Food Wars : L'anime
Trois saisons et des OAV
Producteur de la série animée Food Wars, le studio J.C.Staff honore un schéma devenu omniprésent dans l'animation japonaise, au cours des années 2010 : le découpage en saisons. La série continuant d'avoir un certain succès, elle se poursuit de manière ponctuelle avec différentes fournées d'épisodes. La première fut produite en 2015, la seconde en 2016, et la troisième entre 2017 et 2018 puisqu'elle a connu une division en deux parties, avec un temps de pause dans la diffusion, pratique jusque-là inédit dans la série et qu'on retrouve de plus en plus souvent dans les modèles de production. Exemple récent : la saison 3 de L'Attaque des Titans qui ne reprendra qu'en 2019.
Entre temps, plusieurs OAV ont vu le jour, distribuées avec les éditions limitées de certains tomes du manga au Japon. Ces épisodes spéciaux sont actuellement les seuls segments de l'anime inédits en France, rien de gênant puisque leur rôle n'est que facultatif, et il s'agit bien souvent d'histoires bonus. Seul l'OAV 4, paru en juillet 2017, déroge un peu à la règle puisqu'il adapte un réel passage du manga, un épisode assez crucial qui introduit la totalité du membre du Conseil des Dix Maîtres. Il n'est pas totalement exclu que ces épisodes arrivent un jour en France, les éditeurs s'intéressant parfois à ce type d'épisodes spéciaux, et trouvant ponctuellement un moyen de les négocier auprès des ayants-droits japonais.
© Yuto Tsukuda, Shun Saeki/ Shueisha, Food Wars! Shokugeki no Soma Committee
Une adaptation fidèle
Comme la plupart des séries du genre (quand elles ne sont pas produites par le studio Pierrot), l'anime Food Wars se veut très fidèle au matériau d'origine. Le but étant que l'anime fasse promotion au manga tout en jouissant de suffisamment de succès pour perdurer, il est important de séduire les fans et de créer une version conforme à l’œuvre de Yûto Tsukuda, Shun Saeki et Yuki Morisaki. Pour ceux qui suivent déjà le manga, aucune surprise scénaristique dans la version animée, l'intérêt vient alors de la mise en scène et de l'ambiance sonore, et d'apprécier la manière dont l'équipe technique a transposé l’œuvre papier en une version plus vivante. L'inverse est un peu différent : ceux qui ont d'abord suivi l'anime apprécieront surtout la patte graphique très détaillée et grandiloquente de Shun Saeki, et toutes ses qualités dont nous avons parlé précédemment.
Un point de l'adaptation pourra interpellé ces deux types de spectateurs : le découpage de l'anime. Les saisons comprenant 24, 12 puis de nouveau 24 épisodes, la production a fait un choix curieux en terminant une saison au beau milieu d'un arc. Preuve en est que la série est vouée à connaître des suites, une fin abrupte faisant généralement le nécessaire pour correspondre avec une fin d'arc, afin de ne pas laisser d'enjeux en suspens. Alors, si la troisième saison se conclut après l'amorce du régiment de cuisine (ce qui correspond au tome 25 du manga), difficile d'imaginer qu'aucune suite n'est au programme, ce même si rien n'a encore été confirmé officiellement.
© Yuto Tsukuda, Shun Saeki/ Shueisha, Food Wars! Shokugeki no Soma Committee
L'animation appétissante
La véritable force de l'anime Food Wars, au-delà de sa mise en scène, est sa colorimétrie et son rendu vivant des préparations de plat, de telle manière à rendre ces mets au moins aussi savoureux que dans le manga. Le dessin de Shun Saeki rend ces plats surréaliste et appétissants au possible, un rendu auquel parviennent les équipes de l'anime. A l'instar du manga, l'anime Food Wars donne faim, permettant alors de gommer d'autres faiblesses de la production. Par exemple, le character-design proposé par Tomoyuki Shitaya, s'il rend les personnages reconnaissables, est forcément moins dense en comparaison avec les planches et illustrations de Shun Saeki. Aussi, la mise en scène de Yoshitomo Yonetani cherche simplement à respecter le découpage du manga, sans jamais proposer une vision originale. Sans être statique, la réalisation manque peut-être de panache, se contentant alors de proposer une version animée de bonne facture de la narration présente dans le manga. Toutefois, l'ambiance sonore apporte un cachet indéniable. Le compositeur Tetsuya Katô a su imprégner ses musiques de la démesure de l’œuvre. On se retrouve alors avec des scènes souvent épiques malgré une réalisation classique, l'anime suintant alors le nekketsu par tous ses pores. Alors, retrouver cette ambiance nerveuse de manière animée a un réel intérêt, si bien que les mélodies de l'anime reviendront sans mal en tête lors de la lecture du manga... et pourquoi pas lorsque le spectateur sera lui-même derrière les fourneaux !
© Yuto Tsukuda, Shun Saeki/ Shueisha, Food Wars! Shokugeki no Soma Committee
Éditions françaises
L'anime Food Wars fut d'abord proposé en simulcast sur AnimeDigitalNetwork, en ce qui concerne ses deux premières saisons. Pour la troisième, changement de programme puisque seul Crunchyroll a acquis les droits de cette suite, un revirement assez surprenant et difficilement explicable. Fort heureusement, les épisodes proposés par Crunchyroll devenant gratuits après une semaine, les fans ayant leur abonnement chez ADN ne sont pas vraiment lésés, le moyen d'avoir accès à la suite étant simple.
Dès août 2016, Kazé intègre la série a son catalogue physique. Deux types d'éditions ont alors lieu : les versions DVD et les Blu-Ray. Pour chaque support, l'éditeur propose le format digibook. Le coffret se présente alors comme un livre, chaque rabat accueillant les galettes tandis qu'un livret est incrusté au centre, de quoi habilement renvoyer aux menus proposés en restaurants. La forme est évidemment de l'appréciation de chacun, mais l'originalité est là. Deux coffrets (pour chaque support) composent la première saison, et un seul pour la seconde saison. La troisième partie de l'anime reste à ce jour inédite en version physique chez nous.
© Yuto Tsukuda, Shun Saeki/ Shueisha, Food Wars! Shokugeki no Soma Committee
SHOKUGEKI NO SOMA © 2012 by Yuto Tsukuda, Shun Saeki / SHUEISHA Inc.
De Blood [2541 Pts], le 16 Novembre 2018 à 23h23
Mais qu'est-ce que j'aimerais que Mister Ajikko soit publié en France ! Mais, comme pour Kinnikuman, je pense qu'il ne faut pas trop rêver :-(