Monster Musume - Actualité manga
Dossier manga - Monster Musume
Lecteurs
19/20

L'excellente exploitation des personnages


Mais résumer Monster Musume à un titre harem coquin et délirant serait une erreur, car l'oeuvre peut compter sur d'autres atouts, à commencer par sa galerie de personnages vraiment excellente.

Jeune homme plutôt lambda qui se retrouve pris dans un quotidien complètement fou, mais qu'il apprécie malgré tout, Kimihito campe bien son rôle. Tout comme Madame Smith, coordonnatrice qui, quand elle ne force pas la main, s'avère un peu laxiste.
  
  
  
  
Mais le principal intérêt vient évidemment des différentes filles monstrueuses qui viennent, les unes après les autres, enrichir et aimer le quotidien du jeune homme ! Et sur ce point, l'auteur original Okayado a su tirer parti de plusieurs choses, et détourne les stéréotypes habituels en utilisant les caractéristiques des monstres qu'il se réapproprie.

Par exemple, Céréa, en tant que centaure, possède une fierté tout à fait chevaleresque ainsi qu'un respect des traditions de son espèce, elle est ainsi le stéréotype de la fille droite et sérieuse... mais capable aussi d'être très maladroite, surtout quand ses sentiments s'en mêlent.

La mignonne Papi, harpie de son état, est un peu le stéréotype de la petite soeur ingénue... mais du fait de son statut mi-femme mi-oiseau, elle a une cervelle de moineau, oublie facilement les choses et est complètement étourdie.
  
  
  
  
Pour Rachnéra, la fille arachnée, l'auteur a imaginé une demoiselle pouvant faire d'abord peur physiquement (après tout, c'est une sorte d'araignée géante avec plusieurs yeux...), mais ayant un bon fond, même si elle a tendance à utiliser ses fils pour jouer les dominatrices et s'adonner au bondage, entre autres joyeusetés.

Quant à Sû, son statut de slime, être insaisissable, fait qu'elle ne cerne pas tout du bon sens humain et qu'elle a tout à apprendre, ce qui en fait peut-être le personnage évoluant le plus sur la longueur.

Mero, la sirène, est le prototype de la demoiselle élégante et bien élevée, mais également clichée dans ses élans romantiques.

Enfin, la lamia Miia, la première fille à s'installer chez Kimihito, régale surtout pour ses excès de jalousie, pour sa passion et ses moments de maladresse, où son corps de serpent joue souvent un rôle.
  
  
  
  
Toutes ces "colocataires" sont très bien campées, car elles sont toutes très différentes et amènent au quotidien beaucoup de situations farfelues que Kimihito doit apprendre à gérer : trouver la bonne réaction quand Miia mue, quand Papi se met à pondre, quand Sû manque de le noyer dans son corps par inadvertance... et il ne s'agit là que de quelques exemples !

A ces figures s'ajoutent, entre autres, les filles du MON, unité d'élite gérée par Smith et chargée de veiller à ce que tout se déroule bien dans la coexistence entre humains et monstres. Au programme : Zombina, une zombie bien vivante, mais qui a tendance à perdre ses membres. Manaka, une adorable cyclope qui joue le rôle de sniper, car elle a une vue de lynx de loin (par contre, de près, c'est une catastrophe !), mais qui est extrêmement timide. Tio, une ogresse qui cache sous son physique imposant un coeur bien féminin. Et Doppel, une doppelganger qui adore se jouer des autres. Ces figures sont elles aussi très bien campées, même si l'on regrette parfois de ne pas les voir autant mises en avant que les "colocataires" de Kimihito, tant leur nature à elles aussi peut offrir encore plus de possibilités.

Evidemment, au fil des chapitres et des tomes le mangaka a l'occasion d'exploiter d'autres « monster girls » un peu plus secondaires, comme une dryade ou une kobold, qu'il utilise là aussi plutôt bien, en montrant dès lors qu'il a souvent de l'imagination sous le coude et encore beaucoup de possibilités de créatures à explorer à sa sauce.
  
