Bilan Manga-News 2014 - Partie 1

   

   

 

Le box-office japonais a été principalement marqué en 2014 non pas par une production live, mais par un film d'animation... et étranger qui plus est ! En effet, c'est le célèbre film Frozen - La Reine des Neiges en VF -  qui s'est imposé le plus longtemps en salles : sorti au Japon le 15 mars, il est resté à la première place pendant 16 semaines consécutives (ou presque, car il fut détrôné une semaine par un certain Conan) et est resté dans le top 10 trois semaines supplémentaires, jusqu'en mi-juillet. Avec 25,47 milliards de yens de recettes rien que sur le territoire japonais, il reste très loin devant toute la concurrence ! 

Rassurez-vous, les productions japonaises s'en sont sorties plus que bien face aux importations américaines et européennes, qu'il s'agisse de films d'animation, mais aussi, et c'est ce qui nous intéresse ici, de films live.

  

L'année 2014 a d'ailleurs débuté avec la suprématie d'Eien no Zero, adaptation du roman de Naoki Hyakuta, connu en France dans sa version manga Zéro pour l'Eternité. Le film, signé Takashi Yamazaki, sortit fin 2013 et est resté 8 semaines en tête du box-office. Il deviendra le film japonais le plus rentable de 2014 (et le second toutes origines confondues derrière Frozen), avec 8,76 milliards de yens de recettes ! Il sera sorti de son siège par Mogura no Uta, du prolifique Takashi Miike (à partir du manga de Noboru Takahashi), resté quant à lui 2 semaines en tête. En cet hiver 2014, citons également les passages plus fugaces de Kuroshitsuji (Black Butler), de Gin no Saji (Silver Spoon) ou encore de Majo no Takkyubin, adaptation du roman que nous connaissons également pour sa version animée, une certaine Kiki la Petite Sorcière.

      

   

   

Si la Reine des Neiges a jeté un froid sur tout le printemps et sur le début de l'été, plusieurs adaptations ont tout de même tiré leur épingle du jeu. Et pour se réchauffer, quoi de mieux qu'un bon bain chaud ? Sorti le 26 avril, Thermae Romae II, seconde aventure cinématographique de Lucius Modestus, est resté 8 semaines dans les hits, en rapportant 4,4 milliards de yens. Deux semaines plus tôt, Crows Explode, troisième volet de la trilogie Crows, resta 5 semaines et rapporta 1 milliard. Le printemps fut également marqué par les bonnes prestations de deux autres adaptations, L♥DK  de Yasuhiro Kawamura et Yamikin Ushijima-kun 2, nouveau film sur l'usurier de l'ombre faisant suite à la seconde saison du drama.

   

   

    

L'été fut le théâtre de combats torrides entre différents blockbusters, et certains n'en sont pas sortis indemnes. La ceinture de champion de l'arène est une nouvelle fois revenue à un film d'animation, japonais cette fois : Stand by me Doraemon, premier film en CGI consacré au chat-robot de Fujiko F. Fujio. Mais la concurrence fut rude avec un certain samouraï roux... Après un premier film en 2012 couronné de succès, Kenshin le Vagabond revint non pas pour un, mais pour deux films : Kyoto Taika hen, sorti le 1er aout, et Densetsu no Saigo hen, le 13 septembre. Si le premier d'entre eux n'est resté qu'une semaine en tête, il reste le second film live le plus rentable de l'année (voire le premier, si l'on considère qu'Eien no Zero est à ranger en 2013) avec 5,21 milliards de yens de recettes. Sa suite n'en gagnera « que » 4,33, la plaçant tout de même dans le top 5 des meilleures productions nippones de 2014. 

    

Le perdant, dans l'histoire, c'est Lupin III. Porté au cinéma le 30 août, le célèbre voleur né de la plume de Monkey Punch est tout de même resté neuf semaines à l'affiche et a remporté 2,4 millliards de yens. On notera également la belle performance de deux outsiders : Sukitte Ii na yo, adaptation du shôjo de Kanae Hazuki, et Hot Road, portage d'une œuvre datant de 1986, signée Taku Tsumugi. En revanche, l'été fut plus cruel pour les films Tokyo Tribe et Little Forest, passés quasiment inaperçus...

