Kei Toume - Actualité manga
Dossier manga - Kei Toume
Lecteurs
20/20

L'auteur


Parmi les auteurs capables d'insuffler une ambiance bien particulière, une personnalité sans équivoque, une âme à ses œuvres, Kei Toume (冬目景) fait figure d'incontournable. Maniant l'art de la tranche de vie avec un talent aussi déconcertant qu'incontesté, elle peut se targuer d'avoir le génie nécessaire pour laisser une marque indélébile dans notre cœur une fois découverte. A partir des différentes œuvres signées de sa main et ayant vu le jour dans nos contrées, exception faite de Kurogane qui, je pense, s'éloigne de toute manière fort des domaines de prédilection de l'artiste, voici une analyse des thèmes qu'elle aborde de manière récurrente, des différents personnages auxquels elle a donné vie, ainsi que de son style immédiatement reconnaissable. Analyse qui risque, par ailleurs, de contenir quelques révélations quant au dénouement de certaines intrigues. Et, si rien ne sera évoqué de manière évidente, il est malheureusement d'écarter toute évocation à l'un ou  l'autre évènement marquant. Aussi, si vous comptez vous plonger dans une lecture prochaine des réalisations de Toume, soyez sur vos gardes.


Biographie:
Kei Toume nait le 13 avril 1970. Étudiante aux Beaux-Arts Tama, à Tokyo, elle commence sa carrière de mangaka en 1992. Elle se fait assez vite remarquer et commence à publier dans le Comic Burger. Elle remporte en 1993,  grâce à son histoire Rokujô Gekijô  (que l'on peut retrouver dans Déviances), le prix Shiki lors d'un concours organisé par la Kodansha.
Un an plus tard, elle récidive avec une autre de ses histoires, Mannequin. L'heure est alors venue de commencer des choses un peu plus conséquentes. Elle se lance dans des séries en plusieurs volumes qui ne sont autres que Kurogane et Les lamentations de l'agneau. Le premier publié chez Kodansha, le second dans le Comic Burger. Malheureusement, ce dernier est amené à disparaitre peu de temps après et la série est du coup transférée dans le Comic Birz. Le temps passe, les projets se multiplient et, alors qu'elle diversifie ses activités, notamment en contribuant à certains jeux tels que Giga Wing, ainsi que sa suite, en tant que chara-designer, arrive l'année 1997 qui marque le début de son autre série majeure: Sing "Yesterday" for me publiée, elle, dans le Business Jump. Par la suite, tout en continuant de manière sporadique cette dernière, elle signera encore plusieurs histoires plus courtes dans les années 2000. Acony, Les mystères du Taisho, Hatsukanezumi no Jikan pour n'en citer qu'une partie.
   
Au niveau de sa personne, on lui connait une forte attirance pour le style traditionnel japonais. Les yukatas, par exemple, reviennent très souvent dans ces différentes histoires et elle avoue apprécier porter le kimono, même si elle n'a que rarement l'occasion de le faire. Amatrice de peinture, à l'huile notamment, ses artistes favoris ne sont autres que Gustave Klimt, Horst Janssen, ou encore Hegon Schiele, élève du premier cité. Elle collectionne également les verres ainsi que diverses vieilles choses. Dans une interview que l'on peut retrouver à la fin des Lamentations de l'agneau, elle explique, par exemple, qu'elle a du déménager à deux reprises durant la publication de la série du fait du nombre impressionnant de choses qu'elle amassait et entassait chez elle. Enfin, côté musique, on la sait apprécier, notamment, Kinniku shôjotai. Par ailleurs, le titre original de Sing "yesterday" for me a été inspiré par une chanson du groupe RC Succession.
  
  
Bibliographie:

Deviances



Il s'agit d'un recueil d'histoires courtes, les premières publiées par Kei Toume, entre septembre 1992 et août 1994, dans le Comic Burger. Puis en version reliée chez Scholar en 1995 avant de subir deux rééditions. La première chez Sony en 1999, la seconde chez Gentosha en 2002. La version française, aujourd'hui en arrêt de commercialisation, est sortie chez Taifu Comics le 13 octobre 2005. Par la suite, en décembre de l'année suivante, un coffret reprenant ce one shot ainsi que Zero a vu le jour chez le même éditeur.

