Évènement(s)
Faites entrer l'invité
Qui était l'invité le plus en vue de cette Japan Touch ? Si je vous dis que ses chemises improbables, ses emportements manette à la main et sa mauvaise foi légendaire lui ont forgé une communauté de fans de plus en plus fidèle : vous aurez reconnu Le Joueur du Grenier ! Frédéric Molas, accompagné de son acolyte de toujours Sébastien Rassiat et de Bob Lennon qui se fait toujours une joie de les retrouver, n'a pas été découragé par son expérience de 2011 et a une nouvelle fois répondu à l'appel. C'est pour lui l'occasion de surfer sur l'actualité avec la sortie récente de la BD de Pirate Sourcil qui lui est consacrée, disponible comme il se doit chez les libraires partenaires. Cette fois, le salon a anticipé la cohue en préparant un serpentin complexe pour accueillir la cohorte de fans du testeur à l'accent chantant. Cela n'a pas empêché quelques déconvenues, certaines personnes ayant attendu la précieuse dédicace en vain, mais reconnaissons qu'il est difficile d'estimer le temps de l'exercice. Mais dans l'ensemble, le tout semble avoir été bien mieux géré.

Dans le registre des séries dédiées aux geeks et cartonnant sur le net ou sur les médias dédiés, nous noterons la présence de Kriss, auteur du podcast Minute Papillon, commençant à rassembler un public de plus en plus fidèle. Tout aussi attractive, la série Le Visiteur du Futur a marqué le festival de son empreinte : dédicaces des acteurs, mais aussi conférence et projection du premier épisode inédit de la prochaine saison ! Disposant également d'un espace de dédicace dédié, ces invités ont également rassemblé les foules. Qu'on se le dise : les têtes d'affiches des conventions de culture japonaise n'ont plus grand-chose de nippon en eux !

Le cercle des auteurs réapparus
Alors que la convention avait frappé fort question invités japonais sur ses deux dernières éditions, nous avons assisté cette année à un certain retour en arrière : non pas que les auteurs présents aient moins de talent que les artistes précédents, mais l'affiche fut bien moins attractive du côté des mangakas, car manquant d'un auteur inédit et rassembleur. Les illustrateurs et autre scénaristes furent néanmoins réunis lors de la première après-midi pour se succéder au sein de la salle de conférence : une programmation devant faire face à la concurrence du concours cosplay à l'opposé !
Ainsi, Ryu Geum-Chul essuya les plâtres et les problèmes techniques, pour une conférence retardée qui n'attira pas autant les foules que prévu. L'auteur coréen, à qui l'on doit les séries Ares et Muryong, toutes deux éditées chez Booken Manga, n'en est pas à son premier coup d'essai sur le sol français. Aussi, il se prêta aisément au jeu des questions de l'animateur et du public, pour revenir sur ses influences, la genèse de ses œuvres, ses méthodes de travail,... Rien de bien nouveau pour les lecteurs avertis, si ce n'est l'annonce d'un projet numérique réalisé en collaboration avec Casterman, et qui s'inspirera (très librement) de la guerre de Troie, en se concentrant sur le personnage d'Hector.


Quelques minutes et quelques déboires techniques supplémentaires plus tard, ce fut au tour d'Akino Kondoh, toute droit venue de New York où elle habite depuis deux ou trois ans, de se présenter devant l'audience. Connue en France par les spécialistes qui auraient apprécié son talent dans les one shot Les Insectes en moi et Eiko (parus au Lézard Noir), l'auteure se définit comme une artiste au sens large, et nous l'a prouvé par la projection de trois courts-métrages qu'elle a réalisé seule, de manière artisanale : environ trois mille dessins faits à la main et un an de travail pour l'un d'entre eux ! Cependant, malgré la qualité indéniable de son travail, et des thématiques récurrentes propres à l'enfance, les œuvres de l'artiste semblaient bien trop élitistes pour un public de convention. Le festival a néanmoins cherché à mettre en avant l'artiste au travers d'une exposition de planches de ses histoires, qui fut hélas située à un endroit peu stratégique. Bref, l'expérience ne restera sans doute pas dans les annales de la convention...


