Basara Vol.13 : Critiques

L’évasion de la prison d’Abashiri, grâce à l’aide imprévue du vieux Kaku, est un réel soulagement pour nos héros. Pourtant, on ne pourra pas dire que rien n’a changé et que cette expérience aura été sans conséquence. En effet, Tatara voit sa dépendance envers Papillon de nuit grandir, si bien qu’après leur libération elle s’y rattache encore, cherche en lui le soutien qu’elle avait dans le regard d’aveugle de Nagui. Ses repères, ses décisions, elle les construit en fonction de cet homme si présent dans sa vie depuis peu. Pourtant, tel un électron libre, Papillon de nuit virevolte dans la lumière et laisse sa petite protégée s’envoler de nouveau de ses propres ailes, après le danger de la prison. Il est temps pour Tatara de reprendre ses troupes, son idéal et de laisser pour l’instant la peur et l’incertitude de côté. Après avoir obtenu enfin une promesse d’alliance avec le Tohoku, notre groupe de héros décide à présent de faire route vers Suo. La ville où tout commença, où le roi rouge est devenu ce qu’il a été. De plus, c’est là qu’il faudra frapper un grand coup étant donné que le général Momoi, qui dirige à présent la ville, rassemble des troupes pour combattre Tatara.

C’est la lutte contre le pouvoir injuste qui reprend alors, mais dans un contexte plus manichéen étant donné que Shuri également décide de se rendre à Suo pour faire tomber son remplaçant, injuste et tyrannique. Rébellion spectaculaire de la part de Tatara, Shuri se retrouve presque seul et expérimente la notion de petit groupe de protestants, ceux qu’il avait l’habitude d’écraser. Comme à l’ordinaire, la mangaka nous laisse découvrir de nouveaux personnages auxquels on peut s’attacher, rendant ainsi Momoi plus cruel mais également plus humain, faisant des erreurs, souffrant de la trahison et de ses propres décisions. Cela nuance à chaque page le récit, dans une très bonne démarche de l’auteur qui consiste à toujours nous rattacher à un passage, à une action de Tatara. A tel moment, il se passe telle chose mais surtout, on a pu rencontrer ces personnes-là, comprendre leurs attentes, leurs déceptions et leurs espoirs qui survivent malgré tout. Un bon volume, donc, qui permet de lier le dur univers carcéral au retour à la réalité, d’autant que revenir à Suo et croiser à nouveau la route de Shuri sont des détails fort plaisants.

NiDNiM