Dossier manga - Le Dieselpunk dans les mangas

L’univers uchronique

 
Pour trouver du Dieselpunk dans une œuvre il faut d’abord regarder l’univers de celle-ci. Notamment le cadre spatio-temporel du récit ainsi que son histoire, la situation politique des différentes nations, et les différents visuels qui s’y rattachent comme les mœurs ou la mode vestimentaire. Dans la majorité des cas il est préférable de reprendre notre monde et de le modifier en changeant un évènement historique majeur dans une fourchette de dates pour créer une uchronie Dieselpunk, mais la création originale d’un monde qui se situe technologiquement dans la première moitié du XXe siècle est aussi louable. Ainsi dans notre corpus de séries nous avons une égalité parfaite entre tout d’abord City Hall et Tanya the Evil qui récupèrent notre monde pour le modifier à leur sauce, et ensuite Winged Mermaids et Wizard of the battlefield qui disposent de leur propre univers.
  
  
  
  
City Hall remonte le temps jusqu’au Londres de 1902 ; mais la capitale d’Albion est méconnaissable, d’immenses buildings s’élèvent et font de l’ombre à Big Ben. Ces bâtiments sont d’ailleurs influencés par le mouvement architectural art déco, la ville est traversée par des métros aériens et des zeppelins s’agglutinent dans les cieux. Bien que beaucoup considèrent la série de Lapeyre et de Guérin comme Steampunk par son utilisation des trains à vapeur et du papercut de Jules Verne, véritable meca à vapeur ; beaucoup d’éléments penchent aussi pour le Dieselpunk. En somme City Hall donne un parfait équilibre de ces deux mouvement rétrofuturistes. Malgré tout on reste dans les standards de la Belle-Epoque (période historique s’étendant de la fin du XIXe à 1914) question mode vestimentaire ; les premières automobiles sont prédominantes mais les auteurs ont aussi incorporés une Bugati Type 35, l’une des plus emblématiques voitures de course des années folles. Question politique il y a de l’originalité, on évince le Roi Edward VII et on le remplace par Victoria II.
  
Cette pratique est très courante dans le courant de changer les chefs d’états à un moment précis, ces derniers pouvant prendre une décision complètement différente que le chef d’état originel et donc changer l’Histoire par effet papillon. Egalement la transformation majeure de Paris, la « Ville Lumière » en une cité industrielle jusqu’à la moelle au point de lui cacher le soleil sous une épaisse couche de nuages de pollution est remarquable d’efficacité ; cela a été le cas historiquement pour certaines villes d’Angleterre, mais ici le fait de rendre Paris irrespirable fait écho à notre monde actuel en proie constante à la pollution de l’air mais aussi permet de créer un décalage majeur avec notre vision de la Ville Lumière qui est dans notre cas, privée de cette même lumière.
  
  
   
  
Pour Tanya the Evil, c’est une toute autre histoire. On reste en Europe mais on change de registre en reprenant l’image des nations à l’aube de la Grande Guerre. Notre cynique salaryman dans la peau de Tanya Degurechaff se retrouve dans un pays que l’on nomme « l’Empire » qui n’est pas sans rappeler l’Empire allemand de 1870 à 1918. Déjà l’architecture finement dessinée par Chika Tojô rappelle le Berlin impérial et son style wilhelmien ainsi que l’architecture typique de la campagne allemande, à l’image des villages alsaciens de France. C’est justesse du style architectural de l’époque est accompagnée par une retranscription juste des uniformes militaires, davantage tournée dans le manga sur les uniformes de la Wehrmacht mais on peut tout de suite noter que dans sa version animée, les uniformes militaires de Tanya et de son bataillon sont ceux portés par les uhlans (lanciers) qui pendant la Première Guerre mondiale servait d’uniforme pour les pilotes de la Luftstreiktkräfte (l’aviation allemande) tel le Baron Rouge. Bien évidemment l’auteur a évincé les croix gammées et autre symbole nazi du fait que l’uchronie politique reste impériale. En parlant politique, l’Empire se trouve agrandi que dans la réalité, il a englobé l’Autriche-Hongrie, le Benelux, le Danemark ainsi qu’une partie de la Suède. On retrouve bien évidemment les autres pays européens comme la République Françoise et son non moins célèbre général de Legaut (référence certaine au Général de Gaulle).
  
