Syndrome 1866 - Actualité manga
Dossier manga - Syndrome 1866
Lecteurs
17.50/20

Présentation



Résumé
Combien de temps ? Combien de temps suis-je resté ainsi prostré, à contempler mon œuvre ? Il est temps de me ressaisir, de réunir mes esprits, de m'enfuir de cet enfer que je viens de créer de mes propres mains. Il faut que j'arrête mes tremblements, que j'essuie mon visage, que je cache le hachoir accusateur que je tiens dans les mains, teinté d'un rouge coupable. Là, devant moi, tout s'est arrêté, alors qu'il y a peu, je ne pouvais plus supporter d'entendre ces bruits incessants, les chants persifleurs de cette vermine. Ce silence est-il la seule récompense que je dois attendre ? Non, non, après tout, je n'en suis pas là pour une quelconque gloire. Si j'en suis arrivé là, c'est pour mettre à l'épreuve mes propres limites. J'étais convaincu du bien-fondé de mon crime, et je n'ai aucun regret à avoir... Mais dans ce cas, pourquoi suis-je en ce moment si terrifié, si perdu, alors que je viens de réaliser mes objectifs ? Ai-je agi contre ma nature d'Homme, en voulant me prendre pour Dieu ?
 
Stop, ça suffit, il faut que j'agisse comme je l'ai voulu, avant que mon édifice ne s'effondre. J'entends déjà quelqu'un s'approcher de la scène sanglante, je dois me dépêcher de cacher les preuves. Bien que j'ai agi selon mes propres convictions, personne ne doit découvrir mes mains ensanglantées. Personne ne doit découvrir que j'ai ôté une vie par ma propre volonté. Personne ne doit savoir que moi, Miroku Tachi, je suis le plus terrible des assassins....
       
 
   
 
  
Fiche technique
Comme son nom original le laisse entendre, Tsumi to Batsu (罪と罰 - 落合尚之)  est une adaptation en manga de la célèbre œuvre de Fiodor Dostoïevski, Crime et Chatiment, tandis que son sous-titre, "A Falsified Romance", fait comprendre qu'il s'agit là d'une version plus ou moins éloignée de l'originale. Cette série, que l'on doit à Naoyuki Ochiai, est éditée au Japon par Futabasha, et vit le jour en 2007 dans les pages du Manga Action, bimensuel qui a accueilli des auteurs prestigieux comme Katsuhiro Otomo, Jiro Taniguchi, Fumiyo Kôno ou encore Kazuo Kamimura.
Le premier volume relié de la série parut en juillet 2007, et la parution suivit un rythme oscillant entre un intervalle de quatre à six mois entre chaque nouvelle sortie. La série s'acheva avec la prépublication du 93ème et dernier chapitre en janvier 2011, tandis que le dixième volume arriva quant à lui en avril.
   
A la fin du mois d'octobre 2009, l'éditeur Akata/Delcourt annonça l'acquisition du manga pour une version francophone, qui arriva quelques mois plus tard, en mars 2010, dans nos librairies, sous le titre Syndrome 1866. Plutôt que de faire un rapport explicite avec le roman de Dostoïevski, l'éditeur a préféré simplement évoquer son année de parution, pour souligner l'écho entre l'époque de l'œuvre original et le contexte contemporain dépeint par le mangaka. Suivant d'abord un rythme bimestriel jusqu'à son septième volume, la série connut un certain ralentissement sur ses derniers opus. Finalement, le dixième et dernier tome vit le jour en mars 2012.
 
 
  
      
 
L'auteur
Né le 6 janvier 1968 à Fukuoka, Naoyuki Ochiai (落合尚之) a été bercé par les œuvres d'Osamu Tezuka, comme bon nombre de ses compatriotes. Mais, quelques années plus tard, il se passionna d'avantage pour le genre shojo, où il apprécia la place laissée aux sentiments des différents protagonistes. Sa jeunesse fut notamment marquée par les œuvres de Jun Mihara (Hamidashikko), Minako Narita (Hana Yori mo Hana no Gotoku), Satoru Makimura (Real Clothes), ... On retrouvera ainsi cette importance pour la psychologie et pour les sentiments dans ces futures séries.

