Billy the Kid 21 - Actualité manga
Dossier manga - Billy the Kid 21

Noboru Rokuda, auteur prolifique et diversifié


Né le 23 juillet 1952 à Yao dans la préfecture d'Ôsaka, Noboru Rokuda (六田登) est donc du signe du lion.

Cet ancien assistant du grand Naoki Urasawa a effectué  ses débuts professionnels dans le monde du manga en 1978, à l'âge de 26 ans donc, avec un récit nommé Saigo, pour lequel il remporte le prix Shôgakukan du meilleur artiste. Mais sa carrière décolle vraiment dès l'année suivante avec un premier succès : la comédie sportive Dash Kappei (ダッシュ勝平), s'étalant sur un total de 17 tomes, ayant eu droit à plusieurs rééditions au Japon (en formats bunko et triple notamment), ayant connu en 1981-1982 une série animée de 65 épisodes produite par la Tatsunoko, et étant parue dans certains autres pays. Cette œuvre sortie dans le magazine Shuukan Shounen Sunday des éditions Shôgakukan est connue en Italie sous le titre Gigi la Trottola, ainsi qu'en Espagne et en Amérique latine sous le nom Chicho Terremoto. Dans ces pays, l'anime a connu un gros succès.

Mais parallèlement à ce succès, il connaît également quelques échecs. Ainsi, en 1980 il lance aux éditions Kodama Shuppan la série Abare Taikai (あばれ大海), brutalement stoppée après seulement un volume. Puis on le retrouve aux éditions Shôgakukan en 1983 avec Sono Na mo Agarou (その名もあがろう), avant qu'il n'entame l'année suivante la série en 10 volumes Youki na Kamome (陽気なカモメ) ainsi que celle en 3 tomes Kai no Tabidachi (カイの旅立ち).
  
  

Jusque-là, l'auteur est essentiellement cantonné à des séries de type shônen, plus orientées vers l'humour, le scolaire et un peu le sport. Mais l'année 1985 marque un certain tournant dans sa carrière, avec un virage un peu plus mûr. Tout d'abord avec Ryouhei Shin Jijou (僚平新事情), un récit court ayant l'Art pour toile de fond, puis surtout avec une saga qui deviendra son oeuvre emblématique: F (我要衝線), publiée jusqu'en 1993 dans le magazine Big Comic Spirits. Longue de 28 volumes dans sa première édition, rééditée en 1997 en 19 gros tomes, ayant remporté en 1991 le Prix Shôgakukan du meilleur manga catégories seinen/général, cette fresque narre le parcours d'un jeune fermier prenant la décision d'accomplir son rêve: devenir pilote de Formule 1. Mais sur sa route vont se dresser de nombreuses épreuves parfois tragiques. Violences domestiques, morts, meurtres, querelles de famille... En plus de rencontrer un gros succès au point de connaître une version anime de 31 épisodes, la série est celle qui donne une nouvelle dimension, plus mûre et plus profonde, à la carrière de Rokuda.
  
  

En parallèle de F, Noboru Rokuda ne chôme décidément, puisque de 1987 à 1989 il dessine aussi Twin, une série en 5 tomes centrée sur un autre sport mécanique : la moto. Puis l'année 1990 voit arriver deux projets supplémentaires. Tout d'abord le one-shot Kabocha Hakusho (かぼちゃ白書), un manga fait de petites histoires prenant place dans une petite rue commerçante d'un centre ville typique du Japon, et où chaque histoire remettra en question les valeurs de chaque protagoniste et l'importance de la famille. Puis Ichigo: Nito Monogatari (ICHIGO二都物語), une série ayant notamment pour toile de fond les jeux et le sexe, achevée en 10 volumes, et ayant connu une réédition au format bunko en 4 tomes.
  
  

En 1991, il entame la série qui, aux côtés de Billy the Kid 21, nous a permis de le connaître en France, l'aventure fantastique/SF Baron, qui s'est achevée en 1993 après 8 volumes, et qui est donc en cours de parution dans notre pays chez Black Box aussi. Dans cette œuvre à suspense et assez sombre, on suit le parcours de Namirô Itsuki. Surnommé Baron à cause de sa taille impressionnante et de sa force herculéenne, il mène une vie somme toute banale avec ses problèmes de famille. Il vient de demander sa petite amie, Yôko, en mariage quand elle se met à faire des rêves étranges. Sont-ils prémonitoires ? Que va-t-il arriver au frère de Yôko, témoin d'apparition d'OVNI en Australie ? Ce sont là les prémisses d'enjeux plus grands et à échelle mondiale, entre extraterrestres mystérieux et conspiration gouvernementale...
  
