Basara - Actualité manga

Basara : Critiques

Basara

Critique de la série manga

Publiée le Jeudi, 12 Avril 2012

Bien après notre monde, dévasté au XXème siècle, le Japon est retourné à des valeurs plus archaïques. La technologie oubliée, c’est la monarchie et l’art de la guerre qui décident à qui revient la Terre, et les plus faibles ne font que subir la tyrannie des privilégiés. Le pays est donc dirigé par une famille royale, un roi suprême et quatre de ses enfants qui s’occupent des provinces. L’histoire de Basara commence dans le territoire sous la domination du roi rouge, alors qu’un petit village accueille un accouchement un peu particulier : des jumeaux, fille et garçon, qui reçoivent la prophétie que l’un d’eux sera l’étoile qui sauvera le pays. Quelques années plus tard, Tatara et sa sœur Sarasa grandissent dans l’optique d’occuper leurs rôles respectifs, l’un le sauveur, l’autre sa cadette dévouée formée par le prophète de son village à la médicine par les plantes. Cependant, le roi rouge n’est pas décidé à laisser en vie « l’enfant élu » qui le détrônera et sauvera le monde qu’il contrôle, aussi s’acharne-t-il à mettre fin à l’existence de Tatara, et lors d’une terrible attaque, il réussit. La prophétie ne pourra s’accomplir ... Mais c’est sans compter Sarasa qui, pour restaurer un peu d’espoir dans le cœur des villageois épargnés, prendra la place de son frère et se fera passer pour lui aux yeux de tous, pour briller à sa place et permettre à tous d’y croire encore. Sarasa est désormais Tatara, et elle jure de faire tout son possible pour accomplir le destin de son frère et de se venger du roi rouge qui lui a dérobé sa famille. C’est ainsi que commence le long périple de la jeune femme pour réunir les quatre sabres sacrés (Suzaku, Byakko, Seiryu et Gembu), mais dans tout voyage il y a des surprises. Celle de Sarasa sera de tomber amoureuse. Un homme, une femme, mais aussi deux ennemis qui s’ignorent ... Comment ce sentiment pourra-t-il s’épanouir sans drame, comment Sarasa va-t-elle supporter le destin de son frère et les mensonges qu’elle doit sans cesse proférer ?

Basara, c’est une grande claque dans le monde du shojo, une série fondamentale trop peu connue ou trop vite oubliée qui mérite pourtant sa place parmi les grands du genre. Tonitruant de dynamisme et débordant d’idées, le manga de Yumi Tamura est un grand bol d’air pur au milieu des romances actuelles, sans saveur ni originalité. C’est incroyable le bien que cela peut procurer de se plonger dans une passionnante aventure teintée de romantisme, au gré des conflits politiques d’un Japon qui pourrait être notre avenir. Le fond reste toujours passionnant, plein de ressources, construit de telle manière qu’on ne peut s’ennuyer grâce à divers mystères, rebondissements, batailles rondement menées ... et à tout l’amour qu’une jeune fille, même une arme à la main, peut contenir. L’histoire avance, si bien que de nombreux arcs peuplent le récit, donnant une incroyable impression de rapidité à la narration. Cela permet aussi de ne pas s’ennuyer pendant 27 tomes, alors que l’auteur fait durer la romance entre nos deux héros. Il est alors passionnant de voir comment, en tant qu’ennemis jurés, ils pourront décevoir leurs proches, abandonner leurs valeurs et la raison de leur existence pour se consacrer à l’amour. Un rythme tonitruant, des personnages d’une grande qualité et en nombre impressionnant pour ne jamais croire avoir fini de les découvrir, et une sensibilité toute particulière dans le récit, Basara est sans conteste possible une petite perle à lire et à relire. D’autant qu’on profite pleinement de chaque protagoniste, puisque de petites histoires de fin de série nous sont proposés pour en apprendre plus sur leur passé, leur devenir ou leurs rêves.

Au niveau des dessins, beaucoup seront évidemment bien moins dithyrambiques, et pourtant le n’importe quoi artistique a pour qualité d’être artistique, ne l’oublions pas. Ce n’est pas tant le style personnel à l’auteur que l’on peut lui reprocher, mais d’avantage les inégalités qui sont instamment présente au long des vingt-sept tomes de la série. En effet, Yumi Tamura peut parfois nous offrir de sublimes planches, remplies d’émotions et disposées avec art et réussite, comme elle peut se perdre dans des pages moins soignées, aux proportions humaines étranges, aux détails sans finition et aux décors anarchiques. La qualité fluctuante entre magnificence et bâclage, à la limite du croquis parfois, surprend un peu au premier abord tant certains passages sont alors rendus illisibles, et il faudra y passer rapidement pour ne pas s’user les yeux pour rien. Décevant, quand on voit la qualité de ses illustrations en couleur. C’est toutefois ce seul point qui nous fait réellement un pincement au cœur, puisque dans le fond, le visuel s’en sort très bien ! Si l’esthétisme n’est pas forcément au rendez-vous, à part dans les grands yeux chargés et expressifs, on trouve un certain charme à ces traits qui partent dans tous les sens, les proportions pas toujours respectées, les poses et dessins parfois hésitants … Comme une œuvre pas totalement aboutie qui n’aurait que plus de charme en restant imparfaite et extrêmement floue et déstructurée. L’édition proposée par Kana est dans l’ensemble de qualité moyenne, avec une traduction parfois étrange, sans doute par manque de liberté d’adaptation, ce qui se retrouve dans les onomatopées doublées en japonais et en français. Dommage d’alourdir les pages pourtant souvent bien trop remplies par le simple dessin de l’auteur. De plus, les contrastes rendent souvent assez mal, notamment sur les pages de chapitres, ce qui amène des pages entières plongées dans une obscurité peu agréable, et il manque souvent de lumière sur ces débuts de chapitres. Le reste du temps, cependant, le blanc est présent en qualité appréciable, sans trop de transparence et malgré des pigmentations de pages assez anarchiques, pour une lecture assez claire et aérée des planches de l’auteur.


NiDNiM


Note de la rédaction
Note des lecteurs
19/20

Evolution des notes des volumes selon les chroniques:

14.00,15.00,16.00,17.00,16.00,16.00,15.00,17.00,17.00,16.00,18.00,15.00,16.00,15.00,18.00,15.00,15.00,14.00,15.00,14.00,14.00,16.00,17.00,15.00,19.00,15.00,16.00

Les critiques des volumes de la série