Reborn! - Actualité manga
Reborn! - Manga

Reborn! : Critiques

Katekyo Hitman Reborn!

Critique de la série manga

Publiée le Mardi, 22 Décembre 2015

Tsunayoshi Sawada est un collégien raté sur tous les plans. Las des échecs répétés de son fils, la mère de Tsuna engage un professeur particulier. Reborn, qui a l’apparence d’un bébé vêtu d’un costard, est en réalité envoyé par l’un des plus puissants clans de la Pègre pour former Tsuna en tant que futur dixième Parrain de la famille Vongola ! Refusant sa destinée, Tsuna va néanmoins faire les frais de la « balle de dernière volonté », tuant sa cible pour la faire revenir à la vie, dotée de l’énergie de la dernière volonté. Ainsi, Tsuna va faire sa déclaration à Kyôko Sasagawa, l’élue de son cœur. Mais plus important encore, la venue de Reborn dans la vie de Tsuna va lui permettre de se créer un entourage de confiance et vivre des péripéties abracadabrantes quand il ne s’agira pas de lutter contre une mafia rivale.


C’est le 13 septembre 2006 que paraît pour la première fois en France le drôle de bonhomme venu d’Italie, Reborn. Titre issu du prestigieux Shônen Jump, Reborn a débarqué en France à une époque difficile de la parution shônen, ce moment où les trois manga que sont One Piece, Naruto et Bleach monopolisaient l’en-tête du tableau et s’assurait un statut de successeurs de Dragon Ball. Qu’à cela ne tienne, le manga a su se démarque et trouver son public puisque sa durée fut de 42 volumes, et le manga a été arrêté naturellement, par son auteure.


Sur ses débuts, Reborn ! se présente comme un gag manga particulièrement décalé, s’assumant comme un divertissement sans prétention à travers des histoires humoristiques d’un ou deux chapitres, centrés sur la fameuse balle de dernière volonté et mettant en scène un Tsuna face à des situations improbables, accompagnées par ses camarades qui le sont tout autant. Reborn ! fait donc rire, mais s’essouffle finalement assez rapidement. La mangaka a introduit un trop grand nombre de personnages qu’elle a du mal à gérer, et le contexte mafieux tourné en ridicule finit par devenir redondant. Pourtant, le titre a du potentiel, notamment avec cette balle de dernière volonté qui peut être poussée encore plus loin, ou la possibilité de mettre en scène des rivalités entre groupes mafiosi. C’est ainsi que dès son huitième volume, Reborn ! opte pour un changement radical de cap. Place aux combats, aux ennemis charismatiques et aux pouvoirs extraordinaires, même si l’humour doit prendre moins de place.


L’heure de gloire de Reborn ! correspond approximativement aux tomes 8 à 30, l’heure où Akira Amano débordait d’inspiration pour exploiter son univers et ne cessait d’introduire des thématiques certes classiques au nekketsu, mais hautes en couleurs et surtout bien gérées, au point d’apporter au manga une dimension fantastique qui lui permettait de s’éloigner un tantinet d’un simple contexte de mafiosi. L’auteure invente son propre concept d’énergie grâce aux flammes de dernière volonté, et parvient à les exploiter avec justesse pour renouveler les affrontements et les doter d’une dimension tactique bienvenue. Amano n’oublie d’ailleurs jamais son scénario puisque chaque arc est sujet à de grands rebondissements, des intrigues et sous-intrigues passionnantes creusant des personnages attachants, alliés ou ennemis. Jusqu’à la fin de l’arc du futur, Reborn ! était un concurrent sérieux pour des titres comme Naruto. Puis, après avoir donné tout son génie, Akira Amano est tombée dans le très classique…


Arrivé au tome 30, le manga exploite de nouveaux horizons scénaristiques en assumant son héritage des arcs précédents. La fondation de la famille Vongola, les origines des Arcobaleno… Des sujets passionnants, mais qui ne servent qu’à mettre en scène des combats qui ont perdu de leur saveur. Ainsi, tout se résume à « celui qui a la plus grosse remporte le combat ». Grâce au coup de crayon d’Akira Amano, les planches sont spectaculaires, mais on ne frétille plus comme avant en lisant Reborn. L’auteure ne cherche même plus à exploiter le concept des flammes, ou alors de manière superficielle, mais sans une once d’inventivité.


