Wish

Graphismes et édition

 
Pour ceux qui seraient habitués au trait riche et complexe de Mokona Apapa, la déception pourra être grande ici, puisque c’est Mick Nekoi qui reprend la plume, ayant déjà illustré J’aime ce que j’aime par exemple. Son style est radicalement différent du foisonnement de détails, de traits, d’expressions que nous livre d’ordinaire le label CLAMP. Ici, le maitre mot est « épuré », voire minimaliste. La série datant de quelques années déjà, cela n’arrange rien à la dextérité de l’auteur et pourtant ... pourtant on sent que l’ensemble est maîtrisé. Il y a beau avoir beaucoup de vide, beaucoup d’espace, on perçoit la volonté de l’auteur. Tout est alors plus doux, presque nébuleux. Un style aéré et aérien qui convient très bien à la série dont le personnage principal est une ange. C’est d’ailleurs là le souhait de Nekoi, qui se plonge totalement dans un univers où rien n’est superflu et dessine seulement ce qui enrichit son histoire. Par exemple, les expressions des personnages sont travaillées, si tant est que le personnage en question a un caractère suffisamment expressif. Ce qui n’est par exemple pas le cas de Shuichiro. On lit parfaitement les émotions de Kohaku sur son visage, comme c’est le cas pour Koryu ou même des protagonistes secondaires. C’est d’autant plus remarquable lorsque l’auteur se laisse aller aux SD et aux petits corps grassouillets exprimant le comique de certaines situations, où tout est alors plus pertinent et évident. Cela contrebalance merveilleusement bien avec les corps adultes, sveltes, sérieux, grands et beaux, au point qu’on définisse souvent leur sexe comme féminin, devant l’androgénie de leurs traits.

Ici, c’est la nonchalance, la petite balade au sein d’un univers de blanc, et la qualité des pages et notamment leur blancheur renforce cette idée de vide qui hante les pages, nous donnant l’impression de flotter d’un personnage à l’autre durant la lecture. Les corps sont longs et fins, comme des silhouettes de papier, mais au-delà de ça on ne retrouve aucun défaut de proportion majeur. On pourra cependant regretter les quelques facilités du dessin, trop épuré pour être véritablement passionnant lorsque l’on n’est pas encore immergé dans l’histoire. Il faudra simplement s’habituer aux mentons pointus à l’extrême, aux yeux très typés des personnages et au manque de détails qui les composent, eux et les décors.

Dans l’édition, on remarque que la taille du manga ne change pas par rapport à l’original, mais que les couvertures sont radicalement différentes. Celle du tome un est d’ailleurs peut être légèrement trop vive avec son orange irréel, mais les images de couvertures sont bien plus avenantes que dans l’ancienne édition. Autre grand changement, on est passé de la mode à franciser tous les prénoms à celle de garder les consonances nippones, et si la traduction est alors bien plus fidèle et colle d’avantage au texte, on y perd une certaine dimension en appelant l’héroïne Kohaku et non plus Ambre. C’est plus logique pour le lecteur, notamment à côté de Shuichiro, pourtant on ne peut s’empêcher de se dire qu’un ange s’appelant Kohaku ou Hisui, ça dénote à côté de notre culture chrétienne où l’on connait Gabriel, Raphaël, Michael ... Cela brise en quelque sorte l’âme céleste du manga, de notre point de vue à nous occidentaux et plus particulièrement français. Bon choix, mauvaise initiative ? Au final, c’est à chacun de se faire son avis sur la question. L’édition de Tonkam reste excellente malgré ce difficile litige qui séparera les lecteurs. Il justifie en plus son prix de vente, avec des pages couleurs au début du tome, des pages glacées et une qualité de papier et d’adaptations des onomatopées très satisfaisante. D’autant qu’entre l’ancienne édition, de moins bonne qualité, et celle-ci, le prix n’a pas augmenté ! Enfin, l’éditeur a conservé précieusement les petits bonus de fin de tome, souvent amusants, toujours enrichissants, alors que les personnages de la série rencontrent les auteurs ...
   
 
  
 
 

Adaptations

La licence Wish est composée de plusieurs dérivés. En premier lieu, un artbook appelé The Memorial Illust Collection édité par Kadokawa en 1999, contenant de nombreuses illustrations et une petite suite de quelques pages au manga, dans lequel on apprend quelques détails au sujet du futur de Kohaku. En France, l’artbook sortit en février 2011 pour 15€.
 

 
Des CDs, au nombre de trois, complètent l’univers de la série. Le premier, The Wish - Original Soundtrack, ne fait aucunement référence aux musiques de l’anime puisqu’il n’en existe pas mais les 19 pistes qui le composent recréent avec brio l’univers du manga. Le second, The Wish - Drama Album est un petit drama en quatre plages et le dernier, la Wish Gift Box : Anniversary of Angel, est un épisode unique produit en 1997 s’accompagnant d’un petit livret d’illustrations originales pour souligner la fin de la série et le succès de celle-ci. A noter que ce clip est disponible dans le coffret CLAMPAZAR sorti pour les quinze ans du studio.
  
 
 
    
    

Conclusion

Au premier abord, Wish est une œuvre qui pourrait nous faire penser à un gentillet conte de fée, un peu lent sur la narration et dont la fin est prévisible, le déroulement se trouvant alors sans intérêt. Mais, à l’instar du style de Mick Nekoi, sous la douceur se trouve l’efficacité. Le scénario a beau être simple, les sentiments qui s’envolent à chaque page ne le sont pas, et la profondeur des thèmes abordés se cache sous un sourire innocent. Petite série de quatre volumes aussi adorable qu’elle est touchante, Wish est un manga qui a gagné le droit de nous plaire, par sa fraicheur mesurée et les messages qu’elle cherche à faire passer. Gardons espoir, toujours, et trouvons ce vœu que seule une autre personne que nous pourra réaliser. C’est toujours plus beau à eux ...

Source: InfoClamp

Dossier réalisé par NiDNiM