Graphismes et adaptation
Le trait de Kenji Sakaki s’appuie sur l’expérience récente de l’auteure en tant qu’assistante sur le manga Reborn !. Si ses précédents travaux comme « La ronde de nuit des fauves », œuvre courte datant de 2006, mais publiée dans le septième et ultime opus d’Enigma, montrent bien le style de l’auteure, ses personnages aux grandes mirettes et ses coupes de cheveux présentant souvent des rouflaquettes, le passage « Reborn ! » a eu des conséquences sur le style de la mangaka pour aboutir à l’œuvre présente. Par exemple, on retrouve des similitudes dans les traits ou les expressions de personnages, sans compter cet amour qu’à Kenji Sakaki pour dessiner des personnages jeunes et beaux, et ce même quand ils ont atteint la quarantaine. En termes de design des personnages, voilà peut-être l’unique reproche à faire, car un adulte qui se présente au lecteur avec un air aussi jeune que celui des jeunes héros a du mal à convaincre. Cependant, on applaudit la finesse du dessin et le sens du détail que l’artiste sait développer au fil des opus. Les grandes ou doubles cases sont d’excellentes preuves, ainsi que la couverture du sixième opus qui font preuve du talent graphique de l’auteure. Il est dommage que la courte durée de la série n’ait pas permis la parution d’un art-book, car celui-ci aurait été une pièce de choix dans la collection des férus de traits sublimes.
Le second et dernier point noir dans l’œuvre de Sakaki, d’un point de vue artistique, c’est le manque de dynamisme et de prise de risque dans la narration. Nombre de cases des débuts de la série souffrent de statisme à cause de personnages semblant figés, rendant parfois la narration peu convaincante. Des efforts sont faits par l’auteure au fil des chapitres, mais reste que ce domaine n’est pas celui où la mangaka excelle.
Enigma fait partie du label Shônen de Kazé, aussi nous retrouvons différents volumes plutôt fins, mais qui s’associent parfaitement avec les autres ouvrages Shueisha de l’éditeur, et la collection commence à être grande. L’édition en elle-même ne représente pas de bavure tant l’impression est de bonne facture et la traduction fluide. L’éditeur a donc fait un travail très honnête, d’autant plus que la publication s’est faite sur un rythme régulier afin que le lecteur ne s’impatiente pas. Et étant donné le nombre de cliffhanger, il était justement difficile de prendre son mal en patience, preuve d’un respect pour le lecteur sachant qu’Enigma est loin d’être la série qui s’est le mieux vendue.

Conclusion
Au milieu de Toriko, Beelzebub et autre shônen majeurs orientés vers la baston, Kazé accueille dans son label Shônen une série qu’on aurait pu qualifier « d’autre Death Note », mais qui en est très éloignée. Entre thriller fantastique et œuvre de superpouvoirs, Enigma adopte une recette intéressante et brille surtout d’une intrigue riche et bien pensée qui réserve son lot de surprises. On aurait tort de penser que les séries courtes sont les moins bonnes, car malgré une conclusion quelque peu abrupte, les amateurs de shônen sombre trouveront une grande satisfaction en l’œuvre de Kenji Sakaki.
Fiche de la série : Enigma
Fiche vo de la série : Enigma vo
Fiche de l'auteur : Kenji Sakaki
Mise en ligne le 23/01/2015.
(c)
Dossier réalisé par Takato
© 2009 by Kenji Sakaki / SHUEISHA Inc.
De Xsico, le 27 Janvier 2015 à 22h46
Manga avec du mystère, une ambiance réussie et de bonnes idées. Il y avait vraiment du potentiel, mais le succès ne fut malheureusement pas au rendez-vous, puis l'arrêt suivit...
Encore un bon dossier, en tout cas.