manga de Daisuke Terasawa connu en France pour son adaptation animée sous le titre Le Petit Chef.
Très rapidement, Food Wars présente des archétypes du nekketsu et du manga d'action au milieu du cadre gastronomique qu'est l'académie Tôtsuki. Sôma est un protagoniste doté d'un certain talent et d'une évidente originalité pour la cuisine, et il s'entourera de personnages qui correspondent à certains archétypes tels que la camarade timide, peu douée a priori, et amoureuse du héros, différents rivaux, des mentors et même des antagonistes, et différentes figures impitoyables à première vue, qui gagneront en humanité au fil des pages pour devenir des alliés pour le personnage central. Les personnages, rien qu'à eux, témoignent ainsi de l'orientation de la série, mais leur rôle dans l'intérêt de la série est si conséquent qu'ils méritent une partie à eux seuls.
A côté de ça, c'est par le spectaculaire que la série de Yûto Tsukuda, Shun Saeki et Yuki Morisaki tire son épingle du jeu et se veut aussi bien une lecture explosive et divertissante qu'un titre purement gastronomique. La cuisine est pourtant à l'honneur, et tous ses aspects sont passés au crible afin de permettre un renouveau permanent (du moins jusqu'à un certain stade). La cuisine est l'art de de permettre à son prochain de se régaler, mais c'est aussi un terrain d'expérimentation où les facultés de chaque ingrédient font des personnages de véritables alchimistes, qu'ils utilisent leurs petites mains pour façonner leurs plats comme la plupart des personnages, ou jouent les chimistes de la gastronomie grâce à différents appareils comme le fait Alice Nakiri. L'arc du festival de Tôtsuki apporte même une nouvelle vision à cet univers culinaire, présentant davantage la manière de promouvoir la cuisine et d'attirer le client sur le plan du marketing et de la communication. Un vaste programme qui peinera à se renouveler à partir du seizième volume qui marquera un cap dans la série, avec l'arrivée d'un certain Azami Nakiri.

SHOKUGEKI NO SOMA © 2012 by Yuto Tsukuda, Shun Saeki / SHUEISHA Inc.
Mais comment créer du spectaculaire avec de la gastronomie ? Le dessin de Shun Saeki est une des explications majeures tant le dessinateur réussit à donner du relief aux plats présentés, et les rendre presque surréalistes. Mais sur le plan de l'écriture, c'est tout le cheminement très porté vers l'action et très nekketsu qui créent le succès de Food Wars, sans compter sa petite patte légèrement aguicheuse qui n'hésite pas à présenter les gouteurs de plats dénudés lors de fantastiques et hilarants orgasmes gustatifs. Et si ce sont évidemment les demoiselles qui sont souvent dépeintes de manières aussi érotiques que délirantes, une certaine égalité est tout de même maintenue puisque même des messieurs de 20 à 65 se retrouveront en tenue d'Adam après avoir savourer un met succulent.
Un sens de l'autodérision qui marque une grande partie du titre, aussi chaque "duel de chef" (aussi appelés Shokugeki en japonais, donnant au manga son titre original) est un véritable affrontement entre deux combattants qui viennent montrer leur puissance et leurs talents. Mais ici, pas de force démesurée, juste un art de manier les aliments et la technique, pour créer un plat capable de vous transporter au septième ciel. La dimension nekketsu de Food Wars vient essentiellement du rapport de force très vite établi au sein du manga. Car à Tôtsuki, il y a les élèves, le redoutable Conseil des Dix Maîtres qui réunit la fine fleur de l'académie, et même les anciens diplômés dont le talent n'est plus à prouver. Une hiérarchie qui symbolise, pour Sôme, énormément de potentiels adversaires à "affronter" et des rivaux qu'on a rapidement hâte de voir introduits pour ressentir les même plaisirs que dans tout shônen de baston : savourer la victoire de nos personnages pas d'incroyables techniques gastronomiques qui, au passage, éveilleront notre appétit.
Toutefois, une limite est franchie dès le fameux tome seize. Là où Food Wars réussit à marier sa recette nekketsu, son traitement des personnages et du renouveau, le titre utilise progressivement de plus en plus de ficelles classiques du genre, allant même à introduire un véritable antagoniste qui souhaite imposer ses idéaux néfastes pour le monde culinaire. Un grand arc narratif toujours en cours à l'heure actuelle en France, d'ailleurs, où les auteurs se plaisent à faire du shônen d'action ordinaire où il n'est plus vraiment question de réussir sa scolarité mais bien de détrôner une menace introduite précédemment. Le divertissement continue de fonctionner, la série garde même toujours un certain sens de l'autodérision avec des moments d'orgasmes gustatifs toujours aussi variés, mais n'a-t-elle pas perdu de son identité et de sa saveur ? Une question qui se pose encore à l'heure où ce dossier est écrit, le tome 26 venant de paraître en France, et qui pourra se reposer après la fin de l'arc en cours, si les auteurs choisissent d'en finir avec le long arc Azami Nakiri et passer à autre chose.
Vous l'aurez compris, Food Wars est un titre sur la cuisine qui mise par son ambiance démesure et les codes du shônen d'action qui sont respectés, mais pas que. L'un des autres atouts de la série de Shun Saeki, Yûto Tsukuda et Yuki Morisaki, c'est son casting de personnages...
SHOKUGEKI NO SOMA © 2012 by Yuto Tsukuda, Shun Saeki / SHUEISHA Inc.
De Blood [2541 Pts], le 16 Novembre 2018 à 23h23
Mais qu'est-ce que j'aimerais que Mister Ajikko soit publié en France ! Mais, comme pour Kinnikuman, je pense qu'il ne faut pas trop rêver :-(