Le Dieselpunk dans les mangas - Actualité manga
Dossier manga - Le Dieselpunk dans les mangas

Présentation

  
L’anticipation en littérature permet à son auteur d’imaginer à sa guise un futur proche ou lointain à notre monde en dotant à ce dernier de nouvelles technologies ou une refonte sociale. Le cas de Jules Verne, de H.G. Wells ou d’autres écrivains du XIXe et du début du XXe siècle est d’avantage intéressant quant à leurs visions du futur avec les technologies et les mœurs sociales de leurs époques. Ceci est le point de départ du « rétrofuturisme », imaginer le futur avec des technologies obsolètes. En France nous connaissons depuis quelques années un engouement pour le Steampunk, un courant uchronique qui prend place dans la révolution industrielle de la vapeur au XIXe siècle saupoudrée des mœurs, costumes et sociétés de l’Ere victorienne. Mais rien de ‘punk’ à proprement parler, le suffixe est utilisé ici pour signifier l’ère du rétrofuturisme, à l’image du cyberpunk qui concerne les uchronies dans un univers d’avantage futuriste sur le plan technologique, notamment spatial. Cependant nous entendons moins parler d’un autre courant rétrofuturiste qui est pourtant bien présent dans les divers mediums culturels, le Dieselpunk.
  
Bien que le nom « Dieselpunk » ai été inventé en 2001 par Lewis Pollack pour décrire son jeu de rôle rétrofuturiste, le courant en lui-même prend ses sources dans les récits uchroniques d’auteurs anglo-saxons qui placent leurs intrigues dans un monde où le Troisième Reich est victorieux de la Seconde Guerre mondiale, notamment Fatherland de Robert Harris paru en 1992. Popularisé après l’avènement d’internet et des forums, le courant Dieselpunk peut être résumé comme suit : c’est un courant qui prône les uchronies dans lesquelles les hydrocarbures et l’énergie nucléaire ont permis un bond technologique certain. Alors que le Steampunk se limite à l’Ere victorienne, le Dieselpunk s’imbrique dans une période allant de la Première Guerre mondiale jusqu’aux débuts de la course spatiale des années 50. Ainsi les mœurs des années folles ou des années 50 côtoient le jazz et le blues dans des villes remplies de gratte-ciels dans lesquelles manœuvrent des zeppelins géants, où des monorails circulent entre les immeubles et où des voitures propulsées par l’atome bouchonnent les artères de la métropole cosmopolite. Le courant est surtout connu pour ses sujets de prédilections, à savoir les uchronies de la Seconde Guerre mondiale, la course à l’armement ainsi que des récits à ambiance pulp ou de polar noir.
  
  

Les fiefs hétérogènes du courant Dieselpunk

  
En dehors de la littérature on retrouve le Dieselpunk dans une large partie des mediums artistiques et culturels existants. L’electro-swing en musique ; au cinéma des films comme Capitaine Sky et le monde de demain, Sucker Punch et The Grand Budapest Hotel reflètent des éléments dieselpunk certains. Du côté des jeux-vidéos le courant s’est plutôt bien implanté dans des licences à succès comme la saga Fallout, Bioshock ainsi que les derniers Wolfenstein. Mais les J-RPG ne sont pas lésinés avec la série de tactical Valkyria Chronicles.
  
Et en bande dessinée ? On peut citer plusieurs tomes de la série Jour J de Delcourt dont l’intrigue se place dans une uchronie dieselpunk (notamment le septième tome Vive l’Empereur), Block 109 paru chez Akileos ou encore la série Wunderwaffen (et ses sous-séries Space Reich et Zeppelin’s Wars) chez Soleil. Ses séries se démarquent nettement par l’aspect uchronie politique de la victoire des nazis durant la Seconde Guerre mondiale et la course technologique (excepté pour Vive l’Empereur qui suit quant à lui l’hégémonie napoléonienne en 1925).
  
