Les héros de la grande aventure du Kanto
Rouge
Jeune dresseur issu du Bourg Palette, Rouge a grandi avec son Ptitard, qui a évolué en Tétarte depuis. Talentueux parmi les dresseurs de son village, il cherche à perfectionner son talent après essuyer une cuisante défaite contre Bleu. C'est après sa rencontre fortuite avec le Professeur Chen que Rouge obtient un Bulbizarre ainsi que le Pokédex, et entame un long voyage à travers le Kanto afin de capturer le plus de pokémon possible, tout en se frottant au défi des arènes.
Rouge est d'un naturel plutôt insouciant, et privilégie les bons rapports avec ses pokémon. Il manque cruellement d’expérience au début de l'aventure et a tendance à agir de manière impulsive, mais il corrigera ce défaut au fil de l'aventure.
Dans l'édition Glénat du manga, parue au début des années 2000, Rouge porte le nom de Sacha, à l'instar de la série animée. Son nom sera corrigé dans la réédition de Kurokawa. Au Japon, il garde le nom du jeu : Red.
Bleu
Bleu est le petit-fils du Professeur Chen. Il a hérité de sa part d'un pokédex et d'un Salamèche comme pokémon de départ, aussi le jeune garçon se lance à l'aventure pour compléter l'encyclopédie électronique et perfectionner sa technique.
Bleu est un fin stratège et un dresseur de talent, ce qui passe par un entraînement sévère de ses compagnons. Contrairement à Rouge, il ne privilégie pas la bonne camaraderie et mise sur la rigidité de son enseignement. Mais tout comme son rival, Bleu évoluera lui aussi au fil de l'aventure...
Dans l'édition Glénat du manga, parue au début des années 2000, Bleu porte le nom de Régis, conformément au rival de Sacha dans la version animée. Dans la réédition de Kurokawa, il devient Bleu, tandis qu'il porte le nom de Green (« Vert ») dans la version japonaise. Cela s'explique par la sortie des jeux, différente en occident : Si les versions Rouge et Verte sont d'abord parues au Japon, suivies de la Bleue, ce sont les jeux Rouge et Bleu qui ont été proposés chez nous.
Verte
Verte est une fieffée canaille que Rouge rencontrera aux alentours de Céladopole. Commerçante ambulante d'objets pokémon, elle n'hésite pas à arnaquer ses proies et user de ses charmes pour les avoir... Ce dont Rouge fera les frais. De plus, Verte dérobera le dernier des trois starters du Professeur Chen : Carapuce.
Pourtant, Verte n'a pas mauvais fond. Elle se frottera à la Team Rocket et sera, au fil de l'aventure, une dresseuse aussi droite que redoutable. Ses origines sont floues, et la demoiselle aimerait savoir d'où elle vient véritablement...
Dans l'édition Glénat du manga, parue au début des années 2000, Verte porte le nom d'Olga. Dans la réédition de Kurokawa, elle devient Verte, tandis qu'elle porte le nom de Blue (« Bleue ») dans la version japonaise. Cela s'explique par la sortie des jeux, différente en occident : Si les versions Rouge et Verte sont d'abord parues au Japon, suivies de la Bleue, ce sont les jeux Rouge et Bleu qui ont été proposés chez nous. Dans la version française, Verte prend donc le nom de la version inédite dans nos contrées, du fait qu'elle soit un personnage un tout petit peu plus mineur que Rouge et Bleu.
Jaune
Jeune garçon mystérieux, Jaune se présente d'abord sous la fausse identité d'Ambroise du Bosquet Verdoyant. Il est en réalité un très jeune dresseur issu de Jadielle, et semble bien connaître Rouge puisqu'il n'hésitera pas à se lancer à sa recherche, en compagnie du Pikachu de ce dernier que Jaune a retrouvé grièvement blessé.
Le jeune garçon est aidé par différents pokémon dont un Doduo et un Chenipan, bien qu'il soit totalement inexpérimenté en tant que dresseur. Il possède aussi une capacité hors du commun, celle de soigner les pokémon et de nouer un fort lien avec eux. Cette capacité lui sera d'un grand secours lors de son aventure.
Dans l'édition Glénat du manga, parue au début des années 2000, Jaune porte le nom de Jamy de Jadegan. Dans la réédition de Kurokawa, il devient Jaune, conformément à la version complémentaire de la première génération. Il se nomme ainsi Yellow au Japon.
Un voyage en deux étapes
On aurait tort de considérer que le cycle Rouge, Vert, Bleu et Jaune de Pokémon : La Grande Aventure forme un seul arc narratif, puisque deux scénarios distincts forment la partie du manga liée à la première génération des monstres de poche. On distingue ainsi deux arcs qui ne sont ni plus ni moins que les adaptations des versions du jeu. D'un côté, l'arc Rouge, Vert et Bleu correspond aux chapitres 1 à 41, et l'arc Jaune aux chapitres 42 à 90. Chose amusante, la version complémentaire de cette génération donne lieu à un arc un chouïa plus long.