    

   

   

L'automne a été la saison la plus calme, mais pas la moins intéressante. Là encore, différentes adaptations ont su tirer leur épingle du jeu. Ce fut d'abord le cas en octobre avec Kinkyori Renai, version live du manga de Rin Mikimoto, resté 6 semaines pour 1,1 milliards de recettes. A la mi-novembre, ce fut au tour de Kamisama no Iutoori (Jeux d'Enfants), resté 4 semaines dans le top, rattrapé à la fin du même mois par le premier volet live de Kiseiju - Part 1 (Parasite), qui s'installera quant à lui 7 semaines. Enfin, le dernier succès de l'année est à attribuer à Ao Haru Ride (Blue Spring Ride), sorti le 13 décembre, avec 7 semaines d'exploitation. La fin de l'année fut également marquée par deux autres adaptations de shojo : Clover début novembre, et Kurage Hime (Princess Jellyfish) en toute fin d'année. 

     

    

   

 

2014 fut aussi l'année Patlabor – The Next Generation, adaptation live du manga de Masami Yûki, surtout célèbre pour sa version animée. A l'origine, le projet devait être une série télévisée de douze épisodes, plus un épisode 0. Mais le projet fut finalement remonté en une série de sept longs-métrages, diffusés de manière régulière au fil de l'année, entre avril 2014 et janvier 2015. Ambitieux, le projet mené par Mamoru Oshii ne trouva qu'un faible écho auprès des spectateurs japonais, même s'il pourrait sauver l'honneur avec un dernier film, cette fois conçu pour le cinéma, prévu pour la golden week 2015.

   

Le cinéma d'action était également porté par deux sagas chères aux fans de tokusatsu, avec tout d'abord Kikaider, personnage inventé par Shotaro Ishinomori qui fit son grand retour pa le film Kikaider Reboot, sorti le 24 mai 2014. En fin d'année, ce fut au tour de la saga Kamen Rider d'être à l'honneur, avec Kamen Rider Gaim x Kamen Rider Drive, film faisant la jonction entre différentes générations de héros.

      

  

    

Parmi les étrangetés de l'année, on retiendra Mother, film semi-autobiographique de Kazuo Umezu, sorti fin septembre. Le mangaka y traite de dialogues avec sa mère décédée, venant lui parler en tant que fantôme. Dans le registre horrifique, citons également Project Zero, adaptation en film live de la série de jeux vidéo éponyme.

  

2014 aura aussi été marqué par quelques projets plus sulfureux. Du côté des portages de manga, on retiendra Nozokiana, qui présente une relation basée sur le voyeurisme ; du film en deux parties Ittsu et son héros obsédé par une très jolie jeune fille ; de Happy Negative Marriage, un direct-to-dvd traitant de mariage arrangé ; de la comédie érotique Uwakoi, également en deux parties ; d'Imoucho, qui dispose également de sa version animée; ou encore de Sweet Poolside, traitant d'une attirance trouble basée sur la pilosité. Les productions japonaises n'ont pas fini de nous étonner !

    

    

   

 

En marge des sorties de l'année, le cinéma japonais a également présenté différents projets d'adaptations pour l'avenir, à commencer par Shingeki no Kyojin (L'Attaque des Titans). Annoncé dès 2013, le projet s'est dévoilé au compte-gouttes : en janvier 2014, les Titans firent une première apparition... dans une publicité pour la firme automobile Subaru ! Puis le casting fut dévoilé petit à petit, avec une série de visuels pour les différents personnages en novembre. Au vu des réactions à chaque annonce, ce film est sans doute le plus attendu, et devrait crever le box-office à l'été 2015.