En comics le meilleur exemple reste The Rocketeer de Daves Stevens dont 2 volumes sont parus en France chez Delcourt. Aussi on peut citer certaines séries de Mike Mignola (Hellboy) comme Lobster Johnson, Sledgehammer 44 et Lord Baltimore. Citons également le oneshot Wild Blue Wonder de Glénat. Pour ses séries on assiste à une hétérogénéité des genres, le detective pulp, l’univers post-apocalyptique où le reste de l’humanité survit sur des porte-avions volants, ou bien une apocalypse zombie en pleine Première Guerre mondiale tout en passant par le héros de comics équipée d’un jet-pack dernier cri et qui combat des dirigeables nazis dans les cieux.
  
    
  

Et les mangas dans tout ça ?

  
Il ne faut pas croire que le Dieselpunk est absent des bandes dessinées nippones, au contraire certaines séries reprennent les codes et le style uchronique, bien que ces mêmes œuvres ne se revendiquent pas, à proprement parlé, du courant. Dans ce dossier on se concentrera sur quatre séries en particulier qui peuvent être considérées comme Dieselpunk de part leur intrigue et leur univers. Cependant il faut bien noter que c’est une sélection personnelle et subjective, mais ce point là sera abordé en fin de dossier.
  
- City Hall : Création française de Guillaume Lapeyre et de Rémi Guérin paru aux éditions Ankama entre 2012 et 2015. On y suit les aventures de Jules Verne, Arthur Conan Doyle et d’Amélia Earhart dans un univers alternatif dans lequel tout ce que nous écrivons sur une feuille de papier prend vie. L’intrigue propose une chasse à l’homme et des combats haletants entre les papercuts de chaque personnage, tout en passant en revue la majorité des auteurs célèbres du XIXe et du XXe siècle.
  
- Tanya the Evil : Licencié par les éditions Delcourt/Tonkam, l’adaptation manga de Chika Tojô du Light novel de Carlo Zen a fait son entrée dans les librairies françaises en novembre 2017 et nous propose un isekai original dans lequel un salaryman japonais insulte Dieu au moment de sa mort. Il est alors réincarné dans le corps d’une petite fille dans un univers en proie à une guerre industrielle mondiale saupoudrée de magie, ce qui va lui permettre de se frayer un chemin dans la hiérarchie de l’armée de son pays d’adoption.
  
- Winged Mermaids : Paru chez Doki Doki en septembre 2017, la série de trois volumes d’Etorouji Shiomo nous embarquent dans un univers où les hydravions sont la clé de la victoire d’une guerre de succession dans laquelle le protagoniste s’est retrouvé, malgré lui, au cœur du conflit fratricide. Complots et combats aériens sont au rendez-vous.
  
- Wizard of the battlefield : Une série en quatre volumes signée Daisuke Hiyama paru chez Doki Doki entre juin 2015 et novembre 2017. Dans un monde enlisé dans les tranchées et la guerre d’usure, Haru, une sniper disposant d’un pouvoir particulier, part en quête de vengeance après la destruction de son bataillon face à un ennemi aussi puissant qu’un régiment entier.
  
Après avoir identifié les éléments pouvant être considérés comme Dieselpunk dans chacune de ces séries, on va dissocier ces derniers à travers deux grands thèmes : l’immersion et l’utilité à l’intrigue.
  
Attention les développements suivants peuvent spoiler certains points clés des séries concernées !
  
  

Commentaires

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chevaliershakka

De chevaliershakka [215 Pts], le 28 Janvier 2019 à 15h50

D'un autre côté, pour avoir un débat il faut bien commencer par en parler ! Donc ton dossier est en soi une première pierre à peut-être un plus grand édifice ! En tout cas ça m'a permis de découvrir un genre que je ne connaissais pas.