Après ses études, Naoyuki Ochiai débute dans le monde du manga au début des années 1990 en travaillant comme assistant pour Noboru Rokuda, mangaka connu pour différentes séries sportives, comme F (1985-1992) ou Twin (1987-2000).
C'est finalement en 1991 qu'il vole enfin de ses propres ailes avec une première nouvelle, Dosukoï !! TakoHanada IkaHanada (どすこい!!タコ花田イカ花田).
Le jeune auteur travailla ensuite à plusieurs reprises pour l'éditeur Shogakukan, en publiant différentes histoires courtes, mais il aura fallu attendre 1997 pour qu'enfin paraisse sa première série en volume reliés : Kuroi Hitsuji ha Mayowanai (黒い羊は迷わない / Le mouton noir ne se perd pas), où l'on suit les aventures d'un pirate informatique de génie face à une organisation occulte religieuse.
 
 
 
 
Par la suite, il enchaine différentes séries plus ou moins longues, toujours chez Shogakukan, mais peine encore à rencontrer le succès.

En 2006, alors qu'il travaille sur Haken Shain Ogin (派遣社員お銀 - L'intérimaire récupère l'argent), Naoyuki Ochiai est contacté par Hiroki Kano, employé de la Futabasha venant d'être promu responsable éditorial pour le Manga Action, souhaitant travailler avec lui.
A ce moment, l'auteur est en pleine découverte du roman de Dostoïevski, et soumet l'idée d'une adaptation à ce nouvel éditeur. Syndrome 1866 / Tsumi to batsu (罪と罰) était né ! 
  
A ce jour, cette série reste sa dernière œuvre en date et son plus grand succès, qui lui aura même ouvert les portes d'une renommée internationale. En effet, il fut notamment l'invité d'honneur de la Japan Touch 2010, où nous avons eu l'immense plaisir de le rencontrer (cf notre interview de l'auteur et notre compte-rendu de l'évènement). Akata/Delcourt enregistra différents entretiens avec le mangaka et son responsable éditorial (que vous pouvez retrouver ici et ).
  
 
 
Bibliographie

- Kuroi Hitsuji wa Mayowanai : 2 volumes, juin-novembre 1997
 


 
- Dandelion : 2 volumes, septembre-novembre 2001
  

   
  
- Testujin : 4 volumes, aout 2002-novembre 2003
      


    
- Hakenshain Ogin : One-shot, mai 2006
 

 
     
      
Personnages

Miroku Tachi



"Tuer... et supporter cette vie... les mains couvertes de sang !"

Brillant étudiant, déjà récompensé par un prix littéraire, Miroku Tachi se destinait vers un avenir assuré et confortable. Mais, réalisant la vacuité du monde qui l'entoure, ce jeune homme s'est peu à peu enfermé dans la solitude, jusqu'à rester reclus dans son modeste studio négligé. Ayant cessé toutes activités étudiantes et petits boulot, Miroku vit aux crochets de sa sœur, restée avec sa mère dans leur ville natale, qui lui envoie régulièrement de l'argent. Depuis le trouble décès de son père, le jeune homme représentait l'espoir pour sa famille, mais a cédé devant une telle pression, en vivant dans le mensonge. S'il se pose beaucoup de questions sur sa vie, il est également un implacable critique de ses contemporains, raillant une société à la dérive. Ce lourd constat atteindra son paroxysme lorsque le chemin de Miroku croisera celui d'Hikaru Baba. Devant la cruauté de cette fille, Miroku est traversée par une pensée fugace, mais qui s'installera peu à peu comme un tenace parasite : débarrasser le monde de cet "insecte nuisible". De cette pulsion passagère naîtra une envie, faisant place à un projet de plus en plus concret dans la tête du jeune homme. Mais qui est-il pour prendre la vie d'autrui ? Osera-t-il aller au bout de son entreprise ? Et surtout, quelles seront les conséquences de son acte sur le cours de son existence ? 
   
