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Dossier manga - Persona - Les adaptations manga et anime
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9/20

Persona 5 : Des adaptations parfois en demi-teinte


Dernier volet principal de la série en date, Persona 5 a joué un rôle majeur dans l’expansion de la licence à l'internationale. Si les volets 3 et 4 n'avaient pas suscité d'engouement particulier chez nous, au point de rester des jeux de niche, P5 a immédiatement séduit par ses vidéos de présentation qui peignaient une patte stylisée et vive dans un Tokyo moderne, soit un côté novateur dans le monde du J-RPG.

Forcément, le titre a eu ses adaptations, qui n'ont pourtant pas toutes été accueillies avec louanges. Trois principales déclinaisons ont vu le jour, toutes ayant été distribuées en France.


Le manga : Une patte qui divise, mais une adaptation réussie



Alors que Persona 5 vient tout juste de sortir au Japon, une adaptation manga est mise en chantier. Les droits sont alors achetés par Shôgakukan, éditeur qui n'avait pas encore posé ses pattes sur la saga bijou d'Atlus. La prépublication du manga Persona 5 débute le 22 septembre 2016 sur deux plateforme : L'application Manga One d'une part, mais aussi le site Ura Sunday sur lequel on peut retrouver, ponctuellement, les nouvelles pages du manga en lecture libre, pour un temps limité. A l'heure où ces lignes sont écrites, le 45e chapitre est prépublié, et correspond à l'arc Futaba Sakura.

L'auteur en charge du projet est Hisato Murasaki, un mangaka qui n'en n'est pas à ses débuts puisqu'il a démarré sa carrière professionnelle en 2006 avec le court titre Hyakume no Kishi. Jusque là, toutes ses séries ont compté deux tomes uniquement, aussi Persona 5 est sa série la plus longue.
Loin d'être un opportuniste, l'auteur est un fan des séries appartenant à la grande œuvre Shin Megami Tensei, et aime tout particulièrement ses héros comme Raidô Kuzunoha (Devil Summoner) et le héros de Persona 4. Aussi très attaché aux figures féminines, il prend plaisir à dessiner quelques illustrations supplémentaires en guise de pages bonus des volumes. Parmi ses chouchous, on trouve Ann Takamaki, régulièrement représentée.

En intitulé de cette partie dédiée aux adaptations principales de P5, nous évoquions une impression mitigée. Le manga Persona 5 répond à cette idée pour un point précis : Sa patte graphique. Très différente du character-design de Shigenori Soejima, l'art de Hisato Murasaki a sa propre identité, et l'auteur n'a pas voulu la renier pour se conformer à l'esthétique Persona. Ce point fut sujet à quelques critiques du côté des fans, la transition du jeu-vidéo vers le manga étant rude. Pourtant, force est de reconnaître une véritable volonté d'artiste qui n'en reste pas moins un amoureux de la licence.


Car à ce jour, peut-être pouvons-nous considérer le manga Persona 5 comme l'une des meilleures déclinaisons en bande-dessinée de la licence. Plus que simplement transposer le jeu, ses scènes et sa narration sur le support manga, l'artiste fait de véritables choix d'adaptation en adaptant les textes et en recomposant légèrement la structure scénaristique pour donner lieu à un récit fluide, et qui sait s'intéresser à ses personnages. Hisato Murasaki a non seulement compris la force du cinquième épisode, mais il maîtrise aussi les mécaniques narratives d'un manga. Son œuvre semble être celle qui peut être lue indépendamment, plus qu'une autre, tant on a l'impression de savourer un manga à part entière plus qu'un produit dérivé. Fort heureusement, le soutien d'Atlus et des éditeurs de l'auteur permettent une œuvre longue. Après quatre années de parution, l'arc Futaba Sakura a été atteint, tandis que Hisato Murasaki semble s'aventurer sur le terrain des rajouts de Persona 5 Royal, notamment via l'entrée en scène de Kasumi. Espérons alors un chemin encore long pour l’œuvre, quitte à ce que celle-ci s'étende sur dix années ou plus encore.


The Animation part.1 : The Day Breakers

C'est en juillet 2016 que Persona 5 a retentit mondialement, grâce à son panel inventif supposant un Tokyo envahi par les Voleurs fantômes. A cette occasion, et alors que le jeu n'était pas encore sorti, une adaptation animée fut annoncée. Intitulé Persona 5 the Animation : The Day Breakers, le métrage n'est finalement qu'une OVA de 24 minutes produite par le studio A-1 Pictures et diffusée quelques jours avant la sortie du jeu au Japon, le 3 septembre. Entre autre, un excellent moyen de faire de la promotion supplémentaire via une création attractive et ciblant un public amateur d’œuvres animées.

Takaharu Ozaki (qui s'illustrera avec les anime Goblin Slayer et Girls' Last Tour) dirige l'épisode, en s'appuyant sur le script de Shinichi Inotsume qui adapte une quête secondaire du jeu d'origine. Keita Matsumoto et Toshiyuki Yahagi s'associent pour reprendre le character-design du soft, tandis que la bande-originale du jeu par Shôji Meguro est reprise.

L'OVA sort ensuite le 7 décembre en DVD et Blu-ray au Japon et profite d'un joli succès commercial avec 12 296 copies écoulées lors de sa semaine de commercialisation, pour le Blu-ray uniquement, le plaçant en 2e place du top des ventes hebdomadaire derrière le quatrième OVA de Mobile Suit Gundam : The Origin (mais devant l'OVA Danmachi et le premier volume de la saison 3 de Haikyû!!).