  

L'année 1993 est ensuite assez riche pour l'auteur, puisqu'il lance successivement Kame - Kitou Mantarou to Ore Monogatari  (カメ 亀頭万太郎と俺物語 - 3 tomes), Umi ga Naku Toki (海が鳴く時 - one-shot) et Yangu Man (ヤングマン - 8 volumes). Parallèlement à cette dernière série, il signe également, pour l'éditeur Kôdansha, l'histoire courte Pavlov no Inu domo (パブロフの犬ども) en 1994.

Puis c'est l'année 1996 qui voit débarquer trois nouveaux projets chez les éditions Shôgakukan.
Le one-shot Hoshiboshi no Utage (星々の宴 / The Party of Stars) est un drame romantique dans lequel un jeune homme travaillant à temps partiel vit dans une famille inhabituelle, sans lien de sang, avec trois femmes. Ils vivent malgré cela ensemble comme une famille heureuse, mais le héros est conscient que des secrets se cachent chez chacun d'eux. Un jour, il croise Kanako, une jeune femme qui porte des étoiles et qui mène un existence éphémère, si bien qu'elle veut profiter pleinement de la vie avant sa mort imminente. Et elle veut que le héros fasse partie de sa vie, malgré l'opposition virulente de son frère. Le héros saura-t-il gérer ses relations avec ces quatre femmes et comprendre vraiment ce qu'est l'amour ?
Shishi no Oukoku (獅子の王国 / Lion's Kingdom) est une série en trois tomes sur fond d'Art, tandis que Sky est un autre one-shot, centré cette fois-ci sur les thèmes de l'amour et de la guerre, avec des connotations historiques.
  
  

1997 est, à son tour, une année riche de trois nouveautés, mais publiées chez trois éditeurs japonais différents. Return (リターン), édité par Futabasha, est un récit plutôt centré sur le vélo. Rokuda Noboru Tanpenshuu (六田登短編集), publié aux éditions Takeshobo, est un recueil d'histoires courtes de l'auteur. Et Yorokobi no Hibi (歓びの日々) nous intéresse un peu plus puisque cette série en deux volumes publiée par Shôgakukan fera partie des prochaines parutions de l'auteur chez Black Box, sous le titre Ces jours d'allégresse. Côté histoire, après 8 années passées en Afrique Kôtaro Himuro, reporter-photographe, retourne au Japon pour se voir décerner un prix. À cette occasion, il retrouve Eriko, son ex-femme. Désireux de faire découvrir l’Afrique à leur fille unique, Aya, Kôtaro tente de convaincre Eriko de la laisser partir avec lui, sans succès. Quelques jours plus tard, Eriko lui annonce que leur fille est introuvable. Seules restent quelques photos pour le moins étranges… S’ensuit une tentative désespérée pour ce père de retrouver sa fille.
  
  

L'année suivante, en 1998, rebelote : trois nouvelles œuvres font leur apparition : le one-shot Takako (たかこ) publié par l'éditeur nippon Media Factory, le récit Utamaro (歌麿) sorti chez Futabasha et s'intéressant au célèbre artiste éponyme, et surtout Cinema (シネマ), une œuvre en quatre volumes qui a été publiée chez Shôgakukan jusqu'en 1999, et que Black box a également prévu de sortir en France plus tard. Dans cette dernière série, on suit un jeune homme qui filme son quotidien en permanence via une caméra fixée sur son épaule, pour un résultat qui devrait montrer avec humour très adulte l'influence que peuvent avoir les yakuzas sur le monde des affaires et du cinéma.
  