Après recherche j'ai vu que c'était effectivement considéré comme un sous-genre du Steampunk, mais je ne comprends franchement pas pourquoi. Certes les deux périodes son proches, ce qui explique un cousinage au niveau esthétique (là ou le cyberpunk est clairement plus détaché), mais ça ne se nourrit pas du tout des mêmes éléments et ne couvre pas la même époque.

En tout cas merci pour toutes ces réponses fort intéressantes. Je pense me pencher sérieusement sur sur Wizard of the Battlefield. Winged Mermaids m'inspire moins. Mais l'illustration Lolis en maillot le graphisme me donne envie d'y jeter un oeil !

SerGalaad

De SerGalaad, le 28 Janvier 2019 à 15h22

Il est vrai que la plupart du temps c'est un hasard heureux de pondre une oeuvre qui embrasse des codes d'un mouvement précis. Les auteurs ont seulement dessinés un sujet qui leur tenaient à coeur et le hasard fait que ce soit la période clé du mouvement Dieselpunk. 

Bien sûr que les séries citées ne se renvendiquent pas du courant, peu de personnes, et en particulier les grands pontes du mouvement ne débatent pas des mangas/animés. Le mouvement reste ancré sur le cinéma et les comics américains. Pourtant, comme je l'ai présenté dans mon dossier, les mangas et animés offrent des similitudes au cahier des charges Dieselpunk. Personnellement je considère tout ce que j'ai cité comme appartenant au Dieselpunk grâce à l'esthétisme, le cadre spatio-temporel et à leurs intrigues. 

Mais objectivement, je ne fais qu'analyser les oeuvres par le prisme du courant, sur ce plan elles apparaisent comme Dieselpunk mais je suis certain que ce n'était pas le choix directeur de Daisuke HIYAMA ou de Shino ETOROUJI dans la création de leurs mangas. Le duo LAPEYRE-GUERIN en revanche qui ont baignés dans le Steampunk ont une connaissance du mouvement j'imagine au vu des easter-eggs tel celui sur Rocketeer. Pour Carlo ZEN c'est très ambigu, je doute qu'il connaisse le mouvement mais il rassemble beaucoup d'éléments véhiculés par le mouvement. 

En clair, visuellement c'est Dieselpunk, mais dans l'esprit de l'auteur, c'est uniquement un hasard de circonstance qui fait que l'oeuvre s'est imprégnée de l'époque clée. Si un jour le mouvement s'ancre davantage en France et qu'il y a un réel débat sur telle ou telle oeuvre pour lui donner le label Dieselpunk alors se sera réglé. Mais bien évidemment, le mouvement est encore inconnu en France, relégué en tant que 'sous-courant' du Steampunk ; dans ce cas précis on ne peut que faire des analyses et prétendre d'avoir sous les yeux un manga Dieselpunk par la présence d'éléments qui fait l'essence du mouvement. 

chevaliershakka

De chevaliershakka [215 Pts], le 28 Janvier 2019 à 14h48

Oula ! je crois qu'on diverge dangereusement, car je n'ai pas dit ça non plus !

Tu as dit, je cite : « D'ailleurs s'agissant de Tanya, il n'y a pas de Dieselpunk technologique mais bien un Dieselpunk uchronique car Dieselpunk ne veut pas forcément dire Technologie ».

Ce à quoi j'ai répondu que je n'arrivais pas à concevoir qu'on puisse cataloguer une œuvre comme du Dieselpunk si on se contente d'appliquer l'aspect sociologique (ou politique) du genre et qu'on lui retire l'aspect technologique et donc l'esthétique qui va avec. Sans ça, on peut commencer à y mettre tout et n'importe-quoi.

D'autant qu'à fortiori, Tanya a effectivement des attraits visuellement communs avec le genre.



Après je pense que la phrase citée était involontairement catégorique de ta part, puisque dans ton dossier tu abordes bel et bien les aspects esthétique « Diesel » de l’œuvre.