On y retrouve donc une succession d'histoires courtes portant sur des thèmes assez variés. Cela va du questionnement adolescent dans le milien lycéen à la touche de fantastique campagnarde tout en passant par une pointe de science-fiction moralisatrice.
 
 
Zero



Publié dans un premier temps dans le Scholar en 1995, il faudra attendre 3 ans pour le voir suivre le même chemin que Deviances et être édité dans un premier temps par Sony puis par Gentosha. Et on ne change rien non plus pour la version française qui sera, elle aussi, éditée par Taifu Comics et sortie le 16 juin 2005.

L'histoire se centre sur Mao, une jeune adolescente qui cache, en plus d'une cicatrice masquée par ses cheveux, un passé particulièrement sombre. Contrainte de changer d'établissement scolaire, elle ne parviendra malheureusement pas à se faire de nouveaux amis digne de confiance, elle sombre petit à petit dans la folie jusqu'à commettre l'irréparable. Une vengeance sanglante à laquelle assistent, impuissants, une poignée d'élèves determinés à survivre coute que coûte.


Kuro Gane



Paru entre 1996 et 2001 chez Kodansha tout en ayant, au préalable, été publiée dans le Morning, la série, qui compte un total de 5 volumes, a également eu droit à une réédition en format bunko et en 3 tomes en 2004 et chez le même éditeur. En France, les deux premiers opus sont sortis chez Glénat entre 1997 et 1998 avant de voir sa parution interrompue. Par contre, la série complète est disponible en anglais chez Del Rey.

Au 17ème siècle, alors que les combats entre samourais font rage, Jinjetsu, tueur à gage de profession, se fait tuer lors d'une mission de routine. Son corps, récupéré par un savant, devient alors un pantin armé d'un sabre magique doué de parole. Un corps invincible et une arme redoutable, voila ce qu'il lui fait pour executer sa vengeance. Mais le souvenir de l'amour qu'il a laissé derrière lui, par contre, est toujours bien vivace...


Les lamentations de l'agneau



Débutée en 1995 et dans un premier temps publiée dans le Comic Burger, la série verra également ses trois premiers tomes sortir chez Scholar avant d'être eux aussi réédités par Sony, lequel a également sorti les volumes 4 et 5, et par Gentosha en 2002 qui s'est, quant à lui, occupé, en plus, des volumes 6 et 7. Entre temps, elle a aussi changé de magazine de prépublication et s'est retrouvée dans le Comic Birz. En France, la série est disponible depuis avril 2005 chez Delcourt. La parution des sept tomes s'y est étendue sur un an. Enfin, outre un artbook, la série aura également donné le jour à une adaptation live, des OAV, et des dramas.

Kazuna est un lycéen sans histoire qui vit en compagnie de sa famille d'accueil depuis qu'il est tout jeune et suite au décès de sa mère. Mais un jour, alors qu'il se retrouve en compagnie de Yo, la lycéenne dont il est amoureux, il fait un malaise après avoir renversé de la peinture rouge carmin au sol. Pris d'une soudaine envie de retourner là où se situait la maison de son enfance, il tombe, à sa plus grande surprise, sur sa grande soeur qu'il n'a pour ainsi dire jamais connu. Elle lui révèle alors non seulement que leur père est mort voila six mois, mais aussi le terrible mal qui frappe sa famille, les Takashiro. Frappés d'un mal étrange et incurable, ses membres ont une irrépressible envie de sang. Dès lors, Shizuna, la soeur en question, a choisi de s'isoler du monde extérieur et d'en finir une fois pour toutes avec cette lignée maudite. Mais l'arrivée impromptue de Kazuna dans son univers pourrait bien changer la donne...


Sing "Yesterday" for me



Entamée dans le Business Jump en 1997 et publiée pour la première fois en volume relié chez Shueisha en 1999, Sing "Yesterday" for me aura connu et connait encore aujourd'hui une parution très aléatoire puisque le huitième volume de la série n'est sorti qu'en juillet 2012 au pays du soleil levant. Dans nos contrées, c'est également Delcourt qui se charge de la série et sept volumes sont sortis jusqu'à présent et depuis fin 2003. Un artbook a aussi été publié en 2008 au Japon.
  