  


La condition des Monster Girls et le message de tolérance


Au-delà de son atmosphère propice à l'humour et à l'érotisme ainsi que de l'imagination d'Okayado pour exploiter les spécificités de ses héroïnes, Monster Musume est également un récit qui distille un certain regard sur la société qu'il propose. Un regard pas forcément très poussé, mais qui existe bel et bien et qui a des choses à dire.

Car forcément, malgré les efforts faits pour intégrer parmi les humains ces espèces différentes que sont les "monstres", il existera toujours des gens pour les rejeter, les dénigrer, se moquer d'eux comme si leur vie avait moins de valeur.

Cet aspect passe notamment, dans les premiers volumes de la série, par la présence récurrente d'une bande de jeunes qui se moquent allègrement des créatures monstrueuses voire les martyrisent psychologiquement. On pense par exemple aux scènes où notre chère Céréa, à cause de sa forte poitrine et de son corps de cheval, se mange des réflexions irrespectueuses. Mais loin d'être pesants, ces passages finissent par devenir une sorte de running gag où les intolérants finissent toujours par s'en manger plein la face de façon amusante, l'ambiance restant alors positive.

On peut aussi évoquer, par exemple, le cas du passé de Rachnéa au sein de sa première famille d'accueil qui l'a rejetée en bloc à cause de son physique d'araignée géante, sans même chercher à apprendre à la connaître. Le parcours de la fille-araignée est d'ailleurs, sans doute, le plus poignant de tous, de par la situation cruelle à laquelle elle a été confrontée avant de rencontrer Kimihito.
  
  
  
  
C'est en ayant tout ça en tête que l'on comprend plus facilement pourquoi toutes les filles monstrueuses de la série s'attachent très facilement à Kimihito : loin de les rejeter ou de les juger, il les accepte facilement, sans préjugés ni réflexions malvenues, tout simplement comme des filles tout à fait normales (toutefois, avec ce que ça peut impliquer en lui de gêne masculine lorsque ces demoiselles dégagent de l'érotisme). Dès lors, sa cohabitation très agitée avec elles, malgré les nombreuses fois où il subit les choses voire frôle la mort, ne peut que se dérouler dans la bienveillance, l'optimisme et la tolérance.


Le style visuel d'Okayado


Sur le plan visuel, on sent que Monster Musume est parmi les tout premiers travaux professionnels d'Okayado, car son trait reste au départ parfois assez grossier, un peu inégal, et assez pauvre côté décors (soit c'est basique, soit c'est rempli avec des trames, soit c'est vide).

En revanche, le dessinateur parvient à trouver de très bons designs pour ses personnages, et sait toujours très bien marier le côté coquin et l'humour, notamment via le jeu sur certaines parties du corps très sexy et sur des expressions faciales parfois hilarantes.

Et au fil des volumes, on constate que l'artiste avait, comme on l'espérait, une assez bonne marge de progression, car concrètement plus les chapitres passent plus son trait tend à s'affiner un peu plus.
  
  
  
  
Profitons aussi de cette partie pour noter que le manga s'avère plus érotique que la série animé,e ou en tout que ce dernier dans sa version censurée initialement diffusée. En effet, Okayado ne cache aucunement poitrines et tétons, qui abondent pas mal, et nul doute que cela ravira une partie du lectorat car il faut bien avouer que l'auteur a du talent pour dessiner ce type de chose.
  
  

© 2012 OKAYADO This edition originally published in Japan in 2012 by TOKUMA SHOTEN PUBLISHING CO., LTD.,Tokyo.

Commentaires

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Korom

De Korom [495 Pts], le 17 Juillet 2019 à 13h24

18/20

Ah! un très beau dossier pour un de mes plaisirs coupables! Je suis un grand fan de seinen mais ce manga est d'une fraîcheur qu'on trouve difficielement! De plus l'animé est de qualité, le message, bien qu'un peu trop appuyé par moment, est sympathique sans être envahissant, et surtout c'est un manga plutôt drôle! 

Merci pour ce joli dossier

Karakuri

De Karakuri [3196 Pts], le 30 Juin 2019 à 14h47

20/20

Sû est la meilleure ---> +1, quelle fraîcheur chez ce personnage, juste après c'est Rachnéra qui m'a ému.

Excellent dossier qui va plus loin que ce à quoi on limite trop souvent monster musume (ecchi + jolies filles-monstres)

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