 
Hikaru Baba
 


"Il va falloir que vous aussi, vous vous salissiez les mains !"

Elève de terminale au lycée St-Pierre, Hikaru Baba est une fille déjà très mature qui s'impose comme une meneuse auprès de ses camarades. Si de loin, elle semble être entourée d'amies, ce n'est là qu'une couverture car l'étudiante mène des affaires beaucoup plus sordides, en menant un réseau clandestin de prostitution. Hikaru dupe les autres filles en se faisant d'abord passer pour une gentille copine, avant de les pousser dans les bras de garçons peu scrupuleux. Ainsi fragilisées, les victimes de son système sont aspirées dans une spirale sans fin, subissant ensuite l'autorité constante de la proxénète en uniforme. Il est bien difficile de se dépêtrer de sa toile, car Hikaru a le bras long et de nombreuses connaissances dans les milieux mafieux de la ville. Toutes ces activités, elle les justifie par la simple satisfaction d'un plaisir personnel sadique, nourrissant son envie de supériorité. Miroku ne restera pas insensible devant tant de cruauté gratuite, et fera d'Hikaru sa "cible"...
    
    
Risa Shimazu
 


"Tu es la seule personne vers laquelle je puisse me tourner !"

Risa est une lycéenne qui eut le malheur d'atterrir dans la même classe qu'Hikaru Baba. Vivant seule après la séparation de ses parents, Risa se rapprocha d'elle pour briser sa solitude mais vint, sans le savoir, d'entrer dans ses terribles machinations. Violée par une bande de garçons agissant en réalité pour le compte d'Hikaru, Risa perdit ainsi tout repère à l'exception de sa nouvelle "meilleure amie", se pliant ensuite au moindre de ses caprices. Faible, naïve et perdue, Risa devint l'esclave d'Hikaru, supportant ses brimades et entrant dans son réseau de prostitution. La jeune fille resta ainsi désemparée jusqu'à sa rencontre avec Miroku, ce qui fut pour elle un véritable électrochoc.... Mais, plutôt que d'arriver à s'émanciper d'Hikaru par ses propres moyens, Risa préfère s'accrocher de toutes ses forces à l'espoir que représente son chevalier blanc venu de nulle part....
     
      
Kai Sudo


 
"On ne se soustrait pas à ce que la Nature impose !"

Il y a quelques années de cela, Kai Sudo était un salaryman dans une grande entreprise boursière. Véritable bourreau des cœurs, il était notoire de le voir fricoter avec différentes employées, même durant les heures de travail. Mais, derrière l'image du charismatique homme d'affaires sur de lui se cachent quelques rumeurs plus obscures : Sudo verserait dans différentes arnaques, aurait des contacts avec des milieux louches et aurait même tué un homme... Voilà le portrait que l'on dresse de cet homme à Miroku, ayant justement intégré l'entreprise pour un stage d'un mois pendant ces années d'études. Très vite, le caractère renfermé et le regard méprisant du jeune homme intriguèrent Sudo, jusqu'à ce qu'il découvrit quelques extraits de l'essai rédigé par cet étudiant. Comprenant la fascination de Miroku pour la psychologie des meurtriers, Sudo fut le premier à lui montrer la noirceur du monde "d'en bas", un univers où la corruption gouverne et où les forts ont pris le pas sur les faibles... Etre sans scrupules, Sudo fut celui qui révéla à Miroku la noirceur de son cœur, quitte à le manipuler pour réveiller ses pulsions. Montrant au jeune homme une voie emplie d'anarchie, cet inquiétant personnage est capable de tout pour parvenir à ses fins... même s'il s'agit, pour lui aussi, de masquer certaines faiblesses. Ayant disparu du jour au lendemain pour retourner dans le monde de l'ombre d'où il est venu, Sudo reste profondément ancré dans les souvenirs de Miroku, et pourrait bien ressurgir dans ces heures plus tourmentées...
   