Rikuo est ce que l'on appelle un "freeter". Autrement dit, un jeune homme à peine sorti de l'université et qui ne trouve pas vraiment sa place dans la vie active, se contentant d'un petit boulot dans une supérette. Amoureux depuis un long moment de Shinako, il n'a cependant jamais pu lui déclarer sa flamme et celle-ci est repartie dans sa campagne natale pour y devenir professeur. Il laisse ainsi filer les jours sans plan pour le lendemain. Mais son quotidien change radicalement lorsqu'il rencontre Haru Nonaka, jeune fille terriblement énergique qui se balade en compagnie de son corbeau et qui est serveuse dans un bar, qui n'hésite pas à se montrer rapidement très collante. Dans le même temps, voila que Shinako débarque elle aussi de nulle part et annonce à Rikuo qu'elle est revenue il y a quelques mois à Tokyo et qu'elle y a trouvé un travail. Mais notre institutrice retrouve aussi Rui, le jeune frère de celui qui fut autrefois son grand amour...


Fugurumakan Raihouki



One shot sorti en 2000 et composé de quelques chapitres publiés pour la plupart dans le Morning de chez Kodansha.

Yoh est le seul humain à vivre dans une étrange ville se situant entre notre monde et celui des esprits. Il y est propriétaire d'un studio photo et possède une poupée vivante dénommée Ian, laquelle a le pouvoir de prendre un cliché des souvenirs des êtres qu'elle rencontre. Ainsi, chaque nouvel esprit qui vient frapper à la porte du studio est l'occasion d'une nouvelle rencontre et d'histoires à découvrir.


Luno



Prépublié dans le Shonen Gangan de Square Enix en 2002 et sorti en volume relié un an plus tard, ce one shot a également vu le jour en France par l'intermédiaire de Kana en mars 2009.

Tito, jeune garçon vivant en compagnie de sa mère et ayant fait face au décès de son père, a pour seule passion la lecture. Un jour, alors qu'il se promène en rue, il fait la rencontre de Zeta, une fille qui lui raconte une histoire incroyable, son histoire. Poursuivie par une secte responsable de la mort de ses parents, archéologues ayant découvert le secret de la résurrection des morts, elle confie alors à Tito une énigmatique montre à gousset et disparait dans la nature. Malheureusement, le chef de la secte en question ne tarde pas à la retrouver et Tito n'a que très peu de temps s'il veut sauver celle qui a bouleversé sa vie.


Les mystères de Taisho



Publiée dans le Comic Birz de Gentosha depuis 2000, la série se termina avec son quatrième et dernier volume  en juin 2011. C'est là aussi Delcourt qui s'est occupé de la sortir par chez nous et ce depuis août 2006.

Dans les années 20, à Tokyo, Haruka Matsunomiya est détective privé. Oeuvrant régulièrement en compagnie du commissaire du coin, il s'occupe de toutes sortes d'affaires, tantôt banales, tantôt plus originales. Un jour, il décide d'engager, sur recommandation de son ancien professeur, une assistante en la personne de Maya. Jeune fille reservée et accompagné de son chien, cette dernière ne tarde pas à intriguer son entourage. Entre des connaissances étonnament poussées et certains phénomènes inexplicables, elle semble définitivement entourée d'un certain mystère. Quoi qu'il en soit, les affaires ne manquent pas et notre duo a bon nombre d'affaires à résoudre avant de pouvoir se poser trop de questions sur le cas Maya !


Hatsukanezumi no Jikan
  


Prépubliée dans l'Afternoon de Kodansha depuis 2004 et disponible en volumes reliées chez le même éditeur, la série compte un total de 4 tomes et s'est terminée en 2008.

Maki et ses compagnons coulent des jours heureux dans la prestigieuse académie Soryo, établissement coupé du monde où est formée la future élite nationale. Mais, le jour où Kiriko, une nouvelle élève, débarque sur place, Maki semble perturbé. Il est, en effet, persuadé de connaitre la jeune fille et d'avoir déjà été dans la même classe qu'elle voila des année. Par contre, il semble être le seul à s'en souvenir. Mais, finalement, Kiriko lui avoue la vérité : l'académie dans laquelle ils étudient est en réalité un centre d'expérimentations visant à tester de nouveaux médicaments sur les élèves. Si Kiriko avait réussi à s'échapper, elle a été contrainte d'y revenir. La seule idée qui la hante reste, cependant, d'être à nouveau libre de cette école de malheur.