Dans Winged Mermaids et Wizard of the battlefield nous ne sommes pas dans un monde ressemblant au notre mais bien dans un univers inventé de toute pièce même si les inspirations sur notre histoire restent présentes. Winged Mermaids nous transportent dans un monde parsemée d’îles et de mers intérieures, Remzea. Natif du Royaume d’Aizen, Ishito introduit rapidement l’histoire de la dernière guerre avec Yggländ, un royaume voisin, et comment l’aviation a changée le visage du conflit. L’auteur insiste également sur la grande dimension géopolitique du conflit fratricide entre la Princesse Nadarika et le reste des princes pour le pouvoir d’Aizen. Cela fait écho aux nombreux conflits et luttes de pouvoirs entre différents clans au cours du XXème siècle comme l’assassinat du premier ministre japonais Inukai Tsuyoshi en 1932 et la prise de pouvoir d’une caste de militaires impérialistes.
  
S’agissant de Wizard of the battlefield, Daisuke Hiyama propose un conflit industriel entre le Grand Empire Bandchou et la République de Lordland ; celle-ci ressemble en tout point à la Première Guerre mondiale par son utilisation massive de l’artillerie, des offensives à outrances, des systèmes de tranchées et des tactiques d’infiltration héritées des Sturmtruppen (unité d’assaut d’élite de l’Empire allemand). En cela Wizard of the battlefield propose un récit similaire à Tanya the Evil de part la ressemblance du conflit ; mais là où Tanya the Evil se concentre sur les unités aériennes et la dimension stratégique et géopolitique des batailles, Wizard of the battlefield propose le suivi d’une escouade d’éléments disparates d’anciens régiments d’élites dans  une mission suicide en territoire ennemi tout en donnant le point de vue de l’ennemi, dans cette situation on privilégie les relations entre les soldats qui fraternisent en tant que camarades du champ de bataille.
  
  
  
  

Des objets qui s’y rattachent

  
Bien évidemment les œuvres citées ne se limitent pas à la création d’un univers uchronique, au contraire, leurs auteurs nourrissent ces derniers d’objets ayant un rapport direct avec la période du courant rétrofuturiste. Parfois c’est même une référence subtile à une œuvre Dieselpunk majeure, à l’image de l’easter egg dans le volume 3 de City Hall du casque et du jet pack de Rocketeer. C’est principalement les armes et l’équipement militaire qui est mis en avant, notamment dans Tanya the Evil et Wizard of the battlefield avec un catalogue bien garni d’armes d’infanterie : les pistolets Luger P08 et Mauser C96, le fusil de précision Gewehr 43, la mitrailleuse MG34 ainsi que le pistolet-mitrailleur MP28. Question blindé on retrouve une automitrailleuse Rolls-Royce de 1914 ainsi qu’un Renault FT-17 dans Wizard of the battlefield. Ils devraient bientôt arriver dans la version française de Tanya the Evil, cependant le compte twitter de Chika Tojô (@yooochika) partage les conceptions de certaines planches où apparaissent des panzers allemands grâce à des maquettes et des livres universitaires sur la vie de soldat durant la Seconde Guerre mondiale. Egalement la puissance militaire est représentée à travers l’artillerie avec la fameuse Grosse Bertha dans Wizard of the battlefield, des monomoteurs Hurricane dans City Hall (qui n’est pas sans rappeler la scène mythique de King Kong) ou bien un cuirassé dreadnought dans Winged Mermaids.
  
  
  
  

L’originalité de designs

  
Ici c’est davantage la création originale qui est mis au premier plan. Les mangakas ont inventés des objets en s’inspirant des standards d’une époque révolue ou d’œuvres faisant clairement référence au mouvement Dieselpunk. Je prends pour exemple le character design de White Hawk qui apparait dans City Hall, il est similaire au design original de Rocketeer par son costume d’une part et par ses postures, d’autres pourront y voir le character design du Spiderman-Noir. En se focalisant sur City Hall il est utile d’apprécier le design de l’automobile de Jules ainsi que la moto d’Amélia, tout en démesure, ces designs rappellent à bien des égards des vues d’artistes industriels des années 40 et 50 sur leurs visions de « la voiture de demain ». Les mechas d’Edison apportent également une touche d’ingénierie qui fait référence aux nombreux travaux d’illustrateurs sur les fameuses armures mécaniques et autre automates, le cas par exemple de Jakub Różalski, l’artiste à l’origine des mechas du jeu indépendant Iron Harvest.
  