  
Ethika Sonoyama
 


"Comment as-tu réussi à survivre dans un endroit aussi triste ?"

Il y a deux ans, Ethika était une lycéenne comme les autres. Vivant seule avec sa belle-mère après le décès de son père, cette jeune fille a sympathisé avec son enseignant, Kikuo Ameya, et avec ses deux filles pour qui elle joue le rôle de grande-sœur ou de petite maman. Hélas, Ethika ignorait que, sous ses airs d'enseignant un brin raté, Ameya trempait dans une sordide affaire de trafic de films pornographiques de mineures, organisé par quelques-uns de ses camarades. Un jour, l'enseignant tenta de se rebeller contre cette machination dont il était l'un des engrenages, mais grand mal lui a pris : en représailles, Ameya fut obligé de violer Ethika, détruisant ainsi l'innocence de la demoiselle. Mais, alors que le scandale menaçait d'éclater, Ethika prit une décision lourde de sens... Devenir la femme d'Ameya, pour étouffer l'affaire, et protéger l'innocence des enfants du professeur. A moins qu'il ne s'agisse d'une manière pour elle de lui faire payer son crime à jamais ? Tandis que Kikuo sombra peu à peu dans l'alcool, Ethika finit par vendre son corps pour nourrir sa nouvelle famille, et pour rappeler le souvenir de ce terrible moment. De manière surprenante, Miroku sera impliqué dans le tragique destin de ce couple maudit...
    
  
Kurodo Goi
  

  
"J'apprécie les jeunes gens ambitieux... tant qu'ils ne se dévoient pas."

Procureur au parquet de Tokyo, Kurodo Goi est appelé en renfort pour résoudre la récente affaire de meurtre qui secoue la ville. Véritable rat de bibliothèque, Goi a lu de très nombreux ouvrages sur la psychologie des criminels. Aussi, lorsque par hasard, le nom de Miroku Tachi est arrivé à ses oreilles, son regard s'illumina : il a retrouvé l'auteur d'un essai qui, quelques années plus tôt, l'avait profondément marqué ! Sous ses airs bonhommes et guillerets, Goi n'en est pas moins un redoutable enquêteur, et a très rapidement des soupçons concernant la culpabilité de Miroku, en ayant décelé dans ses écrits quelques idées dignes de certaines assassins. Aussi, faute de preuves matérielles suffisantes, Goi entrainera Miroku dans plusieurs confrontations philosophiques. Derrière les débats d'idées sur la position de l'Homme et sur le bien fondé de certains actes, Goi n'aura de cesse de chercher à faire craquer l'étudiant. Plus que la recherche de la vérité, ce procureur cherche à faire passer Miroku aux aveux, pour qu'il puisse libérer enfin sa conscience. Ainsi, s'il apparait d'abord comme un redoutable adversaire, Goi ne s'affirme pas comme un ennemi pour notre héros, mais lui ouvre une fenêtre faisant entrer le vent de la justice...
     
   

TSUMI TO BATSU © 2007 byNaoyuki Ochiai / FUTABASHA PUBLISHERS LTD., Tokyo

Commentaires

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melliw

De melliw [826 Pts], le 27 Avril 2012 à 14h48

17/20

très bon dossier qui m'a convaicu. l'oeuvre me faisait de l'oeil depuis un moment,je vais m'y mettre!

dkrevenge

De dkrevenge [2696 Pts], le 12 Avril 2012 à 10h59

18/20

très bon dossier, pour une série très interessante (pas évident à lire)

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