Green Blood - Actualité manga
Dossier manga - Green Blood
Lecteurs
19.50/20

The Artist


Remarqué très tôt dans sa carrière pour ses dessins tout de suite reconnaissables, Masasumi Kakizaki offre évidemment à Green Blood un charme indéniable grâce à sa patte unique.

Une patte que l'on aime ou pas, il faut bien l'avouer, car l'auteur possède un style bien à lui, avec des personnages qui font volontairement dans les caricatures de sales gueules, avec tout ce que ça implique d'exagérations de ce côté-là : visages taillés à la serpe, sombres, ténébreux, malsains ou très marqués, rictus haineux ou fous, yeux exorbités et gorgés de sang sous la colère ou l'excitation...
On avait déjà de telles caractéristiques dans Rainbow, pareil dans Hideout, et que l'on aime ou pas, ça collait parfaitement au propos, surtout dans Hideout où la profondeur des expressions faciales nous plongeait totalement dans les tréfonds d'âmes humaines tourmentées.
Pour Green Blood, c'est le même topo... en encore mieux, car dans les westerns, les bonnes grosses sales gueules, c'est un grand classique qui met tout de suite dans l'ambiance, il suffit de retourner voir un film de Sergio Leone pour s'en convaincre.

Un autre élément collant parfaitement à cette ambiance western est sans aucun doute le goût du dessinateur pour les pleines pages très denses et profondes où abondent ses fameux traits blancs donnant une impression d'instant figé, comme retrouvé sur d'anciennes photos prises sur le vif. Cela offre un certain cachet, et lors de certains face à face attendus ça fait des merveilles d'ambiance.

On note que les onomatopées participent aussi très bien à l'ambiance. Le « bang » d'un de coup de feu, le « bam » d'une personne plaquée contre un mur , le « brrr » provoqué par le froid, le « clang » des couteaux qui s'entrechoquent... et bien d'autres, sont autant d'éléments qui accentuent l'ambiance avec efficacité, car le mangaka a une façon relativement rare de les intégrer : elles sont dans des bulles, comme les dialogues plus ou moins épaisses selon la force du bruit, et donnent alors l'impression de constituer un personnage à part entière.

Les décors, eux, sont également omniprésents. Les bâtiments extérieurs ou intérieurs sont croqués avec beaucoup de richesse et de densité, idem pour les animaux, et on sent bien un certain travail de recherche pour offrir un rendu fidèle à l'époque.
Il faut également souligner les prouesses de l'auteur sur les jeux d'obscurité : souvent plongée dans la nuit, l'oeuvre conserve toute sa richesse : ) la nuit noire, Kakizaki préfère la pénombre, qui lui permet de glisser des décors toujours aussi riches bien qu'un peu plus fuyants, moins nets... et plus inquiétants, à l'image de la scène ci-dessous.
  
  
  
  
  
La principale déception sur les décors pourrait venir des paysages naturels : avec un parcours amenant nos héros près du Mississippi, dans des recoins plus désertiques vers Wellington et dans les plaines verdoyantes du Montana, il y avait la possibilité de croquer des paysages variés et somptueux, mais cela ne semble pas être le type de dessin qui intéresse l'auteur.

A côté de tout ça, on pourrait presque s'étonner d'avoir un découpage très classique, avec des cases très souvent rectangulaires et largement séparées par des bandes blanches. C'est plutôt sobre dans la mise en scène, mais en réalité ça permet surtout un contraste entre ces bandes blanches et des cases très fournies et très sombres, le gros travail effectué sur ces dernières étant alors encore plus visible.

Au bout du compte, on peut simplement dire que Green Blood, visuellement, avant même l'action qui reste souvent très limitée, c'est surtout un énorme travail d'ambiance, profond et totalement immersif.


The End


Que retenir de Green Blood en quelques mots ? Un récit ultra classique, mais joliment travaillé dans son univers (L'Amérique des années 1860) et son ambiance.

Guerre des gangs, développement des chemins de fer, ségrégation, massacre des Indiens... Bandits de grand chemin, cow-boys, fermes isolées... Masasumi Kakizaki reprend tous les plus grands classiques du western et les plus sombres facettes de l'Amérique, sans autre but que de divertir et de nous transmettre sa passion pour le genre.

Jusqu'au bout, la série reste convenue, mais efficace. L'hommage de l'auteur au genre est aussi humble que globalement réussi, pour peu qu'on n'en attende pas plus que ce qu'il souhaite proposer.
  
  
  
  
  
Mise en ligne le 31/10/2014.


Fiche de la série : Green Blood
Fiche vo de la série : Green Blood vo
Fiche de l'auteur : Masasumi Kakizaki


Sources :
Frank's Realm
Ki-oon
New York Divided
Wikia
Wikipedia (anglais)
  
  
  

Dossier réalisé par Koiwai


GREEN BLOOD © Masasumi Kakizaki / Kodansha Ltd.

Commentaires

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JohnDoe

De JohnDoe [598 Pts], le 02 Novembre 2014 à 15h46

19/20

Très bon dossier qui présente bien les forces et les faiblesses de la série.

Leoo

De Leoo [969 Pts], le 01 Novembre 2014 à 19h59

20/20

Bonne petite série qui aurait mérité quelques tomes de plus histoire de bien étendre le scénario.
 

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