Lady Snowblood - Actualité manga
Dossier manga - Lady Snowblood

Introduction



Résumé


Au Japon, au XIXème siècle, le recrutement obligatoire des hommes pour former une puissante armée nippone est le point de départ d’une histoire terrible. Les paysans révoltés doivent faire face aux autorités pour défendre leur propre vie. Dans le chaos de ces affrontements, le fils et le mari de Sayo sont assassinés. Elle, est violée et emprisonnée. Elle cultive alors une terrible haine envers ses hommes et prépare un plan pour les tuer un par un. En détention, elle a des rapports avec beaucoup d’hommes, notamment des gardiens, dans le seul but de tomber enceinte. Elle y parvient, donne une naissance à une fille, Yuki, et meurt. Yuki prend alors la relève de sa mère, et entrainée à la dure pour devenir une véritable tueuse professionnelle, elle ne recule devant rien pour accomplir sa vengeance.



Fiche technique


Lady Snowblood (修羅雪姫 Shura Yuki Hime) est un manga de sabre scénarisé par Kazuo Koike et dessiné par Kazuo Kamimura, paru dans la revue Weekly Playboy en 1972 de l’éditeur Shueisha. Notons au passage que Weekly Playboy n’est pas la version japonaise de la revue érotique américaine, bien qu’elle ait existé sous le nom de Monthly Playboy et qu’elle ait été aussi publiée par Shueisha. La série compte deux volumes pour la série principale, et un volume spécial appelé « épilogue ». Elle a connu de nombreuses rééditions depuis les années 1970. En France, Kana est l’éditeur, depuis la publication du premier volume en novembre 2007. Le manga est toujours disponible à la vente.



Auteurs


Kazuo Kamimura et Kazuo Koike sont deux grands auteurs réputés à l’époque de la parution du manga.

Kazuo Kamimura est connu pour ses récits sur la société japonaise, des portraits généralement sans concession mais néanmoins emprunt de sensibilité. Une partie de ses œuvres est parue en France : Le fleuve Shinano chez Kazé, Lorsque nous vivions ensemble, Maria, L’apprentie Geisha, Folles passions, La plaine du Kanto et plus récemment Le club des divorcés chez Kana. L’esthétique graphique est importante dans l’analyse de son œuvre, notamment sa façon de retranscrire la grâce féminine.

Kazuo Koike est un auteur prolifique au Japon. Il est avant tout un scénariste de manga, dont plusieurs ont été portés au cinéma. En France, on a pu lire de lui Lone Wolf & Cub (Baby Cart), Crying Freeman, Androïde (publié dans les années 1980 dans la revue Mutants) et Kajô, la corde fleurie. Toutes ces séries sont indisponibles, faisant de Lady Snowblood le seul moyen en francophonie de toucher du doigt son travail actuellement.



Un personnage, Lady Snowblood




Beaucoup de personnages apparaissent dans le manga, que ce soient quelques rares récurrents ou beaucoup de protagonistes secondaires. Seule Lady Snowblood marque réellement. Elle apparait dans tous les chapitres, car c’est son histoire. L’histoire d’une femme qui abandonne la douceur qu’on attendait de sa gent à cette époque pour lutter violemment contre la misogynie. Elle est réellement l’icône incarnée de la femme vengeresse, puisque qu’elle ne se venge pas de sa propre tragédie, mais de celle sa mère, à qui on a pris sa famille et qu’on a violé par pure barbarie. Sa mère est l’incarnation de la femme qui subit la société phallocrate. Lady Snowblood porte ce poids sur ces épaules et se décide à éliminer un par un les responsables de cette horreur. Née en prison, élevée par une codétenue de sa mère, et entrainée aux arts martiaux par un expert sévère, sa technique aux lames est redoutable et imparable, et son jeu d’acteur pour pénétrer les milieux est parfait.
  
  
  


© by KAMIMURA Kazuo

Commentaires

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Forevermanga

De Forevermanga [599 Pts], le 25 Mars 2016 à 21h42

c'est un très bon dossier qui m'a convaincue de commencer Lady Snow Blood

Alphonse

De Alphonse [421 Pts], le 25 Mars 2016 à 18h37

Lady Snow Blood !

 

Je trouve que tu as particulièrement bien mis en exergue le différentiel de sensibilité entre les deux Kazuo : parce que, clairement, de manière générale, et tout d’abord, il convient sans doute de faire une première << summa divisio >> entre les œuvres de Kamimura, ès qualité d’auteur complet, de celles en partenariat.

 

Puis, en ce qui concerne la place de la femme dans l’œuvre de celui-ci – ou comme tu pu l’évoquer par terminologie d’une branche du féminisme – il y a chez lui un relatif paradigme de la femme faisant face à un monde empli de défectuosités sociales, morales voire métaphysiques.

 

Néanmoins, s’il pourra être évoqué un paradoxe entre cette association de la femme-forte (ou surhumain féminin) à un environnement néfaste, hostile et déliquescent ; il est aussi pertinent, à mon sens, d’appuyer une volonté, voire un postulat de l’auteur, à faire un effort quant à traiter le réel dans sa complexité. Et ce prisme qui porte contraste entre le statut de la femme et l’état de la société à un moment donné est bien évidemment empreint du vécu de l’auteur (relation avec sa mère, maturation dans un environnement féminin, son rapport avec les femmes de manière plus générale ou, encore, rejet du père) ; même si, Lady Snow Blood, sera manifestement moins emprunt de cela à raison, d’une part, comme tu pu très justement le soulever, de la collaboration avec Koike et, d’autre part, en ce que cette production est également moindrement autobiographique que d’autres prestations, notamment Kantö Heiya ou Rikon Club.

 

Aussi, à la marge et pour d’autres aspects, il sera toujours difficile de se prononcer sur sa vision exacte de la femme, eu égard au encore trop faible volume d’œuvres de celui-ci éditées en France à ce jour ; j’attend notamment l’édition du sulfureux << Les fleurs du mal >> à cette fin. Cependant, et à ce stade, toujours selon moi, il y a un parti pris de l’auteur à restaurer la condition de la femme et de dresser un portrait acerbe de l’homme, sans pour autant essentialiser ce dernier.

 

Lady Snow Blood, si elle pu être assez populaire comparativement à certaines autres productions de Kamimura, divisera probablement toujours autant son lectorat.

 

Il me semble que tu es parvenu à un bon équilibre entre, d’une part, la canalisation des éléments essentiels – en substance – et, d’autre part, la pédagogie à l’attention d’un lectorat novice, pour ne point trop l’enfumer. Peut-être aurais-je davantage développé les particularités du trait de Kamimura (notamment son évolution ou encore le rapport avec ses assistants) ou approfondi la coloration de sa conception de la femme par son propre vécu, mais cela n’est qu’une différence de point de vue, en sus d’alourdir, sans doute, l’ensemble.


 Super dossier ; merci bien Raimaru. 

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