SOS Love - Actualité manga
Dossier manga - SOS Love

La chaleur graphique de YASUKO


A l'heure où ces lignes sont écrites, SOS Love est le seul moyen, pour le lectorat francophone, d'apprécier le style de l'autrice. Le moins qu'on puisse dire, c'est que la mangaka est à l'aise dans le style de la tranche de vie saupoudrée de drame est de comédie. Son scénario s'y prête parfaitement, mais aussi sa patte visuelle qui s'adapte parfaitement aux intonations du récit. Outre son train fin qui s'apprécie sans sourciller, c'est tout la bonne humeur du titre que l'on ressent. Car même si quelques moments sérieux et poignant feront irruption, une grande partie de l'ensemble est narré d'un air décontracté, dans sur le travail des personnages que dans la mise en scène. Mécanique graphique assez répandue, ce sont souvent les minois exagérés de Kayo, lors de situations improbables, qui viennent faire rire le lecteur. Car l'humour est très présent dans SOS Love, et YASUKO ne se prive pas de le représenter visuellement, surtout par cette technique.

Et à l'opposé, les représentations du drame sont intéressantes à soulever, là aussi via l'angle des expressions faciales. Car quand la tension est présente, l'autrice n'hésite pas à affubler ses personnages de mines qui donnerait l'air d'une crise de nerf imminente. Une comparaison qui n'a rien d'anodin, puisque l'enjeu est de faire croire à l'urgence de la situation, et surtout à la détresse émotionnelle ressentie par les uns et les autres. De ce côté, c'est totalement réussi. Difficile de ne pas voir une Kayo affectée à bien des moments, le lecteur étant donc obligé de se sentir impliqué sur des séquences clés, notamment vers la fin de la série.


Enfin, peut-être pouvons nous établir un lien entre le trait de l'artiste et l'un des aspects de la série : la manière qu'a SOS Love de jouer avec quelques clichés de la comédie sentimentale lycéenne. Le côté « beaux garçons » est évidemment présent, le magazine de prépublication obligeant ce type de trait, aussi YASUKO ne se prive pas de dépeindre de beaux éphèbes en Shinnosuke et Taki. Mais loin de se contenter d'en faire des poseurs, la mangaka n'hésite pas à montrer leurs évolutions respective par différents types d'expression. Si le sourire hautain de Taki s'efface peu à peu pour devenir un sourire de bienveillance et d'amour, les mines imperturbables de Shinnosuke font, elle aussi, place à plus de nuance, au fil de la montée des sentiments du jeune homme. Tout comme il y a beaucoup à dire sur une série simpliste en apparence (et seulement en apparence), il est toujours intéressant de ce pencher sur les choix graphiques d'une mangaka dont on pourrait qualifier le style de convenu.


L'édition


Il devient facile de parler du travail d'édition d'Akata, l'éditeur gardant la même qualité sur ses travaux, selon le format. Pour SOS Love, c'est naturellement le format shôjo, estampillé « M », qui a été privilégié. On retrouve ainsi le papier fin mais qualitatif propre à l'éditeur, tandis que les volumes n'affichent malheureusement pas de pages couleur. Mais encore une fois, au risque de se répéter, ce type de contenu incombe à l'édition japonaise, notre version française s'appuyant totalement dessus et ne pouvant créer du matériel qui n'existe pas.


La traduction a été confiée à Marie-Saskia Raynal, qui a l'habitude de travailler sur des registres variés allant de la fantasy avec DanMachi à la tranche de vie/comédie avec Nodame Cantabile, 12 ans, et maintenant SOS Love. On comprend alors que la traductrice est à l'aise avec ce style, tant elle rend ici une copie particulièrement vivante, et donc en phase avec toute l'expressivité du manga de YASUKO. Les différentes intonations de l’œuvre se font ressentir, et il n'en fallait finalement pas tellement plus pour honorer l'histoire de Kayo, de Shinnosuke et de Taki.


L'adaptation live

Tandis que le manga SOS Love venait juste de paraître au Japon, une adaptation live fut annoncée sur le sol nippon, en septembre 2018. Une aubaine pour YASUKO qui a profité de cette effervescence pour dessiner trois chapitres supplémentaires (qui ont été, pour rappel, compilés dans le septième et dernier opus du manga).

Composée de 10 épisodes, la série live est lancée à l'automne 2018, soit très peu de temps après son annonce, sur FOD, le service de vidéo à le demande de la chaîne Fuji TV. A noter que si le titre original est conservé, à savoir Konna Mirai wa Kiittenai !!, un sous-titre plus estival est ajouté à cette adaptation : Southern Beach Love Story, ce qui colle avec les visuels promotionnels présentant les têtes d'affiches sur la place, une ambiance assez éloignée du manga d'origine. Les trailers ont ensuite confirmé cette vision, le triangle formé par Kayo, Shinnosuke et Taki y prenant des allures de vacance d'été assez surprenantes.


C'est à six mains que se fait le drama. En effet, trois réalisateurs chapeautent le projet : Tatsuya Ikezawa, Yosuke Higashida et Takehiro Shindo. En parallèle, quatre scénaristes sont sur l'écriture de la série : Hayato Miura, Rima Kitaki, Yuko Imanishi et Rumi Kakuta.

Côté casting, l’actrice Momoko Tanabe incarne la jeune Kayo, tandis que son homologue du futur est jouée par Kayo Noro (notez la cocasserie dans le prénom). A côté, Kizu Takumi incarne Shinnosuke, tandis que Kamio Fuju a le rôle du sournois Taki. On notera aussi la présence de Mei Tanaka dans le rôle de Kushida, prouvant que tous les personnages principaux du manga sont présents dans cette version live.

Il va sans dire que cette série live n'est pas sortie en France. Par conséquent, difficile d'en faire une véritable analyse, si ce n'est celle du matériel promotionnel dévoilé avant diffusion du drama.



KONNA MIRAI WA KIITENAI!! © 2016 Yasuko / SHOGAKUKAN

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