Sasaki et Peeps Vol.1 - Actualité manga

Sasaki et Peeps Vol.1 : Critiques

Sasaki to Pi-chan: Isekai de Slow Life o Tanoshi Mou Toshitara, Gendai de Inou Battle ni Makikomareta Ken - Mahou Shoujo Up o Ha

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 14 Août 2025

Oeuvre ayant acquis une bonne petite popularité à l'international via son adaptation animée (dont la saison 1 a été diffusée en hiver 2024, et dont la saison 2 est en cours de production), Sasaki et Peeps est arrivée dans sa version manga aux éditions Vega depuis le mois de juin dernier. Lancé au Japon en 2021 sur le site Shônen Ace Plus des éditions Kadokawa avec actuellement cinq volumes au compteur, ce manga voit Osho Pureji (dont c'est la première publication française, et la troisième série au Japon depuis ses débuts en 2016) adapter un light novel inédit en France, écrit par Buncololi et illustré par Kantoku (un artiste aussi connu pour signer les illustrations des light novels ayant donné naissance aux infâmes animes A Sister's All You Need et The "Hentai" Prince and the Stony Cat).

Cette histoire a au moins le mérite de nous immiscer auprès d'un personnage principal assez peu commun, plus encore dans un récit de ce type: Sasaki, modeste employé d'une PME de commerce, dans la quarantaine, ayant un physique très passe-partout, et si effacé au travail qu'il se fait facilement exploiter (ce qui ne semble pas le dérange plus que ça). Quand, un beau jour, il décide d'aller dans une animalerie pour trouver un compagnon à adopter et pour animer un peu plus son quotidien solitaire, il ne se doute pas encore que cette décision va, effectivement, animer beaucoup plus sa vie ! Intrigué (mais pas choqué) par un oiseau de Java qui lui parle, il l'adopte et apprend qu'il s'agit là de Pierre-Carlo le sage des étoiles, un habitant d'un autre monde qui a été exilé et s'est vu offrir une autre chance sur Terre dans un corps d'oiseau. Après bien des péripéties et réflexions, le volatile, que Sasaki renomme Peeps, a décidé d'enfin vivre comme il le souhaite... et c'est incognito (vu qu'il a été exilé, rappelons-le) qu'il emmène l'employé lambda avec lui dans son monde d'origine avec, bientôt, une idée en tête: puisque les choses abordables dans le monde de Sasaki ont peut-être une valeur beaucoup plus grande dans l'autre monde, pourquoi ne pas monter un commerce lucratif ?

Avec au départ son ambiance assez nonchalante (au vu de la personnalité tranquille de Sasaki) et même un brin décalée (voir ce piaf parler et agir comme il le fait reste assez rigolo), l'oeuvre a immédiatement de quoi interpeler malgré son univers qui, lui, a pour l'instant tout des poncifs du genre: de la magie qu'il va falloir maîtriser pour Sasaki avec son lot de mémorisations et d'entraînement, des personnages secondaires pour l'instant ultra vus et revus (la voisine collégienne délaissée, la loli-magicienne... et quelques autres dont on attendra voir la place qu'ils prendront)... Pour chercher un peu plus d'originalité à cet univers de fantasy standard, il faudra alors attendre de voir comment Sasaki compte exactement s'y immerger. Ainsi, au fil de ce premier tome qui n'est vraiment qu'une longue et bavarde mise en place, on voit le quarantenaire faire pas mal de constatations intrigantes (comme le fait que le temps s'écoule différemment dans les deux mondes), songer au fait qu'il pourrait aussi faire du tourisme dans cet autre monde... et, surtout, faire ses premiers pas pour bâtir ses échanges commerciaux entre les deux mondes.

Dans cette optique, même s'il faut avouer que les deux personnages principaux en profitent déjà bien (concrètement, Sasaki ne construit rien de ses mains, se contente d'amener des produits de son monde dans l'autre monde pour les vendre plus cher), le quarantenaire a quand même le mérite de ne pas vouloir arnaquer les habitants de l'autre monde, et de ne pas se mettre hors-la-loi par rapport aux règles du fisc japonais. De ce fait, même si bien sûr il ne peut aucunement dire aux gens de son monde d'origine qu'il peut voyager dans un autre monde, il compte a priori bâtir légalement un commerce entre les deux mondes, et on se demande un peu à quoi cela aboutira. Les premières étapes dans cette voie, elles défilent vite, très vite... peut-être trop vite, à l'image du recrutement très facile d'un restaurateur et de l'ouverture tout aussi simple d'un restaurant. Au-delà de cette simplicité des premières évolutions, on sent surtout que le manga, dans son adaptation, fait des coupures par rapport au light novel d'origine. Le rythme en pâtit un peu, et devient même un brin bâtard quand, à côté de la rapidité et de la facilité des premières avancées, on constate que ce premier volume est très bavard pour tenter de mettre en place un maximum de chose en un seul petit volume de même pas 150 pages.

Le dessin, lui, est assez banal, ni beau ni laid, simplement classique. Osho Pureji se contente de reprendre les designs principaux imaginés par Kantoku dans le light novel d'origine avec soin, puis de broder des designs secondaires et des décors plutôt passe-partout, sans être ratés. En somme, c'est propre, c'est fait pour accompagner l'histoire et l'univers de façon suffisamment soignée, mais ça n'a aucune personnalité particulière.

Au bout de ce premier tome qui cherche à poser toutes les bases de manière un brin poussive mais en même temps suffisamment intéressante, il est bien trop tôt pour poser un avis clair sur cette version manga de Sasaki et Peeps. On attendra la suite avec curiosité, en espérant que celle-ci fasse vite décoller les choses (et au vu des toutes dernières pages de ce tome, on y croit) et que le mangaka trouve un meilleur rythme !

Enfin, du côté de l'édition française, hormis le regret de voir que Vega a à nouveau été faire son lettrage en Inde, et l'étrangeté de la postface du mangaka qui conseille d'acheter trois fois chaque tome du light novel dont une fois pour notre "usage personnel" face aux "charmantes et jolies héroïnes" (truc d'autant plus glauque quand on sait que parmi les principales héroïnes on a une collégienne et une enfant-magicienne, outch), on a quand même une bonne impression faite sur un papier souple et opaque (qui plus est en France chez Dupliprint), une traduction assez claire de Christophe Martens, quatre premières pages en couleurs sur papier glacé, une jaquette proche de l'originale nippone, et un logo-titre soigneusement pensé. Notons aussi la présence, sympathique, d'une petite nouvelle inédite de l'auteur du light novel d'origine.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
13 20
Note de la rédaction