Je pense que tu voulais dire que le Dieselpunk était ici d'abord sociopolitique avant d'être esthétique. Point sur lequel je suis assez d'accord puisqu'à mon sens, l'esthétique commune avec le genre est surtout dû au choix de la période dont s'inspire la série, qui se veut assez proche de la réalité. Il n'y a rien de vraiment fantaisiste d'un point de vue technologique dans l’œuvre (plus dans le Manga et l'Anime cela-dit). Même la magie se fait plutôt sobre et discrète, ne nourrissant pas vraiment d'inventions visuelle farfelues. Elle est uniquement là pour justifier certains éléments narratifs.

Mais je digresse !



Mon interrogation était surtout que bien qu'effectivement on ne peut pas nier un attrait social et esthétique communs avec le genre Dieselpunk, est-ce que l'addition des deux suffit vraiment à classer l’œuvre en tant que telle ? Car en dehors de City Hall qui semble effectivement embrasser le genre sans qu'on ait trop à en douter, le reste de ta sélection semble plus dû au hasard qu'à un vrai choix de s'inscrire dans le genre.



Néanmoins en disant cela, j'ai conscience également que la naissance d'un courant Artistique passe aussi par une part de hasard. Et que c'est seulement à posteriori qu'on intégrera certaines œuvres dedans, que ce fût volontaire de la part de l'Artiste/Auteur ou non. D'où l'aspect personnel que tu abordes dans ta conclusion.



Voilà ! En espérant avoir été un peu plus clair dans mon propos ! Je confirme être parfaitement néophyte dans le genre, n'ayant jamais entendu parler du terme avant de lire ton dossier (ou alors sans le retenir). Je m'interroge donc plus que je ne cherche à affirmer quoique ce soit.

SerGalaad

De SerGalaad, le 28 Janvier 2019 à 12h56

Je ne dis pas que Youjo Senki n'est pas associé au Dieselpunk! Esthétiquement c'est bien du Dieselpunk par la période et l'équipement militaire ainsi que les sujets abordés, mais il propose aussi une lecture sociopolitique en phase avec les problèmes de la période comme l'hypernationalisme, le zèle religieux et l'expansionisme.

Mais oui je t'avoue que pour un néophyte du courant ça peut être dur à digérer..

chevaliershakka

De chevaliershakka [215 Pts], le 28 Janvier 2019 à 11h48

Haha ! Je crois que je comprends encore moins !

Pour moi les termes Steampunk; Cyberpunk; Dieselpunk; Whateverpunk... sont d'abord associés à des ères technologiques, donc avec un parti pris esthétique.

Que ce soit technologiquement uchronique (je mets des guillemets, car on travestit un peu le terme ici) me semble globalement compréhensible. Mais si l'on y rajoute une couche de sociopolitique... ça commence à faire un brin fourre-tout, non ? Tout du moins si derrière on retire l'attrait esthétique.

Du Dieselpunk uchronique sans l'aspect graphique.... je pige pas. Surtout que la période dans laquelle s'inscrit le mouvement est quand même plutôt large.

Une oeuvre Dieselpunk ET uchronique, là je comprendrai un peu mieux !

Pour trois des oeuvres que tu cites par exemple, c'est vraiment l'aspect visuel qui m'apparaissait commun : récits militaires; technologie et univers fortement inspirés par les deux grandes guerres...

Du coup si tu me dis que Youjo Senki n'est pas associé au genre Dieselpunk par son approche graphique mais pour son aspect social, j'avoue planer un peu.

Bref ! Comme tu le conclues, le mouvement est sans doute encore trop jeune pour être proprement défini. D'où la part de ressenti personnel j'imagine.

En tout cas merci beaucoup pour ta réponse !

SerGalaad

De SerGalaad, le 27 Janvier 2019 à 16h41

A moins de demander directement à M. Carlo Zen l'origine de ses références pour la création de l'univers de Tanya, nous ne serons pas si oui ou non il a voulu en faire une oeuvre Dieselpunk mais au vue de ses goûts historiques et de ses récits uchroniques, Baikoku Kikan notamment, on peut sérieusement penser qu'il a eu vent de l'existention de ce courant. 