Acony



Débutée en 2003 dans l'Afternoon, il faudra atteindre 2009 avant de voir le premier des trois volumes de la série sortir chez Kodansha. Par la suite, la parution de la série s'est accélérée et elle s'est terminée fin juillet 2010.

Motomi Utsuki emménage dans l'appartement de son grand père. Et tout va pour le mieux jusqu'à ce qu'il rencontre une mystérieuse jeune fille prénommée Acony. Cette dernière prétend être un fantome. Et, très vite, le garçon se rend compte que les autres habitants de l'immeuble sont eux aussi bizarres. Seraient-ils tous comme Acony ?


Momonchi



Il s'agit d'un one shot sorti en 2009 chez Shogakukan. Au préalable, il avait été publié dans le Big Comic Spirits.

Momon, jeune fille timide et renfermée est couvée par sa soeur. Mais, cette année, elle décide de se prendre davantage en main et rentre aux Beaux-Arts tout en faisant le choix de vivre seule. Seulement voilà, elle ne tarde pas à tomber sous le charme de son professeur de dessin, communément surnommé la "grenouille".


Mahoromi - Jikuu Kenchiku Genshitan
  

   
Mahoromi est une nouvelle en deux chapitres qui fut publiée en février 2010 dans les pages du Big Comic Spirits de Shogakukan. En avril 2011, deux nouveaux chapitres sont publiés, suivi d'un cinquième chapitre dans le courant de l'été, et finalement l'histoire devient une série à part entière, avec un premier volume relié publié en janvier 2012.

Niwa, étudiant en architecture, emménage dans la maison de son grand-père venant de décéder. Il ne le connaissait pas plus que cela mais l'emplacement de la maison est particulièrement proche de son école et donc très pratique. Mais alors qu'il l'explore quelque peu, il tombe sur la photographie d'une femme n'étant pas sa grand-mère. Plus tard, alors qu'il fait des croquis d'une autre maison devant être détruite prochainement, il est victime d'une expérience que l'on pourrait qualifier de surnaturelle. Sont-ce les âmes des anciens propriétaires de cette maison qui en sont la cause ? Ou bien cette dernière était-elle tout à fait différente ?
  
 

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Commentaires

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asami

De asami [1111 Pts], le 14 Avril 2012 à 23h24

Très bon dossier ! J'ai adoré les lamentations de l'agneau, et maintenant je commence à lire Sing Yesterday for me que j'aime aussi.

JohnDoe

De JohnDoe [598 Pts], le 06 Septembre 2011 à 20h05

20/20

Superbe dossier qui expose bien les très grandes qualités de Kei Toume, mangaka dont j'apprécie les oeuvres de plus en plus.

Mimisao

De Mimisao [119 Pts], le 24 Février 2011 à 21h59

Un excellent dossier, sur une mangaka peu connue, et un genre qui n'est pas le plus apprecié et le plus édité : je me souviens encore la galère que j'ai vécue pour acheter les Sing Yesterday for Me ! Je n'ai lu que trois de ses oeuvres (SYFM, Luno et les Lamentations de l'Agneau), et je suis toujours aussi étonnée par sa capacité à transmettre autant d'émotions avec autant de simplicité. Et je salue son talent pour changer de cadre, d'époque, d'univers : une telle diversité est précieuse ^^ !

Merci encore pour ces analyses très intéressantes !

jojo81

De jojo81 [7193 Pts], le 05 Février 2011 à 01h58

20/20

Super dossier. Kei Toume est une auteure qui me tient particulièrement à coeur ne serait ce parce que la lecture de Kuro Gane dans le magazine Kameha est l'un de mes tous premiers souvenirs de lecteur de manga (avec Zed puis Dragon Ball évidemment ^^). J'ai particulièrement adoré Les lamentations de l'agneau. Une oeuvre remarquable, pas surjouée. Aucune scène n'est de trop. J'ai justement trouvé Déviances en occasion aujourd'hui et j'ai hésité à me prendre le one shot. La semaine prochaine devrait être la bonne ^^

Et je n'ai toujours pas lu Sing "Yesterday" for me... ><;

Bravo pour le dossier, et lisez Kei Toume !

Cag

De Cag, le 04 Février 2011 à 18h23

20/20

Sans doute l'une de mes auteure favorite. J'adore "Sing Yesterday for me"

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