Sans espoir ?
Le précédent paragraphe de ce dossier cherchait à vous expliquer en quoi l'univers de Kazan était d'une implacabilité presque choquante... cette seconde partie vous montrera que le scénario suit le même chemin!
Dans un premier temps, intéressons-nous au héros de notre histoire. Malgré son petit visage poupin, Kazan est un personnage à la fois déterminé et torturé. Brisé par la disparition d'Elsie, accablé par la vengeance, il ne réussit pas à accepter ce qui s'impose, au début du récit et depuis dix ans, comme une implacable vérité: Elsie n'est plus là. Le traumatisme est tel que Kazan refuse de grandir: il n'est pas capable, ne souhaite pas même, faire son deuil. Il parcourt donc inlassablement le monde à la recherche de son amie, sans une réelle piste jusqu'à ce qu'il rencontre Fawna.
Même si le héros n'a pas l'âge qu'on lui prête, on est toujours étonné par sa manière d'être. Ses relations avec les autres, et plus spécifiquement avec ses compagnons, sont presque toujours conflictuelles. Kazan est en effet un solitaire, presque sociopathe. Il ne fait confiance à personne et ne recherche aucune affection, il ne fait que vivre, porté par l'espoir de retrouver Elsie... Mais cet espoir est bien mince, et le lecteur ne pourra qu'être troublé par la peine de notre héros qui, au travers des volumes, s'exprime par un visage constamment fermé et une colère prête à surgir à n'importe quel moment. Cet état de fait se constate dans les nombreux combats qui ponctuent les aventures de nos héros. Malgré son petit corps, Kazan est d'une grande agilité et se voit prêt à relever n'importe quel défi! C'est une fine lame, qui fait honneur à son clan.

L'œuvre de Gaku Miyao se caractérise également par des rencontres et des flash back, qui permettent au lecteur de découvrir des personnages secondaires et le passif du héros. Lorsque l'auteur s'attarde sur ce dernier point, c'est une fois de plus l'occasion pour le lecteur de constater toute la tristesse qui fait corps avec la destinée de Kazan. En effet ce dernier est l'ultime héritier du clan du sable rouge, décimé suite à un évènement que je ne vous raconterai pas pour ne pas dévoiler des éléments capitaux de l'intrigue.
Les rencontres, au détour d'une ville ou lors des pérégrinations de nos amis dans le désert, font également partie prenante du récit. Malheureusement, elles ne sont pas pour l'auteur l'opportunité d'introduire des séquences un peu plus joyeuses, qui permettraient pourtant de rompre avec le pathos qui se dégage de la trame principale. Relativement souvent, l'auteur brise fatalement le destin des personnages secondaires.
On peut alors se demander pourquoi Gaku Miyao fait intervenir aussi souvent la mort dans son récit... On a l'impression qu'il souhaite constamment rappeler à ses lecteurs que la mort peut nous faucher à tout instant, et que ce n'est pas qu'un évènement qui n'arrive qu'aux autres. J'ai pour ma part ressenti un certain sentiment de malaise par rapport à cette façon de procéder. Certes la mort est partie prenante de beaucoup de mangas, mais j'ai eu plus de mal à l'accepter dans Kazan. Peut être parce que le héros qui fait face à tout ça a les traits d'un petit enfant? Peut être parce que le récit est doté d'une certaine forme de poésie emprunte de nostalgie, qui ne va pas avec cet aspect macabre? Je me suis jusqu'à la fin de ma lecture interrogé sur les motivations de l'auteur à ce sujet... mais fort heureusement pour moi, ce dernier nous fait part, dans le septième et dernier volume, d'un petit discours qui fait office d'excipit mais aussi de projet littéraire.
Ces quelques mots de Gaku Miyao, particulièrement émouvants, m'ont permis de comprendre pourquoi la mort était si présente et si cruelle dans Kazan. Tout le récit prend alors un sens nouveau, et se dote d'une saveur particulière, qui rend presque l'histoire de Kazan unique.
© By Gaku Miyao / Shonen Gahosha
De Happy [2767 Pts], le 04 Février 2012 à 11h22
C'est un shonen que j'aurais bien lu si je m'y étais pris plus tôt, ce dossier est bien complet et m'a fait accroché au manga.
De samuel [2 Pts], le 13 Avril 2011 à 13h28
coolo tres cool super cool vraiment cool mega cool et ultra cool
De vanina, le 06 Novembre 2008 à 13h39
bon shonen! sympa a lire! action et combats se mêlent à une reflexion écologique! a lire si on veut passer un bon ptit moment!^^