Mais à part quelques oeuvres qui se revendiquent clairement du Dieselpunk, le cas de Captaine Sky ou de The Rocketeer, il n'y a pas un réel consensus dans la communauté Dieselpunk sur le label des oeuvres qui prennent leurs sources dans la période du courant, raison pour laquelle je parle d'expérience personnelle; chacun peut se forger sa propre idée de ce qu'il considère comme Dieselpunk. 

J'ai choisi de parler de ces quatre séries par leur ressemblance en terme d'uchronie et d'époque technologique. D'ailleurs s'agissant de Tanya, il n'y a pas de Dieselpunk technologique mais bien un Dieselpunk uchronique car Dieselpunk ne veut pas forcément dire Technologie, un terme polysémique qui regroupe certes la Technologie mais aussi le Politique, le Social, l'Uchronie ou tout simplement l'Esthétisme de l'époque du courant. C'est à cause de cette polysémie du courant qui empêche un consensus général chez les Dieselpunker ; le courant est encore jeune et moins bien connu que son grand-frère Steampunk. 

chevaliershakka

De chevaliershakka [215 Pts], le 27 Janvier 2019 à 11h27

Durant toute la lecture il y a un point sur lequel je me suis retenu de commenter avant d'avoir terminé l'intégralité du dossier.

Et lorsque j'allais bondir sur mon clavier pour en parler, la conclusion a pris un malin plaisir de balayer ça d'un revers de main. Du coup, était un véritable coup de maitre ou juste grosse roublardise ?

Car le point qui m'a taraudé le plus tandis que je parcourais cet très bon papier virtuel, c'est à quel point le genre Dieselpunk paraissait flou, voire un peu fourre-tout. Du moins dans le choix des œuvres choisies ici.

Entre City Hall qui a l'air de manger un peu à toutes les gamelles (Steam et Diesel) ; Youjo Senki qui est d'abord une uchronie ; Wizard of the Battlefield et Winged Mermaids qui s'apparentent à de la Fantasy... on à l'impression qu'en dehors du premier titre, on a juste à prendre quelques choix esthétique communs pour estampiller ça Dieselpunk.

A l'origine, j'avais pour idée que le genre « Steampunk » - et donc par association « Dieselpunk » - signifiait « Et si notre monde avait évolué avec telle technologie plutôt que celle-là ? ». Or dans le cas de Youjo Senki (vu que c'est le titre que je connais le mieux des quatre, on ne va pas bluffer), nous sommes dans un monde parallèle époque 1ere guerre Mondiale. La vraie différence technologique se situe dans l'usage de la magie, pas la révolution industrielle, puisque nous l'avons également vécu. Esthétiquement ça colle grandement à la réalité Historique.

Wizard of the Battlefield me donne un peu la même impression, voire pire vu qu'il s'agit d'un monde totalement Fantastique.

Je ne dis pas que c'est absurde de mettre ces titres en parallèle. Ce dossier met clairement en lumière une inspiration commune. Mais s'agit-il d'une volonté de s'inscrire dans un véritable courant esthétique ou d'une simple coïncidence dûe aux thématiques respectives desdites œuvres ? Esthetique à laquelle on aurait collé une jolie étiquette « Dieselpunk » qui n'existe pas vraiment. Le fait que la conclusion soit « le Dieselpunk c'est d'abord une expérience personnelle », me fait me poser la question.

A moins que tout simplement ce genre soit encore trop jeune pour se voir clairement défini ?

 

En tous les cas ce fut une lecture passionnante et incroyablement bien documentée, me faisant au passage découvrir des titres qui ne m'auraient pas tenté de prime-abord.

Un dossier extrêmement bien foutu. Chapeau.

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