Reborn ! est un manga proposait un nombre incalculable de personnages, plus ou moins importants. Certains restent présents tout le long de l’intrigue, d’autres apparaissent le temps d’un ou deux chapitres avant de tomber dans l’oubli, et d’autres paraissent exilés du récit… jusqu’à réapparaître en un clin d’œil, le tout de manière cohérente, plus ou moins. Les personnages sont variés, allant du classe au grotesque, mais chacun doté de son petit grain dans sa tête. Grâce au trait de la mangaka, beaucoup de style se dégage de ces figures, mention spéciale pour des ennemis comme Mukuro, Byakuran ou Demon Spade. Néanmoins, trop de personnages tuent les personnages et même si beaucoup apparaissent régulièrement, ils font bien souvent office de figurants, Tsuna et ses acolytes étant les seuls à régler les différentes situations.


Nous avons énormément évoqué le dessin d’Akira Amano, et pour cause : il s’agit bien de LA caractéristique de l’œuvre qui ne fait que gagner en beauté, tome après tome, sans jamais retomber. La mangaka part d’un coup de crayon assez simple, voire un poil rétro, avant de montrer de véritables capacités d’évolution aux alentours du tome 8. Passé le quinzième opus, le trait prend toute son ampleur. Amano s’amuse à détailler au possible son coup de crayon, l’affiner sans trop en faire, jouer en permanence avec les effets de flammes et chercher à impressionner dans le design de ses personnages. Ainsi, même si les derniers tomes s’avèrent décevants en termes d’affrontement, chaque opus a son intérêt : plus loin la série part dans le grand spectacle, plus grand sera le plaisir pour nos mirettes. Au final, on regrette qu’un véritable art-book ne soit jamais sorti.


Amoureux des grands shônen du Jump, Glénat propose les 42 opus de la saga, dans les pays francophones. L’édition est très inégale, prouvant que le groupe ne se souciait que peu de son titre, ceci à cause de son succès plus que mitigé. D’abord, soulignons une impression parfois de qualité réduite tant il est arrivé que sur certains opus, l’encre nous reste sur les mains. Le rythme de parution s’avérait correct, mais à certaines reprises, les volumes furent décalés sans véritables explications, laissant le lecteur attendre quatre longs mois pour le tome suivant. Mais plus grave encore, l’adaptation du texte n’a jamais cessé de nous surprendre, dans le mauvais sens du terme. Rappelons-nous certains choix douteux dans les surnoms des personnages, dénaturant volontiers l’œuvre, ou encore des tournures de phrases à la limite de l’incompréhensible, rendant les dialogues lourds au possible. La plus grande perle resta cette introduction du mot « swag » dans le tome 41 du manga. A petit succès, petites préoccupations, et Glénat s’est montré décevant à ce niveau-là.


Au final, Reborn ! reste un shônen particulier. Nous avons du mal à le juger dans sa totalité tant la série a subi une évolution délicate, partant du gag manga pour virer au nekketsu maîtrisé et passionnant, et finit dans la série d’actions plus classique qui excelle dans le spectaculaire. Le titre nous offre des passages hilarants, puis d’autres plus soporifiques ; des scénarios passionnants et d’autres plus expédiés ; ou encore des combats dantesques et inventifs quand il ne virait pas dans la surenchère. Néanmoins, long de 42 volumes, Reborn ! est une œuvre à lire pour tout fan de nekketsu qui se respecte. La série se savoure au moins pour ses personnages charismatiques et le coup de crayon impressionnant d’Akira Amano.


Chroniqueur: Takato

Note de la rédaction
Note des lecteurs
19/20

Evolution des notes des volumes selon les chroniques:

15.00,14.00,12.00,13.00,10.00,13.00,11.00,15.00,17.00,15.00,16.00,16.00,17.00,18.00,16.00,19.00,16.00,18.00,17.00,17.00,17.00,18.00,16.00,17.00,15.00,16.00,17.00,16.00,17.00,16.00,14.00,14.00,15.00,16.00,15.00,15.00,15.00,15.00,16.00,17.00,12.00,12.00

Les critiques des volumes de la série