Basara Vol.1 - Actualité manga

Basara Vol.1 : Critiques

Basara

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 12 Novembre 2010

Le monde comme on le connait n’est plus. Au XXème siècle, un cataclysme a renvoyé le Japon au temps où ni les voitures ni les téléphones n’existent. C’est un univers féodal que l’on découvrira, avec quelques anachronismes tant que l’on ne saisit pas que cette histoire se déroule après la notre. L’archipel est dirigé par quatre rois sous l’égide d’un même souverain, le père de ces dirigeants. Ainsi, les rois bleu, blanc, noir et rouge se partagent le territoire et s’imposent selon différentes façons pour arriver à un résultat dictatorial assez semblable. Dans la région de Sanyo, cela fait plusieurs siècles que le peuple souffre de la cruauté du roi rouge. Mais dans le village de Byakko, l’espoir renait en la personne de Tatara, un petit garçon promis à un brillant avenir. Il est l’élu, celui qui construira un nouveau monde après avoir destitué le souverain tyrannique. Mais un jour, les troupes du roi rouge se rendent en masse dans ce petit village au cœur du désert pour éliminer ce Tatara, menace potentielle … Beaucoup de gens périssent, et c’est finalement Sarasa, la sœur jumelle de l’élu, qui devra prendre sa place en se faisant passer pour un homme après la mort de son frère. Ainsi, l’espoir est conservé et le courage ne meurt pas dans le cœur des survivants du village de Byakko. Quant à savoir comment Sarasa va parvenir à venir à bout du roi rouge, c’est une autre paire de manche …

L’auteur pose des bases assez surprenantes, non par le contexte mais plus par l’époque. On a hâte d’en découvrir plus sur l’ancien monde, sur les raisons qui ont ramenées le Japon à ce moyen âge avancé, où les bateaux et les chevaux sont le seul mode de transport. Mais avant tout, on s’attache au destin déjà tragique de Sarasa, qui n’a pas fini de souffrir. Un tome reste encore assez difficile à prendre en compte pour donner un avis pertinent sur une série de vingt-sept, mais la narration commence bien. Par son dynamisme, on ne s’ennuie jamais en lisant ce premier opus qui avance bien dans l’action sans pour autant nous perdre en route. Les personnages principaux sont bien posés, tout en gardant une grande part de mystère notamment pour Papillon de nuit … Et même si tout n’est pas encore limpide, on part sur la lecture avec suffisamment d’informations en main pour apprécier les pistes qui s’ouvrent devant les pieds encore incertains de Sarasa. La jeune fille sera-t-elle capable de porter sur son dos les problèmes de son peuple, de sa génération ? Surtout quand elle fait la connaissance de Shuri, un ravissant mais bien entreprenant jeune homme au détour d’une source chaude et pour lequel son cœur s’emballe un instant. Amusante situation, quoique légèrement tirée par les cheveux, elle permettra d’instaurer une histoire sur deux tableaux qu’on se réjouit déjà de lire ! Bref, une narration absolument délicieuse, tout en force mais à la fois en finesse, avec un focus constant sur les émotions de notre petite héroïne pas si féminine que ça, encore une fois pour notre plus grand plaisir. Même dans la relation amoureuse à venir, il n’y aura pas de ridicules scènes de larmes et de lamentations. D’autant plus que Sarasa a mieux à faire, dorénavant …

Au niveau des dessins, beaucoup seront évidemment bien moins dithyrambiques, et pourtant le n’importe quoi artistique a pour qualité d’être artistique … Si l’esthétisme n’est pas forcément au rendez vous, à part dans les grands yeux chargés et expressifs, on trouve un certain charme à ces traits qui partent dans tous les sens, les proportions pas toujours respectées, les poses et dessins parfois hésitants … Comme une œuvre pas totalement aboutie qui n’aurait que plus de charme en restant imparfaite et extrêmement floue et déstructurée. Il faut aimer le style, mais l’on s’y habitue relativement bien excepté dans quelques situations où comprendre les détails chers à l’auteur devient compliqué. L’édition, elle, est assez moyenne avec une traduction sans doute trop collée au texte d’origine, offrant des titres un peu maladroits et peu adaptés. De même, les contrastes ont du mal à s’imposer ici et c’est laborieusement qu’on plongera dans certaines pages plongées sous la noirceur omniprésente des planches. Mis à part ces quelques points visuels qui pourront dérange, l’histoire démarre bien et accroche suffisamment, notamment par l’idée cocasse de se faire rencontrer deux ennemis jurés qui ne se connaissent pas et se haïssent par principe.


NiDNiM


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs