Un duo de choc et de charme
Le principal attrait de tout ce méli-mélo vient toutefois, sans doute, du charme que Kamome Shirahama parvient à offrir à ses deux héroïnes, véritables tornades qui, parfois à leur insu, laissent des traces partout où elles passent.
Eniale et Dewieli peuvent se chamailler, se voler leurs affaires, coopérer, essayer de se faire des coups en douce... elles semblent toujours, étonnamment, indissociables l'une de l'autre. Il y a toujours entre elles deux une sorte d'alchimie propice à la catastrophe, et c'est l'une des principales réussites de cette petite série.
Et puis, la mangaka tente évidemment d'offrir un temps à peu près égal à chacune de ses deux héroïnes, ce qui fait que leurs frasques respectives à toutes les deux apportent beaucoup de choses de manière assez égale.

Entre l'insouciance apparente d'Eni et les manigances de Dewi, les événements prêtent régulièrement à sourire, encore plus quand les choses partent de plus en plus en cacahuète sou l'impulsions de ces deux chipies. Mais cela n'empêche pas l'autrice d'en profiter aussi, parfois, pour simplement montrer par instants d'autres facettes des deux miss, par exemple pour Dewiale face au chat.
Même le Divin a ses limites
En somme, Divines - Eniale & Dewiela est assurément une oeuvre qui possède son charme, à condition d'adhérer à la formule qui ne pourra clairement pas plaire à tout le monde... d'autant plus que, malgré tout, il est difficile de ne pas mettre en évidence certaines limites de la série.
En tête, il y a le fait de ne pas avoir de prologue ou de réelle installation de l'univers : dès les premières pages Kamome Shirahama entame très vite les choses, en nous plongeant directement dans son "trip". Un choix qui pourra demander à une part du lectorat de s'adapter rapidement... sans être sûr d'y adhérer au bout d'un moment puisque le schéma est toujours le même : shacune des petites histoires composant la série s'avère indépendante, en ne durant qu'un ou quelques chapitres, et en présentant une nouvelle péripétie de ce duo étonnant et détonnant.
Et puisque l'on évoque l'aspect indépendant des histoires, il faut également souligne la grosse limite que constitue la brièveté des différentes péripéties des deux miss, faisant que bien souvent des événements paraissent un peu rushés, que des bonnes idées ne semblent pas exploitées à 100%, et que certaines issues sont rapides.
On peut ensuite signaler que, même si on s'y amuse bien une nouvelle fois le volume 3 est légèrement différent dans sa structure, car les deux héroïnes y agissent moins souvent ensemble, avec un premier tiers qui s'axe surtout sur Eniale en laissant Dewiela de côté, et un deuxième tiers qui fait l'inverse,en mettant en avant la démone au point de l'occulter l'ange. Un peu dommage pour une oeuvre dont l'efficacité et le charme reposent beaucoup sur les altercations entre les deux héroïnes, justement.

Heureusement, pour le final de son récit, Kamome Shirahama, tout en jouant sur le personnage d'Adam Donovan (un exorciste apparaissant à quelques reprises bien que souvent trop discret), réunit enfin efficacement ses deux héroïnes, en ne manquant pas de souligner l'attachement qu'elles peuvent avoir l'une pour l'autre, même si elles sont totalement opposées. Mutuellement, l'une s'ennuierait sûrement trop sans l'autre, et tel est sûrement le message à retenir de cette fin, puisqu'en dehors de ça il n'y a aucune réelle conclusion, chose logique puisque l'oeuvre n'est composée que de petits récits plutôt indépendants.
On peut alors facilement imaginer qu'au-delà de cette brève série, les frasques des ravissantes Eniale et Dewiela perdureront encore. Pour le meilleur ou pour le pire, ça reste à voir !
Enidewi © Kamome Shirahama 2013 / KADOKAWA CORPORATION