  

Les années 1999 et 2000 voient chacune leur tour arriver deux autres séries que Black Box a prévu d'éditer en France cette année.
Premièrement, Shinai Naru M e (親愛なるMへ), un polar édité par Shûeisha et qui sera nommé A mon très cher M en France. Dans cette série on suit Kobayashin un agent de probation. Il travaille à la réhabilitation d’anciens détenus et tente de protéger les criminels repentis contre les risques de récidive. Quand il accepte de prendre sous sa responsabilité le jeune Kenji Daitô, accusé de meurtre, d’obscurs souvenirs semblent remonter soudain à la surface. La tragédie qui entoure le passé de Kobayashi pourrait bien finir par le rattraper.
Deuxièmement, Cura (キュラ), un récit fantastique lui aussi bouclé en trois tomes, publié au Japon par Futabasha, et qui nous fait suivre un joueur de baseball professionnel qui cache un terrible secret : à la pleine lune, son comportement et son apparence changent du tout au tout. Ici, le mangaka revisite le thème des vampires.
Egalement en 2000, Rokuda publie aux éditions Shûeisha une série en 4 volumes nommée Senoku no Mushi (千億の蟲), et ayant notamment pour toile de fond le billard.
  
  

Noboru Rokuda arrive dans les années 2000 avec toujours la même capacité à varier les sujets et à être très prolifique. Ainsi, dès 2001 il se lance, en collaboration avec l'auteur Tohru Shinohara et pour le compte des éditions Ohzora Shuppan, dans la série en 9 volumes Projet X (プロジェクトX挑戦者たち 炎上 男たちは飛び込んだ), une oeuvre sur fond historique. Et en 2002 ce sont à nouveau trois projets qui voient le jour: tout d'abord la série en trois tomes Nemuri Tamasaburou (眠り玉三郎) chez l'éditeur Takeshobo, puis aux éditions Shûeisha une série elle aussi en trois volumes nommée Box et évidemment centrée sur la box, et surtout F: Generation Ruri (F REGENERATION 瑠璃), la suite de son succès F, qui s'achèvera en 2006 après 12 volumes.
  
  

En 2003 il sort aux éditions Leed Ganon (ガノン-十力暗殺剣-), un manga en 2 tomes plutôt sombre, centré sur une sorte d'assassin. En 2003 arrive dans le magazine Morning de Kôdansha Tanomu kara Shizuka ni Shitekure (頼むから静かにしてくれ), une série en trois volumes où il s'intéresse à nouveau aux courses en moto. C'est à partir de cette époque que Rokuda commence à baisser un peu son nombre de publications: il faut ensuite patienter jusqu'à l'année 2006 pour le retrouver sur deux nouvelles oeuvres. D'un côté, aux éditions Shôgakukan, Raion wa Nemuranai (ライオンは眠らない), où il parvient encore à changer de registre en s'intéressant à la figure de Léonard de Vinci. De l'autre, aux éditions Nihon Bungeisha, Kumatora (クマトラ クレイジートラックストーリー), une série en 5 tomes semblant mêler aventure et humour, avec un héros conduisant divers véhicules.
  
  

Dépassant désormais l'âge des 55 ans, Noboru Rokuda devient un petit peu moins prolifique, mais il semble bien décidé à offrir jusqu'au bout de sa carrière des œuvres lui permettant d'explorer des sujets bien différents. C'est donc une figure légendaire de l'ouest américain du XIXe siècle qu'il décide d'aborder entre 2008 et début 2010 dans la série qui fait l'objet de ce dossier : Billy the Kid 21. Puis après celle-ci, il se consacre à l'ultime volet de sa trilogie emblématique F, avec la publication aux éditions Futabasha de F Final (エフ ファイナル), dont les trois volumes brochés sont publiés à quelques jours d'intervalle en juin et juillet 2013.
  
  
  
Vous l'aurez compris, Noboru Rokuda est un mangaka qui, même s'il n'est pas parmi les plus connus, s'est offert quelques gros succès, a su évoluer et beaucoup se renouveler au fil de sa carrière, en s'essayant à de très nombreux genres (sport, comédie, drame, historique, romance, science-fiction, fantastique, polar, western...) tout en prenant soin d'entretenir régulièrement certains sujets qui semblent lui tenir à cœur (comme les sports mécaniques). En tout et pour tout, ce sont aux alentours d'une quarantaine d'oeuvres assez variées qui ont vu le jour sous sa plume, et l'on peut donc facilement comprendre qu'il ait tapé dans l'oeil des éditions Black Box. Alexandre Régreny, directeur éditorial des éditions Black Box, a d'ailleurs affirmé qu'il rêvait depuis longtemps de pouvoir éditer et lire en français cet auteur à la carrière très riche et éclectique.

Pour finir, notons qu'il a un site internet, ainsi qu'un compte twitter où il poste de temps en temps.
  
  

© by ROKUDA Noboru / Green Arrow

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