   

En mai 2014, ce fut au tour de Bakuman d'être annoncé en version live. Là encore, la stratégie de communication joue la distillation, avec une première image des deux acteurs principaux dès l'annonce, puis de la principale protagoniste féminine en juillet, du rival en novembre... mais aucune date précise n'a encore été avancée. Les choses sont allées plus rapidement pour Ansatsu Kyôshitsu (Assassination Classroom) : annonce en juin, tournage durant l'été, pour une sortie au printemps suivant. Lancé en parallèle de l'adaptation animée, le film mêle prise de vue réelle et images de synthèses pour son personnage principal, Korosensei. Dans un autre registre, Yokokuhan (Prophecy), première adaptation d'un des seinens de Tetsuya Tsutsui, arrivera sur grand écran début juin.

      

   

    

Côté shojo, nous pourrons également découvrir à l'automne 2015, deux ans après le précédent un second film pour Library Wars : Toshokan Sensô - The Last Mission. En mars, après Ao Haru Ride, Io Sakisaka verra un autre de ses succès portés sur grand écran : Strobe Edge. Même punition pour la mangaka Setona Mizushiro, qui sera à l'honneur sur grand écran avec Nonai Poison Berry en mai, après le succès télévisé de Shitsuren Chocolatier. On surveillera également le très paisible Umimachi Diary (Kamakura Diary), réalisé par le talentueux Hirokazu Kore-eda, à sortir en juin.

    

    

    

Deux projets nous emmènent encore plus loin dans le futur : en 2016, I am a Hero, le manga de Kengo Hanazawa, sera revisité en live par Shinsuke Satô, avec Yo Oizumi dans le rôle principal. Même chose pour Himitsu (The Top Secret), prévu pour l'été 2016, sous la réalisation de Keichi Otomo.

  

Enfin, on surveillera le projet Toile no Pieta, prévu pour l'été 2015, réalisé et scénarisé par Daishi Matsunaga, à partir d'une idée... d'Osamu Tezuka. En effet, le Dieu du Manga aurait eu une dernière idée d'histoire au crépuscule de sa vie : celle d'un jeune homme condamné par un cancer, se mettant à peindre une fresque dans sa chambre d'hôpital.

     

    

    

   

 

Encore plus qu'au cinéma, la télévision japonaise s'inscrit au rythme des saisons : la plupart des dramas ont un nombre d'épisodes calibrés (10 ou 11) pour remplir les grilles des différentes chaînes sur une période donnée, et différents groupes de séries se retrouvent ainsi en concurrence frontale pendant trois mois. 

  

Du côté des adaptations, l'hiver 2014 fut marqué par Shitsuren Chocolatier, adaptation du manga de Setona Mizushiro, porté par les célèbres Jun Matsumoto et Satomi Ishihara. Diffusée sur Fuji Tv, la série a réalisé 12,3% de part d'audience en moyenne. Elle est néanmoins surpassée par la série policière  S – Saigo no Keikan, avec Osamu Mukai et Gô Ayano, réunissant 14,2% de téléspectateurs sur la chaîne TBS. A partir du 9 janvier, deux séries médicales se firent front : Iryu – Team Medical Dragon, revenant sur Fuji Tv pour une quatrième saison sept ans après la précédente, et son challenger, Dr. DMAT, sur TBS. Honneur à l'expérience avec 12,1% pour le premier et 6,9% pour le second. L'hiver 2014 signa également le retour d'Ushijima avec sa seconde saison, précédant le second film live, et celui de Koibumi Biyori, nouvelle adaptation du manga de George Asakura, dix ans après la précédente.

     

   

   

Au printemps, on découvrit River's Edge, adaptation du manga d'Akio Tanaka, porté par le célèbre Joe Odagiri. L'acteur fait aussi une apparition dans un autre succès du printemps, Gokuaku Ganbo, que vous avez pu suivre en simulcast sur Crunchyroll, et qui a réalisé près de 10% de part d'audience. Toujours en avril, TV Asahi ressuscita Shinigami kun, personnage né dans les années 1980 sous la plume de Koichi Endo. Dans le registre du surnaturel, citons également Border, où l'on suit un détective du paranormal interprété par le célèbre Shun Oguri. Inspiré par un roman de Kazuki Kaneshiro qui fut également porté en manga, Border est l'un des succès du printemps avec 12,2% d'audience. 

