Princesse Kilala - Actualité manga
Dossier manga - Princesse Kilala

Des univers fidèlement retranscrits...



Ces incursions à des époques différentes de celles des films, ou avec des angles de vue différents, n'empêchent pas une volonté claire des auteures de rester fidèles à l'esprit des long-métrages.

Ainsi, le monde de Blanche-Neige se veut très fidèle au dessin animé original : on retrouve une Blanche-Neige profondément gentille et douce, qui fait le ménage en chantant (la fameuse chanson "siffler en travaillant" est de la partie !), a pour amis tous les animaux de la forêt... Les 7 nains sont évidemment eux aussi de la partie, tout comme le miroir et la méchante reine avec sa pomme empoisonnée. Autant dire que pour apprécier pleinement la lecture, il est préférable d'avoir vu et adoré le film !

Après le monde doux de la gentille Blanche-Neige, on change de ton avec l'arrivée dans le monde de la Petite Sirène, et place ici à des aventures plus palpitantes, plus dynamiques, portées par une petite sirène joyeuse, chaleureuse, qui déborde d'énergie. C'est tout à fait dans l'esprit du film, et c'est un vrai bonheur quand on aime le long métrage, d'autant que certains clins d’œil sont bien trouvés, comme le fait que Kilala et les lecteurs fans de la Petite Sirène savent très bien quel joli destin amoureux attend Ariel, pendant que la principale concernée en ignore tout. A l'instar de Blanche-Neige, on retrouve ici tout ce qui fait l'univers de la Petite Sirène : la voix envoûtante d'Ariel qui comme dans le film a ici une importance capitale, une Ariel délicieuse, mais aussi ses amis Polochon, Sébastien et Eurêka, le roi des mers Triton, le méchant requin, sans oublier l'horrible Ursula et ses sbires les murènes. Et étant donné qu'il est assez long, cet arc sur la petite sirène peut se permettre de réellement exploiter les différents protagonistes. Ainsi, Polochon, Sébastien et Eurêka ont une présence assez consistante et ont un comportement fidèle à l'esprit du film, on trouve un Polochon qui suit Ariel et Kilala dans toutes leurs aventures, un Sébastien un peu bougon et humoristique parfois emporté par la tempête Ariel un peu contre son gré, un Eurêka toujours un peu perdu dans ses monologues... et une Ursula en grande méchante de l'arc, bien sûr. Enfin, n'oublions pas les chansons, comme le célèbre morceau "Sous l'océan" qui est de la partie.

Dans l'arc de Cendrillon, tous les principaux personnages sont là aussi, de Cendrillon au prince en passant par la belle-mère, ses deux horribles filles Javotte et Anastasie, les petites souris, le chat Lucifer et la marraine la bonne fée.

L'histoire dans le monde de la Belle et la Bête, prenant la moitié du tome, s'avère honnête. On y trouve les attachants personnages secondaires du film, tels Big Ben, Lumière ou Zip, convenablement mis en valeur au détour de quelques petits rebondissements. Quant à Gaston, il apparaît assez tardivement et reste discret, étant un méchant somme toute très effacé. En réalité, les auteures préfèrent à juste titre se concentrer sur la relation entre Belle et la Bête. On reste surtout séduit par la bonne utilisation de la timidité de la Bête, qui a un mal fou à faire passer ses véritables sentiments envers Belle.

En plus d'un petit bout de l'histoire du film, on retrouve dans l'arc d'Aladdin quasiment tous les personnages qui font tout le charme de ce classique de Disney : Aladdin, Jasmine et Jafar bien sûr, mais aussi le perroquet Iago, le tapis volant, l'indispensable Génie qui fait évidemment des siennes, ainsi que les gardes, le père de Jasmine et le tigre Rajah qui font de brèves apparitions.
Le récit dans le monde d'Aladdin ne s'étirant que sur environ 70 pages, la plupart de ces nombreux personnages, comme le père de Jasmine, Rajah ou Iago, ne sont pas spécialement exploités et sont surtout là pour assurer le quota de références, mais l'histoire est néanmoins plaisante à parcourir car les autres personnages sont bien exploités (le Génie en tête), mais aussi parce que les deux mangakas huilent bien leur récit autour des manigances de Jafar, des notes d'humour apportées par le Génie ou Sylphie, et de l'amitié qui naît certes rapidement entre Kilala et Jasmine, l'envie de cette dernière de découvrir l'extérieur du palais étant par ailleurs elle aussi bien rendue.

