Nadia, le secret de l'eau bleue - Actualité manga
Dossier manga - Nadia, le secret de l'eau bleue

Autour de Nadia

     

Réalisation et coulisses

   
D'un point de vue technique, Nadia est une série à la croisée entre deux époques. Réalisée en animation traditionnelle, elle démontre d'une fluidité remarquable, portée par des couleurs vives et lumineuses. On notera toutefois certains errements dans la réalisation, des épisodes inégaux en qualité et des marques visibles sur les cellulos, présentant des traces ou de la poussière visible à l'écran ! Cela reste néanmoins très ponctuel et ne gâche pas vraiment l'immersion dans l'aventure.
   
La série reste cependant dans la continuité des séries de méchas et de space-opera dans sa composition générale. Cette impression est confortée par les quelques références que fait la série à ses aînés : tandis que le Nautilus évoque le Yamato, le design du Capitaine Nemo est une évocation directe de Bruno Global dans Macross, avec quelques faux airs d'Albator en fin d'histoire. Et déjà à l'époque, la Gainax aimait s'auto-référencer : on retrouve ainsi deux noms de vaisseaux issus de Gunbuster.
     
Les épisodes supplémentaires de l'île déserte, tant décriés par les fans, sont cependant le reflet de l'inconsistance de la série, d'un point de vue technique comme scénaristique. Son intrigue pourrait être condensée en une quinzaine d'épisodes-clefs, les autres ne servant qu'à enrichir le background ou apporter de la légèreté en étoffant au passage les personnages. Mais cela passe parfois par quelques contradictions dans leurs rapports. Le passage où Nadia tombe amoureuse d'un jeune africain, pour l'oublier deux épisodes plus tard, en est un bel exemple ! Ainsi, la série pêche par gourmandise dans ces épisodes que l'on qualifierait aujourd'hui de « fillers ».
   
     
   
     

Nadia, le film

   
Alors que la série arrivait à son terme, les studio Group TAC et Gainax furent invités à travailler sur un film d'animation. Pressenti pour le réaliser, Hideaki Anno déclina et le projet fut confié à Shô Aono.
   
Sorti le 29 juin 1991, Nadia et le mystère de Fuzzy nous place quelques années après la fin de la série (mais avant son épilogue final). Jean et Nadia sont alors séparés : tandis que l'un est toujours installé au Havre pour réaliser des inventions, la belle brune est partie à Londres pour travailler dans la presse écrite. Après un long résumé de la série, l'intrigue du film démarre alors que plusieurs hommes politiques s'évaporent (littéralement) les uns après les autres. Tandis que Jean recueille Fuzzy, une mystérieuse jeune fille liée à l'affaire, Nadia apprend que d'anciens Néo-atlantes foment un nouveau complot à l'échelle mondiale.... 
     
S'il propose quelques pistes de réflexions intéressantes en appuyant sur le pouvoir de la science, ce film fait un peu redite après la série, et l'on déplore l'absence de plusieurs personnages. De plus, la qualité de l'animation souffre de la comparaison avec l'anime, surtout après le résumé de ses évènements ! Bref, l'ensemble est plutôt anecdotique, même si l'on se replonge avec plaisir dans cet univers et que l'on apprécie de voir nos héros un peu plus matures...
    
   
    
     

Adaptation française

   
Premières diffusions, doublage et censures
Les droits de Nadia ont été acquis très rapidement dans le monde entier. Le groupe italien Mediaset les a récupérés en 1991 en diffusant la série en Italie en version censurée. C'est cette version qui servira de base à la première diffusion française sur La Cinq, dans l'émission Youpi ! L'école est finie, à partir de septembre 1991.
   
La censure sur la série a consisté en la suppression des passages à caractère trop érotique ou violent, la diffusion se destinant aux plus jeunes. Certains dialogues ont également été édulcorés, et un épisode entier (le 34ème) a même été retiré, non pas pour son contenu choquant, mais pour sa forme : il s'agit en effet d'un épisode entièrement musical, où chaque protagoniste pousse la chansonnette tour à tour. Il semblait donc impossible de proposer cet épisode en vost à l'époque, ou d'en proposer une version française sans tourner l'équipe de doublage en ridicule !
   
Le doublage français, puisqu'on l'évoque, reste plutôt de bonne facture, avec des acteurs assez enjoués qui offrent de la vie aux personnages. Bien sur, l'intention était de rendre la série plus accessible et certaines voix sont volontairement surjouées pour renforcer un aspect caricatural. On pensera notamment au phrasé très saccadé du capitaine Nemo, qui dédramatise son aspect sombre. Le plus gros reproche à faire à la version française reste la taille réduite de l'équipe de doublage à interpréter plusieurs personnages. Si Valérie Siclay et Hervé Rey ne campent respectivement que Nadia et Jean tout le long de l'aventure, Virginie Oguz prête sa voix à Marie et à Grandis. Mais elle offre deux intonations heureusement très différentes, même chose pour Michel Vigné qui s'est occupé de Nemo et de Hanson. En revanche, Marc François (Sanson) et Philippe Arriotti (Gargoyle) ont assuré à eux deux l'essentiel des rôles secondaires, leur timbre de voix devenant alors beaucoup trop récurrent.
   