Mais c’est principalement les aéronefs présents dans Winged Mermaids qui remportent la palme d’or de l’originalité ici car l’auteur ne nous propose par un, mais une dizaine d’avions différents. Chacun ayant ses caractéristiques techniques et une fonction bien distincte. La totalité de ces derniers étant des hydravions apportent les contraintes techniques d’une cellule lourde difficilement manœuvrable et des moteurs majoritairement à découvert. Les Lapins-bleus, le biplan monomoteur d’Ishito et de sa sœur ayant une grande agilité ou l’aéronef d’Agumi qui ressemble pour certains traits au Catalina américain sont ceux mis en avant par le récit. On remarque cependant la majorité des avions ennemis, que ce soit des biplans lourds au double empennage ou bien des monoplans se rapprochant d’avantage de l’aile volante, on peut sincèrement comprendre le travail de pré-production de l’auteur qui a dû procéder à un conséquent travail de documentation pour produire ces aéronefs. Mais le résultat en est que meilleur puisque chaque planche présente ces aéronefs sous tous les angles possibles, renforçant ainsi leur réalisme et leur puissance de feu.
  
  

Commentaires

DONNER VOTRE AVIS
chevaliershakka

De chevaliershakka [215 Pts], le 28 Janvier 2019 à 15h50

D'un autre côté, pour avoir un débat il faut bien commencer par en parler ! Donc ton dossier est en soi une première pierre à peut-être un plus grand édifice ! En tout cas ça m'a permis de découvrir un genre que je ne connaissais pas.

Après recherche j'ai vu que c'était effectivement considéré comme un sous-genre du Steampunk, mais je ne comprends franchement pas pourquoi. Certes les deux périodes son proches, ce qui explique un cousinage au niveau esthétique (là ou le cyberpunk est clairement plus détaché), mais ça ne se nourrit pas du tout des mêmes éléments et ne couvre pas la même époque.

En tout cas merci pour toutes ces réponses fort intéressantes. Je pense me pencher sérieusement sur sur Wizard of the Battlefield. Winged Mermaids m'inspire moins. Mais l'illustration Lolis en maillot le graphisme me donne envie d'y jeter un oeil !

SerGalaad

De SerGalaad, le 28 Janvier 2019 à 15h22

Il est vrai que la plupart du temps c'est un hasard heureux de pondre une oeuvre qui embrasse des codes d'un mouvement précis. Les auteurs ont seulement dessinés un sujet qui leur tenaient à coeur et le hasard fait que ce soit la période clé du mouvement Dieselpunk. 

Bien sûr que les séries citées ne se renvendiquent pas du courant, peu de personnes, et en particulier les grands pontes du mouvement ne débatent pas des mangas/animés. Le mouvement reste ancré sur le cinéma et les comics américains. Pourtant, comme je l'ai présenté dans mon dossier, les mangas et animés offrent des similitudes au cahier des charges Dieselpunk. Personnellement je considère tout ce que j'ai cité comme appartenant au Dieselpunk grâce à l'esthétisme, le cadre spatio-temporel et à leurs intrigues. 

Mais objectivement, je ne fais qu'analyser les oeuvres par le prisme du courant, sur ce plan elles apparaisent comme Dieselpunk mais je suis certain que ce n'était pas le choix directeur de Daisuke HIYAMA ou de Shino ETOROUJI dans la création de leurs mangas. Le duo LAPEYRE-GUERIN en revanche qui ont baignés dans le Steampunk ont une connaissance du mouvement j'imagine au vu des easter-eggs tel celui sur Rocketeer. Pour Carlo ZEN c'est très ambigu, je doute qu'il connaisse le mouvement mais il rassemble beaucoup d'éléments véhiculés par le mouvement. 

En clair, visuellement c'est Dieselpunk, mais dans l'esprit de l'auteur, c'est uniquement un hasard de circonstance qui fait que l'oeuvre s'est imprégnée de l'époque clée. Si un jour le mouvement s'ancre davantage en France et qu'il y a un réel débat sur telle ou telle oeuvre pour lui donner le label Dieselpunk alors se sera réglé. Mais bien évidemment, le mouvement est encore inconnu en France, relégué en tant que 'sous-courant' du Steampunk ; dans ce cas précis on ne peut que faire des analyses et prétendre d'avoir sous les yeux un manga Dieselpunk par la présence d'éléments qui fait l'essence du mouvement. 

chevaliershakka

De chevaliershakka [215 Pts], le 28 Janvier 2019 à 14h48

Oula ! je crois qu'on diverge dangereusement, car je n'ai pas dit ça non plus !

