Divines - Eniale & Dewiela - Actualité manga
Dossier manga - Divines - Eniale & Dewiela

La mangaka


Née un 7 mai, Kamome Shirahama (白浜鴎) est une artiste au parcours quelque peu atypique.

Etudiante en art, elle sort diplômée des Beaux-Arts de Tôkyô en section design. Dans le numéro 6 d'ATOM Magazine, elle affirme qu'à cette époque elle manquait de confiance en elle, se souciait trop du regard des autres et n'osait pas s'affirmer ni afficher sa personnalité, mais que malgré ses doutes elle trouvait une certaine stimulation dans sa rivalité avec ses camarades, qui lui permettait de repartir de l'avant. Pendant ces années universitaires, elle a notamment eu pour camarade de classe Yûsaku Shibata, mangaka de Sahara le samouraï aux fleurs (qui est paru en France chez nobi nobi! en février 2021).

Sa carrière professionnelle de mangaka démarre en 2011 avec la publication, dans le magazine Fellows! d'Enterbrain, de "Watashi no Kuro-chan" (わたしのクロちゃん/My Little Noir/Ma Petite Noire), une histoire courte d'une vingtaine de pages qui l'a révélée d'emblée en tant que jeune artiste très prometteuse, de par la richesse et la verve déjà bien marquées de ses planches.
Le scénario de cette histoire, qui se déroule en France, est on ne peut plus simple: une petite fille du nom de Minette a perdu son précieux chat, Noir, et ses parents étant trop occupés elle décide de partir elle-même à sa recherche, par ses propres moyens !





Suite au succès de cette première histoire, elle peut enchaîner dès 2012, et toujours pour le compte du magazine Fellows! puis de son successeur Harta, avec la série qui nous intéresse dans ce dossier: Enidewi / Divines - Eniale & Dewiela, qu'elle achève donc en 2015.

Mais en parallèle, dans la première moitié des années 2010, Kamome Shirahama est repérée par des maisons d'édition américaines lors d'un Comic Con à New York où elle tient un stand d'illustrations, ce qui lui permet ensuite, à partir de 2015, de concevoir des variant covers pour différents comics de DC et de Marvel, dont Star wars: Doctor Aphra, Deadpool ou encore Batgirl and the Birds of Prey, ce qui lui permet d'expérimenter une manière de travailler bien différente par rapport au Japon et au manga.
Depuis, de manière plus générale, elle continue d'être illustratrice en free-lance, généralement pour des travaux de commande.





Et la consécration internationale se poursuit en 2016 avec les débuts de ce qui, à ce jour, est considéré comme sa pièce maîtresse: L'Atelier des Sorciers (とんがり帽子のアトリエ/ Tongari Bôshi no Atelier/Atelier of Witch Hat), une série pour laquelle elle change d'éditeur japonais, en allant se faire prépublier dans le magazine Morning Two des éditions Kôdansha.
Toujours en cours à l'heure où ces lignes sont écrites, la série bénéficie d'un très beau succès dans différents pays du monde, y compris en France où son éditeur, là aussi Pika Edition, la chouchoute en publiant, parallèlement aux éditions standard, les éditions limitées des volumes généralement telles qu'elles étaient au Japon, ce qui reste une initiative rare dans notre pays et montre donc bien le succès de l'oeuvre.
L'Atelier des Sorciers est également un manga à récompenses, en ayant notamment été nommé pour le 11e Manga Taishô Award en 2018, et en ayant remporté le prix de la meilleure édition américaine pour une oeuvre internationale (Asie) aux Eisner Awards en 2020, le prix du meilleur manga aux Harvey Awards toujours en 2020, ainsi que notre Tournoi Seinen 2018.
L'histoire: Coco a toujours été fascinée par la magie. Hélas, seuls les sorciers peuvent pratiquer cet art et les élus sont choisis dès la naissance. Un jour, Kieffrey, un sorcier, arrive dans le village de la jeune fille. En l’espionnant, Coco comprend alors la véritable nature de la magie et se rappelle d’un livre de magie et d’un encrier qu’elle a acheté à un mystérieux inconnu quand elle était enfant. Elle s’exerce alors en cachette. Mais, dans son ignorance, Coco commet un acte tragique ! Dès lors, elle devient la disciple de Kieffrey et va découvrir un monde dont elle ne soupçonnait pas l’existence !