Il y a donc une vraie volonté d'offrir un univers fidèle à Disney et à même de plaire aux jeunes lectrices, et c'est sans doute le gros point fort de l’œuvre qui, dès lors, a accompli la tâche la plus ardue.
 
 
  
  
 

... qui n'empêchent pas des oublis et facilités



Pourtant, tout n'est pas parfait dans ces incursions dans les univers des différentes princesses Disney.

Ainsi, du fait de la rapidité du récit autour de Blanche-Neige, l'aspect inédit de cette histoire par rapport au dessin animé en reste à ce stade, les deux mangaka se contentant ensuite d'enchaîner comme elles peuvent toutes les références au film (les nains, le miroir, la pomme, le château...) autour d'une petite histoire assez banale et très facile, qui n'exploite finalement pas grand chose. Par exemple, les 7 nains sont quasiment transparents, et leur caractère respectif n'est pas mis en valeur. Tout simplement, il est dommage que l'incursion dans le monde de Blanche-Neige soit si courte, car on aurait aimé en profiter plus et voir une histoire un peu mieux construite ! D'autant que l'on trouve quelques facilités qui ne choqueront aucunement les jeunes lectrices mais laisseront un petit goût de bâclé aux lecteurs plus attentifs. Par exemple, le cachot où sont enfermés nos héros a une fenêtre bien fermée par des barreaux, et quelques pages plus loin voici que ces barreaux n'existent plus pour laisser passer les nains. Quant à la défaite finale de la reine, elle est bizarre et expéditive.

Si l'arc de la Petite Sirène est plus convaincant sur quasiment tous ces points, il reste un petit bémol au sujet de la défaite d'Ursula, aussi expéditive que celle de la Reine dans l'arc de Blanche-Neige.

Troisième univers des princesses Disney à être exploré par Rika Tanaka et Nao Kodaka, le monde de Cendrillon reste malheureusement assez fade, la faute à un passage trop rapide dans ce monde, puisqu'il ne dure qu'une soixantaine de pages. Dès lors, les auteures n'ont pas vraiment le temps de bien exploiter cet univers. Quasiment tous les protagonistes sont sous-exploités : la belle-mère ne fait que quelques apparitions, les frasques de Javotte et Anastasie sont peu mises en avant, les souris et le chat Lucifer sont transparents et ne servent à rien, et la marraine la bonne fée se cantonne à son rôle, pas spécialement mise en avant. De plus, entre des rebondissements très faciles (Kilala qui se jette du haut de la fenêtre et n'a même pas mal) et de grands moments du film occultés (la transformation du carrosse de Cendrillon, la chaussure de vair...), on reste clairement sur sa faim.

Dans l'arc de la Belle et la Bête, la principale déception vient du manque d'exploitation de Belle. Les auteurs préférant se concentrer sur la Bête, Belle passe un peu à la trappe. Le manque de consistance de Gaston peut ausis être regrettable, même si cela est voulu.

La sympathique histoire dans le monde de la Belle et la Bête est à peine achevée que nos héros se retrouvent directement propulsés dans l'univers de la Belle au Bois Dormant, pour une histoire malheureusement peu convaincante car beaucoup trop courte, ne prenant qu'un seul chapitre d'une quarantaine de pages. Dès lors, tout va très vite. Les rares personnages secondaires du film comme les trois fées sont très peu exploités, et l'intrigue se contente du strict minimum en faisant revenir vite fait bien fait Maléfice.

Enfin, en ce qui concerne l'arc d'Aladdin, à cause du passage du film choisi, on ne note qu'un seul grand absent : le petit singe Abu, ce qui reste un peu frustrant tant ce personnage est attachant dans le long-métrage.
 
  

PRINCESSE KILALA © Disney 2005 / Developed and published by Kodansha/Nao Kodaka

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