Tu as dit, je cite : « D'ailleurs s'agissant de Tanya, il n'y a pas de Dieselpunk technologique mais bien un Dieselpunk uchronique car Dieselpunk ne veut pas forcément dire Technologie ».

Ce à quoi j'ai répondu que je n'arrivais pas à concevoir qu'on puisse cataloguer une œuvre comme du Dieselpunk si on se contente d'appliquer l'aspect sociologique (ou politique) du genre et qu'on lui retire l'aspect technologique et donc l'esthétique qui va avec. Sans ça, on peut commencer à y mettre tout et n'importe-quoi.

D'autant qu'à fortiori, Tanya a effectivement des attraits visuellement communs avec le genre.



Après je pense que la phrase citée était involontairement catégorique de ta part, puisque dans ton dossier tu abordes bel et bien les aspects esthétique « Diesel » de l’œuvre.

Je pense que tu voulais dire que le Dieselpunk était ici d'abord sociopolitique avant d'être esthétique. Point sur lequel je suis assez d'accord puisqu'à mon sens, l'esthétique commune avec le genre est surtout dû au choix de la période dont s'inspire la série, qui se veut assez proche de la réalité. Il n'y a rien de vraiment fantaisiste d'un point de vue technologique dans l’œuvre (plus dans le Manga et l'Anime cela-dit). Même la magie se fait plutôt sobre et discrète, ne nourrissant pas vraiment d'inventions visuelle farfelues. Elle est uniquement là pour justifier certains éléments narratifs.

Mais je digresse !



Mon interrogation était surtout que bien qu'effectivement on ne peut pas nier un attrait social et esthétique communs avec le genre Dieselpunk, est-ce que l'addition des deux suffit vraiment à classer l’œuvre en tant que telle ? Car en dehors de City Hall qui semble effectivement embrasser le genre sans qu'on ait trop à en douter, le reste de ta sélection semble plus dû au hasard qu'à un vrai choix de s'inscrire dans le genre.



Néanmoins en disant cela, j'ai conscience également que la naissance d'un courant Artistique passe aussi par une part de hasard. Et que c'est seulement à posteriori qu'on intégrera certaines œuvres dedans, que ce fût volontaire de la part de l'Artiste/Auteur ou non. D'où l'aspect personnel que tu abordes dans ta conclusion.



Voilà ! En espérant avoir été un peu plus clair dans mon propos ! Je confirme être parfaitement néophyte dans le genre, n'ayant jamais entendu parler du terme avant de lire ton dossier (ou alors sans le retenir). Je m'interroge donc plus que je ne cherche à affirmer quoique ce soit.

SerGalaad

De SerGalaad, le 28 Janvier 2019 à 12h56

Je ne dis pas que Youjo Senki n'est pas associé au Dieselpunk! Esthétiquement c'est bien du Dieselpunk par la période et l'équipement militaire ainsi que les sujets abordés, mais il propose aussi une lecture sociopolitique en phase avec les problèmes de la période comme l'hypernationalisme, le zèle religieux et l'expansionisme.

Mais oui je t'avoue que pour un néophyte du courant ça peut être dur à digérer..

chevaliershakka

De chevaliershakka [215 Pts], le 28 Janvier 2019 à 11h48

Haha ! Je crois que je comprends encore moins !

Pour moi les termes Steampunk; Cyberpunk; Dieselpunk; Whateverpunk... sont d'abord associés à des ères technologiques, donc avec un parti pris esthétique.

Que ce soit technologiquement uchronique (je mets des guillemets, car on travestit un peu le terme ici) me semble globalement compréhensible. Mais si l'on y rajoute une couche de sociopolitique... ça commence à faire un brin fourre-tout, non ? Tout du moins si derrière on retire l'attrait esthétique.

Du Dieselpunk uchronique sans l'aspect graphique.... je pige pas. Surtout que la période dans laquelle s'inscrit le mouvement est quand même plutôt large.

Une oeuvre Dieselpunk ET uchronique, là je comprendrai un peu mieux !

Pour trois des oeuvres que tu cites par exemple, c'est vraiment l'aspect visuel qui m'apparaissait commun : récits militaires; technologie et univers fortement inspirés par les deux grandes guerres...

Du coup si tu me dis que Youjo Senki n'est pas associé au genre Dieselpunk par son approche graphique mais pour son aspect social, j'avoue planer un peu.

