La richesse d’un scénario
Parmi les qualités de Nabari, il est impossible de ne pas citer le scénario. Qu'on se le dise, sur les quatorze volumes qui composent la série, tout a été minutieusement pensé par Yuhki Kamatani, et chaque événement et chaque arc scénaristique vont servir à nourrir l'intrigue et faire avancer le récit jusqu'à son dénouement, en ne laissant rien en suspens.
L'intrigue de Nabari se découpe en deux grandes parties très distinctes qui font avancer la série à leur manière. La première, la plus longue, se conclut au dixième volume et fait figure d'épopée linéaire, ce qui ne dépaysera pas les amateurs du genre. Il s'agit du cycle présenté sur les deux premiers volumes, une quête des parchemins interdits où pour chaque technique, nos héros devront se confronter à un problème et faire face à leurs adversaires, les Kairôshû du village d'Iga. Si la formule semble convenue, ce long passage est loin d'être dénué d'intérêt. A chaque arc, la mangaka parvient à créer une situation appuyée par des personnages secondaires forts intéressants qui seront tous sujet à un développement ou une évolution. Chaque arc fixe ainsi une intrigue et en sachant que le récit ne traine pas en longueur et que les rebondissements sont légion, la maitrise de Yuki Kamatani nous permet de dévorer chaque partie de l'histoire comme il se doit. En parallèle à la quête des techniques interdites, une intrigue plus puissante encore, sur le plan émotionnel notamment, se met en place et fait partie des points forts que les fans préfèrent en règle générale : la relation entre Miharu et Yoite. Nous reviendrons sur les qualités humaines de ce duo pour nous concentrer ici sur l'impact de cette combinaison dans l'intrigue. L'intérêt majeur de ce binôme, c'est bien que chacun appartienne à l'un des deux camps rivaux de l'histoire. Le complot entre les deux adolescents se fait dans l'ombre de leurs supérieurs, ce qui, vous vous en doutez, apportera des situations ambiguës, des retournements de veste et rebondissements divers. Cette relation est très bien traitée par la mangaka qui exploite tout son potentiel sur le dernier acte de la première partie. Rarement une fin de cycle n'aura tant ému votre serviteur, elle permet de lancer la seconde partie du manga.

Dans celle-ci, bien plus courte, il ne s'agit que de mettre en place et traiter le dernier arc du manga, celui où les chemins se croisent et où les révélations surgissent afin d'apporter les dernières vérités et donner son fin mot à Nabari.
Habituellement, un auteur ne sait pas forcément précisément où il va. Cela concerne surtout les longues séries mais si un mangaka a ses grandes lignes en tête, la construction de chaque chapitre n'est pas prévue dès le départ. Pourtant, Yuki Kamatani pourrait nous donner la sensation contraire tant son intrigue est ici justement traitée. En quatorze tomes, la mangaka développe une histoire ninja d'une grande richesse dont les mystères trouvent une explication et où les querelles militaires côtoient le fantastique. La série est riche en questionnements, aussi il ne faut pas s'attendre, au début à la lecture, à profiter de grandes révélations dès le début de l'histoire. Les premières vérités qui surgissent concernent l'entourage de Miharu, et non la situation liée au Shinrabanshô. Mais au fur et à mesure, toutes ces révélations se rejoignent jusqu'aux explications finales, si bien qu'il est conseillé alors de relire l'intégralité de la série afin de saisir toute la complexité du scénario.
En quatorze tomes, Nabari sait développer une histoire passionnante. Cet aspect du manga constitue l'un des deux gros points fort de la série, et il est accompagné par la dimension humaine de l'œuvre qui ne peut être passée sous silence.
NABARI NO OU © by Yuhki Kamatani / SQUARE ENIX CO.,LTD. All rights reserved.
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