   

   

     

Deux ans après le remake de GTO, le comédien Akira reprit du service dans le rôle d'Eikichi Onizuka en 2014. Avec tout d'abord une série spéciale de quatre épisodes, GTO Taiwan, diffusé en mars sur la chaîne taiwanaise GTV. Un gallop d'essai avant son retour sur Fuji Tv avec une deuxième saison, qui réalisa des audiences assez moyennes : 7,2% contre 11,8% en 2012. L'autre retour de l'été, c'est celui du Détective Kindaichi. Le manga a connu de nombreuses adaptations depuis 1995, mais ici c'est le casting de 2013, mené par Ryosuke Yamada, qui reprit du service : un épisode spécial en janvier est venu préparer l'arrivée d'une nouvelle saison, Kindaichi Shonen no Jikenbo Neo, sur NTV. Belle performance également pour la seconde saison de la série culinaire Nobunaga no chef (Le chef de Nobunaga), avec 10,8% sur TV Asahi.

 

De son côté, Yutaka Matsushige signa une quatrième saison dans la peau du Gourmet Solitaire (Kodoku no Gourmet), sur la chaîne TV Tokyo. Citons également la série Dôsôsei, basée sur un seinen de Fumi Saimon, habituée à voir ses œuvres portées sur le petit écran. Le drama a réuni 8,2% de téléspectateurs sur TBS. Sur la même chaîne, la mangaka Mitsurô Kubo fut une nouvelle fois à l'honneur avec Again!!. Enfin, la chaîne TV Tokyo accueillit un ovni : la série Aoi Honô, basée sur un manga de Kazuhiko Shimamoto racontant les aventures d'un étudiant en art voulant devenir mangaka. Durant son initiation, il croise différents grands auteurs du monde du manga et de l'animation. 

  

   

    

Dernière saison de l'année, l'automne fut également la plus riche en adaptations. Les téléspectateurs japonais purent retrouver la suite d'Itazura na Kiss – Love in Tokyo avec une seconde saison, précédée par un épisode spécial à Okinawa. Le tout fut diffusé sur Fuji Tv, où l'on retrouve également l'un des plus grands succès de l'automne avec 12,5% de part d'audience : Nobunaga Concerto. A noter que les séries précitées sont disponibles en vostfr sur Crunchyroll. De son côté, la chaîne NTV accueillit une adaptation de shônen old-school, Jigoku Sensei Nube, qui fit 9% de part d'audience en prime time, et Binta!, diffusé à minuit, qui fit 4% en moyenne. NTV signa également un carton d'audience (16%) avec Kyô ha Kaisha Yasumimasu, adaptation d'un josei de Mari Fujimura, dont le casting est porté par la célèbre Haruka Ayase.

  

Parmi les séries plus discrètes, citons Guu Guu Date Neko de aru, qui avait déjà été porté en film en 2008; Subete ga F ni naru, portage d'un roman de Hiroshi Mori qui sera également adapté en animé en 2015 ; Shinya Shokudo, revenu pour une quatrième saison préparant un film pour 2015 ; et Kyô Kara Hitman, série disponible uniquement sur smartphones.

      

   

   

 

Dans le courant de l'année 2014, les annonces futures d'adaptation ont été rares, mais l'on retiendra celle d'Ouroboros, qui fut depuis lancée le 16 janvier 2015 sur TBS. Parmi les annonces plus lointaines, on retiendra le retour de Higanjima pour une seconde saison. Elle fut annoncée dans le Young Magazine en août 2014, mais depuis, aucune précision n'a été apportée. Enfin, il faudra surveiller un projet autrement plus ambitieux : l'adaptation pour le petit écran de Moribito, saga de fantasy de la romancière Nahoko Uehashi. La NHK a vu les choses en grand : deux ans de tournage, réalisé entre 2015 et 2017, pour une diffusion qui s'étalera entre le printemps 2016 et le printemps 2019. La série sera réalisée en Ultra HD par Keiji Kataoka, et dans le rôle principal de la guerrière Balsa, nous retrouverons une nouvelle fois la star Haruka Ayase. Un futur classique à venir ?