Bref ! Comme tu le conclues, le mouvement est sans doute encore trop jeune pour être proprement défini. D'où la part de ressenti personnel j'imagine.

En tout cas merci beaucoup pour ta réponse !

SerGalaad

De SerGalaad, le 27 Janvier 2019 à 16h41

A moins de demander directement à M. Carlo Zen l'origine de ses références pour la création de l'univers de Tanya, nous ne serons pas si oui ou non il a voulu en faire une oeuvre Dieselpunk mais au vue de ses goûts historiques et de ses récits uchroniques, Baikoku Kikan notamment, on peut sérieusement penser qu'il a eu vent de l'existention de ce courant. 

Mais à part quelques oeuvres qui se revendiquent clairement du Dieselpunk, le cas de Captaine Sky ou de The Rocketeer, il n'y a pas un réel consensus dans la communauté Dieselpunk sur le label des oeuvres qui prennent leurs sources dans la période du courant, raison pour laquelle je parle d'expérience personnelle; chacun peut se forger sa propre idée de ce qu'il considère comme Dieselpunk. 

J'ai choisi de parler de ces quatre séries par leur ressemblance en terme d'uchronie et d'époque technologique. D'ailleurs s'agissant de Tanya, il n'y a pas de Dieselpunk technologique mais bien un Dieselpunk uchronique car Dieselpunk ne veut pas forcément dire Technologie, un terme polysémique qui regroupe certes la Technologie mais aussi le Politique, le Social, l'Uchronie ou tout simplement l'Esthétisme de l'époque du courant. C'est à cause de cette polysémie du courant qui empêche un consensus général chez les Dieselpunker ; le courant est encore jeune et moins bien connu que son grand-frère Steampunk. 

chevaliershakka

De chevaliershakka [215 Pts], le 27 Janvier 2019 à 11h27

Durant toute la lecture il y a un point sur lequel je me suis retenu de commenter avant d'avoir terminé l'intégralité du dossier.

Et lorsque j'allais bondir sur mon clavier pour en parler, la conclusion a pris un malin plaisir de balayer ça d'un revers de main. Du coup, était un véritable coup de maitre ou juste grosse roublardise ?

Car le point qui m'a taraudé le plus tandis que je parcourais cet très bon papier virtuel, c'est à quel point le genre Dieselpunk paraissait flou, voire un peu fourre-tout. Du moins dans le choix des œuvres choisies ici.

Entre City Hall qui a l'air de manger un peu à toutes les gamelles (Steam et Diesel) ; Youjo Senki qui est d'abord une uchronie ; Wizard of the Battlefield et Winged Mermaids qui s'apparentent à de la Fantasy... on à l'impression qu'en dehors du premier titre, on a juste à prendre quelques choix esthétique communs pour estampiller ça Dieselpunk.

A l'origine, j'avais pour idée que le genre « Steampunk » - et donc par association « Dieselpunk » - signifiait « Et si notre monde avait évolué avec telle technologie plutôt que celle-là ? ». Or dans le cas de Youjo Senki (vu que c'est le titre que je connais le mieux des quatre, on ne va pas bluffer), nous sommes dans un monde parallèle époque 1ere guerre Mondiale. La vraie différence technologique se situe dans l'usage de la magie, pas la révolution industrielle, puisque nous l'avons également vécu. Esthétiquement ça colle grandement à la réalité Historique.

Wizard of the Battlefield me donne un peu la même impression, voire pire vu qu'il s'agit d'un monde totalement Fantastique.

Je ne dis pas que c'est absurde de mettre ces titres en parallèle. Ce dossier met clairement en lumière une inspiration commune. Mais s'agit-il d'une volonté de s'inscrire dans un véritable courant esthétique ou d'une simple coïncidence dûe aux thématiques respectives desdites œuvres ? Esthetique à laquelle on aurait collé une jolie étiquette « Dieselpunk » qui n'existe pas vraiment. Le fait que la conclusion soit « le Dieselpunk c'est d'abord une expérience personnelle », me fait me poser la question.

A moins que tout simplement ce genre soit encore trop jeune pour se voir clairement défini ?

 

En tous les cas ce fut une lecture passionnante et incroyablement bien documentée, me faisant au passage découvrir des titres qui ne m'auraient pas tenté de prime-abord.

Un dossier extrêmement bien foutu. Chapeau.

VOTRE AVIS



Si vous voulez créer un compte, c'est ICI et c'est gratuit!

> Conditions d'utilisation