Dans cette partie, nous allons donc aborder ces deux intrigues, ce qui pourrait amener quelques spoils. L'idée n'est pas forcément de faire découvrir le récit avec ces lignes, cette charge revenant davantage au dossier généraliste. A la place, intéressons-nous plutôt à la construction de ces deux arcs, et la manière dont ils abordent le jeu-vidéo, sans totalement entrer dans la question de l'adaptation et de la fidélité.
Le premier arc de ce cycle est le plus populaire pour les lecteurs français, puisqu'il fut le seul intégralement disponible pendant une longue période, à savoir entre 2001 et 2014. L'idée derrière cette partie initiale est de reprendre purement et simplement la quête du jeu, telle que les possesseurs de Gameboy (et aujourd'hui de 3DS, puisque les jeux sont disponibles en dématérialisé sur la console) ont pu en profiter. Rouge est un jeune dresseur qui part à l'aventure pour compléter le pokédex du Professeur Chen, et en profitera pour relever le défi des arènes, afin de réunir les 8 badges. Un pitch plutôt simple et qui sonne finalement comme un prétexte pour réintégrer l'esprit du jeu, et certaines intentions de Satoshi Tajiri : La découverte et le voyage. Outre simplement coller au jeu, le manga La Grande Aventure a pour volonté de maintenir le souffle de l'aventure, de la trouvaille et de l'exploration. Ceci se remarque davantage dans l'arc Rouge, Vert et Bleu qui explore le Kanto en introduisant ponctuellement de nouveaux Pokémon, parfois avec des chapitres qui font progresser l'intrigue tandis que d'autres s'avèrent plus légers. L'intrigue se construit alors autour de petits épisodes qui représentent le parcours du joueur qui naviguait dans la région, d'étape en étape. Difficile de ne pas évoquer un certain parallèle, celui de l'enfant explorant la région et parvenant à atteindre de nouvelles contrées cachant ses secrets et ses créatures à attraper.
Puis, la quête principale de Rouge s'achève assez rapidement, laissant place à une nouvelle aventure au synopsis particulièrement brusque et intrigant. Deux années se sont écoulées, et le champion de la Ligue de Kanto s'est forgé une solide réputation. Mais voilà que ce dernier disparaît après avoir relevé un défi soumis dans une missive. Jeune dresseur venant de Jadielle, pourvu de certains dons vis à vis des Pokémon, le jeune Jaune part à sa recherche, après avoir accueilli parmi ses compagnons le Pikachu de Rouge, rescapé de la bataille qu'a mené son dresseur.
On le comprend assez vite, l'objectif du récit change dans ce second arc qui n'est plus centré sur le voyage et la découverte, mais sur une quête précise à accomplir : La recherche de Rouge. Sans trop tarder, l'intrigue livre un autre enjeu, celui de l'affrontement contre le mystérieux mais puissant Conseil 4, mené par un Peter aussi charismatique que dans les jeux. Là où la première partie de l'histoire était un voyage constitué d'étapes et de haltes, l'aventure de Jaune est une enquête grandeur nature dans la région de Kanto, ainsi qu'une lutte à grande échelle contre un ennemi distinct. Ce second arc repose alors sur la gestion des éléments de l'univers introduits dans le début de l'histoire, et le pan tactique de affrontements qui se font plus intense et plus longs. L'orientation est totalement différente du premier arc et a de quoi séduire un lectorat familier des codes du nekketsu, puisque l'arc Jaune en reprend les ingrédients via des combats ponctués de rebondissements, et introduisant même de légères notions de pouvoirs.
En terme d'écriture, les deux arcs du premier cycle sont bien distincts, et traités de manières différentes. On pourra s'étonner de toute la densité de l'arc autour de Rouge, tant ce qui s'y passe va à 100 à l'heure. Bien que correctement introduites, les idées ne sont pas forcément développées dans le détail afin de favoriser un rythme qui maintient le lecteur dans une certaine frénésie. Nous parlions de voyage pour ce premier arc, et celui-ci est aussi intense que dépaysant puisqu'il ne laisse pas le temps de souffler. A l'inverse, le second arc détaille davantage ses situations et ses affrontements, afin de créer un récit d'action à rebondissements. Cela permet aussi d'étoffer quelques points non abordés dans Rouge, Vert et Bleu et créer une complémentarité entre les deux parties de l'histoire. En soit, le lecteur pourrait s'arrêter après la victoire de Rouge sur la Ligue, mais le scénario de Jaune le complète sur de nombreux points, notamment en ce qui concerne le devenir de quelques figures de l'histoire. Difficile aussi de s'arrêter à la fin du premier arc puisqu'un certain teasing de la suite des événements est fait, de la même manière que les derniers chapitres de l'arc Jaune amènent doucement le second cycle de la saga manga. Si les derniers arcs en date semblent un peu plus indépendant globalement, les débuts du récit cherchaient à nouer une solide continuité, pour créer une cohésion d'ensemble. Nous y reviendrons dans un futur dossier, mais le scénariste Hidenori Kusaka a fait un excellent boulot de ce côté-là.
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