Forte de ce succès, l'autrice lance ensuite, en janvier 2020 et toujours pour le compte du magazine Morning Two, un dérivé de sa série-phare: Tongari Bôshi no Kitchen (とんがり帽子のキッチン/Kitchen of Witch Hat), toujours en cours à l'heure actuelle, et qui débarquera en France chez Pika Edition le 3 novembre 2021 sous le titre La Cuisine des Sorciers. Pour cette oeuvre entre magie et cuisine, Kamome Shirahama n'est que scénariste, la partie dessins étant assurée par Hiromi Satô. Les deux autrices y imaginent des recettes concoctées par Kieffrey et Olugio, acteurs de la série originale, avec à la clé les recettes des plats décrits dans le manga qui sont répertoriées à chaque fin de chapitre.
L'histoire: Quand le manteau de la nuit se déploie sur l’Atelier, c’est l’heure pour Olugio et Kieffrey de laisser leurs talents culinaires s’exprimer ! Mais pour enchanter les papilles, il ne suffit pas de savoir marier les goûts… Il s’agit aussi d’exécuter savamment les sortilèges nécessaires pour extraire la chair délicieuse des pommes de terre à coquille, capturer les curieuses méduses-parapluies ou encore sublimer les saveurs acidulées des citrons arc-en-ciel ! Or, les deux chefs de l’Atelier ont fort à faire pour initier leurs apprenties à cet art ancestral qui n’a plus de secret pour eux… ou presque !





Son dernier nouveau projet en date est sa participation, en août 2020, à Kugutsu Senki, une anthologie d'histoires courtes du magazine Morning Two qu'elle a inaugurée, et où l'on retrouve plusieurs autres artistes dont Haruhisa Nakata (Levius), Mari Okazaki (& - And, BX, Déclic Amoureux...) et Aki Yamamoto (Humanitas).





Kamome Shirahama est une artiste influencée par de nombreux noms, orientaux comme occidentaux. Parmi ses principales influences, on trouve Alfons Mucha, Moebius, Hayao Miyazaki, ou encore plusieurs mangakas de shôjo (un genre où elle apprécie essentiellement les lignes fines) dont Moto Hagio avant tout. Et de façon plus générale, elle est marquée par l'Art Nouveau et L'Art-Déco.

Elle avoue que dessiner est pour elle comme une thérapie, une catharsis à travers laquelle elle peut évacuer ses doutes, ce qui lui permet ensuite d'être plus positive. Ainsi, il y a beaucoup d'elle dans L'Atelier des Sorciers, oeuvre au fil de laquelle elle expose également sa vision de l'art par de belles métaphores liant dessin et magie.

Bien sûr, elle est très reconnue pour son gros travail visuel, entre des décors saisissants, des compositions foisonnantes ou encore des ombrages affûtés imitant un style "gravure", style dont Moebius, entre autres, était aussi friand.

Kamome Shirahama fut invitée en France par Pika Edition en mars 2018, au salon Livre Paris, pour le lancement français de L'Atelier des Sorciers. Pour en découvrir encore plus sur elle, nous vous renvoyons vers notre interview d'elle, ainsi que vers la conférence publique qu'elle donna à Livre Paris, et vers l'exposition L'Atelier des Sorciers mise en place pour l'occasion.

Enfin, l'artiste est présente sur différents réseaux : twitter - instagram - tumblr - pixiv.
  
  

Enidewi © Kamome Shirahama 2013 / KADOKAWA CORPORATION

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