Les droits de la série furent ensuite rachetés par la société AB, qui procèda à de nouvelles coupes pour de nouvelles diffusions sur TF1 (Club Dorothée, 1994) et TMC (Récré Kids, 1996). Par la suite, deux éditions furent proposées en VHS, en 1997 puis en 2001.
   
    
Restauration
On doit la première diffusion en version intégrale de Nadia à la chaîne Game One, dans le courant de l'année 2000. Proposée par Alex Pilot (alors journaliste et réalisateur pour la chaîne) et remontée par Cyril Lambin, cette version reprend la piste française des années 1990 et inclut tous les passages censurés en vost. La chaîne n'avait alors pas les moyens pour proposer une vost complète, mais put inclure le fameux 34ème épisode oublié. On notera d'ailleurs que les passages non chantés ont été doublés en français, avec un casting de voix différent.
   
Ce montage mixant vf d'époque et vost pour les passages censurés constituait alors une première en France, et a par la suite été repris pour de nombreuses œuvres, comme Goldorak ou Dragon Ball Z. Cette version a par la suite été diffusée sur plusieurs chaînes du groupe AB : Mangas, AB1 et NT1.
   
    
Sorties au format numérique
Alors que la série a connu plusieurs rediffusions sur le câble, les fans ont longtemps désespéré d'avoir enfin une sortie de la série en dvd. Les droits sont longtemps restés dans la poche du groupe AB, qui aurait envisagé une sortie numérique pour 2008, mais ce coffret ne vit jamais le jour.
    
Paradoxalement, c'est le film qui arriva le premier en dvd en 2004, via l'éditeur Kazé qui le proposa en deux éditions. La version collector contient un dvd supplémentaire riche en bonus (interviews, reportages,...), des cartes collector et une version spéciale du roman de Jules Verne, Vingt mille lieues sous les mers
    
    
      
C'est finalement en juin 2013 que l'éditeur Dybex annonça avoir acquis les droits de la série, pour une sortie prévue en trois formats : DVD, Blu-ray et Blu-ray Collector, le tout en version HD remasterisée ! Avant cette sortie, la série se permit une nouvelle diffusion télévisée, mais pour la première fois en vost intégrale. Et c'est la chaîne Nolife qui aura droit à ce privilège, à partir du lundi 23 septembre 2013, et à raison d'un épisode par semaine. 
    
En lieu et place des trois versions annoncées, Dybex proposa finalement deux éditions : la première, sorti en janvier 2014, est un combo Blu-Ray/DVD proposant la série en version originale et française (basée sur celle de 2000) et agrémentée d'un artbook et de cartes postales. Disponible un mois plus tard, la seconde, dite édition Blue Water, comprend le même contenu vidéo, deux ouvrages d'illustrations au format A4 et une réplique de la pierre bleue de Nadia, à taille réelle. Un cadeau inespéré pour les plus grands fans de la saga, qui ont enfin vu leurs attentes récompensées !
     
    
   

Conclusion

     
Que vous soyez un vieux loup de mer ou un jeune mousse, vous n'oublierez jamais votre première rencontre avec la belle Nadia. Déjà, lors de sa première diffusion dans les années 1990, elle se distinguait au milieu du flot de productions japonaises arrivant sous nos latitudes, par la qualité de son intrigue et de sa réalisation. Aujourd'hui, nous la redécouvrons enfin avec un œil attendri, en mettant de côté ses quelques défauts techniques et autres longueurs. Nadia, c'est aussi la première oeuvre majeure d'un jeune studio qui fit rentrer son nom dans la légende grâce à elle, et tout était déjà là : des jeunes héros livrés à eux-mêmes, un peu de fan-service , un goût pour les développements psychologiques et pour les intrigues qui retournent ce que nous connaissons de notre monde. 
    
Nadia, c'est une invitation au voyage et à l'aventure, une découverte d'un monde qui avait encore tout à découvrir, sans peser encore la dangerosité de ses nouvelles capacités. Un hommage aux œuvres de Jules Verne qui en expose le message premier, message dont la portée n'a pas perdu de son impact aujourd'hui. Bien qu'il en dévie rapidement, c'est également la figure de proue du genre steampunk, ouvrant le sillage au Japon à de nombreuses œuvres après elle. Mais Nadia, c'est aussi une fille de caractère, déterminée, souvent agaçante par son obstination, mais tellement dynamique et pétillante que l'on ne peut qu'en tomber amoureux au premier regard. A votre tour, plongez dans l'océan turquoise de ses grands yeux ! 
   
     
     
    
Dossier mis en ligne le 29/09/2014.
    
    
Références
- Wikipedia (FR, US, JP)
    
   
    
Fiche des studios : Gainax - Group TAC
Fiche du réalisateur : Hideaki Anno

Dossier réalisé par Tianjun


© by NHK / Gainax

Commentaires

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winipouh

De winipouh [2147 Pts], le 30 Août 2014 à 11h50

tres bon dossier comme d'habitude

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