Tokyo Kaido - Actualité manga
Dossier manga - Tokyo Kaido
Lecteurs
17/20

Des graphismes traduisant une certaine pudeur


Dans Tokyo Kaido les graphismes sont primordiaux. A la fois épurés et aux fonds essentiellement monochromes, Mochizuki les utilise habilement afin  de traduire ce que les mots ne peuvent pas exprimer donnant à l’œuvre un aspect très touchant tant les sentiments sont représentés avec une pudeur propre au pays du soleil levant. Ainsi, lorsque le docteur Tamaki est confronté à sa femme après son accident et qu’il lui révèle ses penchants, plutôt que de se concentrer sur son visage en pleurs, l’image se focalise sur le bouquet de belladones renforçant la tristesse de la scène. Aussi lorsqu’Hashi décide de porter un masque pour s’empêcher de parler, le lecteur comprend alors que c’est pour ne pas blesser celle qui l’aime et cet acte a d’autant plus de force que le personnage ne se confond pas en de grandes déclarations d’amour qui auraient été contradictoires avec sa personnalité. Enfin, lorsque celui-ci perdra la vie, Mochizuki décidera de le suggérer plutôt que de représenter son corps inanimé. Le mangaka réalise un découpage des cases et un cadrage brillant.





Plongées et contreplongées sont habilement utilisées rappelant les scènes cinématographiques. C’est le cas lorsqu’Hashi se fait frapper dans le premier volume ou lorsqu’Hideo chute. Cela donne un dynamise certain à l’œuvre. Aussi, l’aspect réaliste est renforcé par l’immersion du lecteur dans le récit aux travers des yeux de ses personnages notamment Mari ce qui donne lieu à des scènes sublimes.





Une œuvre influencée par la culture américaine


Alors que l’œuvre traite de sujets graves, le mangaka n’hésite pas à y disséminer des éléments grotesques permettant de détendre l’atmosphère proches de l’humour américain. Ainsi, l’auteur, alors que son travail est globalement épuré,  le parsème de détails hilarants comme au moment où, alors que sa femme lui tient des propos durs et le quitte, le docteur Tamaki, hospitalisé, est représenté à moitié nu avec une culotte dont le motif correspond à des petits cœurs. De plus, le thème de l’espace y est récurrent : plusieurs personnages voient des soucoupes spatiales dans le ciel, Hana découvre un cercle de culture, un personnage est présenté dans un déguisement de martien, planètes et étoiles sont également représentées ce qui renforce l’aspect parfois absurde du titre et rappelle le côté marginal des personnages. Plusieurs références à la culture américaines se retrouvent aussi dans Tokyo Kaido : le pingouin dessiné par Hashi prend le nom de Skywalker (personnage de Star Wars), Bibi porte un t-shirt Chuck Norris etc... L’ensemble du manga rappelle également les bandes dessinées américaines dans son côté parfois figé.





Edition


Les éditions le Lézard Noir nous proposent toujours un travail de qualité avec un format plus grand qu’à l’accoutumée et un grammage fort. La traduction est également de qualité.
  
  
  


Tokyo Kaido © Minetaro Mochizuki / Kodansha

Commentaires

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Sooma

De Sooma [1656 Pts], le 21 Février 2018 à 09h59

17/20

Excellente série qui bénéficie d'une profonde et géniallissime analyse! Le handicap est un sujet tabou encore trop peu traité et c'est bien dommage.

L'hypocrisie de notre société à vouloir toujours ranger les gens dans des petites cases est bien décevante. Et en être exclu car on n'y rentre pas, ça fait mal pour sûr j'en sais quelque chose ^^ !

Chacun est différent, même ceux que l'on croit bien portants et considérer comme normaux ces derniers devient hilarant à la lecture de Tokyo Kaido ^^ !

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