Chez nous, l'épisode sort peu de temps après le Japon, à savoir le 6 septembre, sur Wakanim. Du côté de nos amis du Royaume-Uni, l'OVA profite d'une sortie physique en avril 2020.

Relativement courte, cette histoire sert de parfaite introduction dans la formule Persona 5. Le scénario principal n'est pas évoqué, mais on comprend qui sont les Voleurs fantômes et quel est leur modus operandi, tout en faisant connaissance avec ses premiers membres : Le héros, Ryûji Sakamoto, Ann Takamaki, Morgana et Yûsuke Kitagawa. Un épisode introductif donc, et qui se paie de luxe de croquer l'ambiance du jeu efficacement, appuyé par une réalisation soignée et vectrice de la direction artistique si stylisée du cinquième épisode. Une production courte mais qui reflète le mieux le jeu, car le constat sur l'adaptation suivante ne sera pas aussi positif.


La série animée, et son sentiment amer

Le jeu Persona 5 fait énormément parler de lui, et son OVA fut un succès commercial. Dès lors, comment ne pas penser à la reconduction de la formule P4, à base de véritables adaptations animées ? L'annonce officielle a lieu fin juillet 2017, confirmant la production de Persona 5 the Animation par le studio A-1 Pictures. Les choses seront toutefois un poil différentes puisque c'est le studio Cloverworks, forgé à partir du studio A-1 Pictures Kôenji, qui prend en charge le projet en guise de tout premier travail sous ce nom. Le 1er octobre 2018, Cloverworks devient entièrement indépendant, bien que restant sous l'égide de la société de production Aniplex lui aussi. Cette évolution sous-entend potentiellement quelques chamboulements du côté de studio, ce qui pourrait expliquer le résultat de ce "P5A".

Lancée le 8 avril 2018, la série est dirigée. par Masashi Ishihama, animateur et réalisateur aussi bien rodé pour la tranche de vie que le fantastique. Déjà présent sur l'OVA, Shinichi Inotsume reprend l'écriture scénaristique, tandis que Tomomi Ishikawa, déjà directeur de l'animation sur les trois premiers films Persona 3 et simple animateur sur la quatrième, adapte le character-design de Shigenori Soejima pour l'anime. Et comme de coutume, Shôji Meguro compose de nouvelles pistes musicales, tandis que la chanteuse Lyn reprend son rôle lyrique pour interpréter les génériques et insert-songs de l’œuvre.


Rapidement, il est annoncé que Persona 5 the Animation proposera une surprise aux fans. Et, effectivement, le 26e et dernier épisode diffusé le 30 septembre 2018 s'achève sur l'une des mauvaises fins du jeu, et sans doute la plus marquante. Mais pas question de finir la série sur une note pessimiste : Deux TV Spéciaux sont respectivement diffusés les 31 décembre 2018 et 23 mars 2019 pour adapter les arcs finaux de l'histoire. De plus, deux OVA sont produits pour les deux derniers volumes DVD et Blu-ray japonais. Ces métrages ne sortiront pas de leur pays d'origine.

En France, la distribution est assurée en simulcast/VOD sur Wakanim qui distribuera même des badges à l'effigie du logo de la série, lors de Japan Expo 2018. Côté anglophonie, la série est diffusée sur Crunchyroll USA lors de sa diffusion, avant d'être commercialisée sur support physique par Aniplex of America en septembre 2020, via un coffret intégrale qui amuse la toile pour son prix exorbitant ($398,98, soit environ 331€). Fort heureusement, All the Anime UK annonce, en février 2021, la sortie Blu-ray de la série à un tarif beaucoup plus abordable, avoisinant les 70€ pour l'intégrale en ce qui concerne le tarif précommande. Les deux volets paraitront en mars et avril de la même année. Malheureusement, All the Anime France boude la série, à l'heure où Persona n'a jamais été aussi populaire, à l'aube de la sortie du très attendu Persona 5 Strikers, et tandis que des sous-titres français ont déjà été réalisés.

Malgré bien des efforts de promotion, Persona 5 the Animation divise le public occidental. La faute à un scénario trop condensé (chose inévitable sur un format de 28 épisodes), des plans très maladroits, des chorégraphies de combat molle, et une réalisation globale qui piétine. Bien que le producteur Kazuki Adachi ait déclaré que P5A demeure la meilleure adaptation de la série, les critiques de fans indiquent le contraire. Et s'il est délicat de trouver des raisons à un tel échec, on pense une nouvelle fois à une production laborieuse. Bien que l'anime ait été annoncé relativement tôt, sa création survenait lors de changements internes importants au sein de ce qui est devenu Cloverworks. De plus, même si les équipes étaient nombreuses, beaucoup d'animateurs novices formaient leurs rangs, aussi Persona 5 the Animation a été un moyen pour eux de se faire la main. Le timing n'était pas forcément bon pour l’œuvre, même si on note une amélioration sur les tous derniers épisodes, notamment le deuxième TV Spécial.



Mais au Japon, c'est une autre histoire. La série fonctionne commercialement et, tout comme pour les opus précédents, les différents volumes Blu-ray se hissent dans le top des ventes lors de leur semaine de sortie. Si on note forcément une baisse entre le premier et le dernier volume, les chiffres restent on ne peut plus honorables avec au moins 3500 copies écoulées pour la version limitée, sur une seule semaine. Cela reste bien moins que pour Persona 4 the Animation, mais demeurent des bons chiffres. Alors, aussi grande soit la déception internationale, le public japonais a suffisamment adhéré pour faire de l'anime un beau succès commercial.
  
  

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