Enfin, ce cycle du samedi après-midi se conclut par une table ronde des auteurs français présents sur l'évènement, à savoir Lucie Albon (Le voeu de Marc, Animaux dans la Main), Cyrielle (Tokyo Home, Akiko), Florent Maudoux (Freaks' Squeele), Cedric Mayen (Element R), Morja (Malice et Catastrophe) et Benjamin Reiss (Tokyoland). Une table ronde à laquelle je n'ai malheureusement pu assister, sinon à la toute fin pour quelques photos, mais qui sembla avoir trouvé son public. Le succès fut hélas tout autre pour les séances de dédicaces, un symptôme récurrent en convention pour les auteurs français, plus ou moins boudés par les visiteurs. N'y avait-il pas un meilleur moyen de les mettre en avant ?

Culture et Tradi-sons
Une autre conférence à laquelle je n'ai pu assister, à regret (hélas, je ne possède pas encore le don d'ubiquité !) fut celle de Masae Nishizawa, de la société WAO Corporations. C'est également la femme du réalisateur Akio Nishizawa, à qui l'on doit un documentaire et trois films d'animation, dont La Chorale édité chez Kazé. Cette productrice vint au festival pour nous parler de Nitaboh, premier film d'animation de son mari datant de 2004, et édité pour l'occasion en DVD en France par le biais d'Asiexpo Video ! La productrice présenta ainsi les vingt premières minutes du long métrage en avant-première européenne le samedi, avant de s'adonner à l'exercice de la conférence le lendemain. Le film nous narre l'histoire de Nitaboh, un enfant aveugle vivant dans la seconde moitié du XIXème siècle, et qui va retrouver la paix intérieure en se lançant dans le long apprentissage du shamisen...

Shamisen, vous avez dit shamisen ? Depuis quelques années, dès que l'on évoque cet instrument traditionnel en convention, cela va de pair avec un artiste qui galvanise les foules : l'incontournable Keisho Ohno ! Eh oui, on ne compte plus les passages en France de l'artiste sur les scènes lyonnaises, marseillaises ou parisiennes. Mais que voulez-vous, quand on aime, on ne compte pas ! Ce fut d'ailleurs la devise du festival qui lui offrit un passage en scène par jour, le second ayant été rallongé du fait de l'annulation d'une autre artiste. Infatigable, Keisho Ohno a même enchainé sa prestation dominicale avec une séance de dédicaces sur le vif, de quoi satisfaire les nouveaux fans fraichement captés. A qui le tour ?

Si le samedi était sous le signe des dessinateurs, le dimanche était lui en musique, puisqu'entre la conférence et le concert cités ci-dessus s'intercala la prestation de Sachiko, joueuse de koto dans un style autrement plus traditionnel que le sautillant Keisho. Sa prestation fut néanmoins suivie avec attention par un public trouvant là un moment de quiétude fort appréciable.

Pour finir sur l'aspect musical, bien que l'on s'éloigne de la tradition, citons également la présence du DJ Square Tune Magician et ses sonorités 8-bits déjà présent l'an dernier, ainsi que Shibuya Impact, duo pop rock aux influences nippones marquées.
Musée haut, musée bas
Outre la fresque consacrée à Akino Kondoh précédemment évoquée, le festival n'était pas avare en expositions, avec en tout cinq lieux différents de contemplations diverses et variées. Restons à l'étage avec la très attractive galerie de bonsaï réalisée par l'école de Bruno Heller et Urban Nature. Cet espace était accessible par le biais d'un petit jardin surplombé d'un torii, que l'on pouvait hésiter à franchir pour ne pas l'abimer, d'autant que cet agencement était un prototype de vente ! Mais une fois qu'il était clair qu'il s'agissait du seul accès possible, nous entrions de plein pied dans deux allées reposantes de magnifiques petits arbrisseaux. Un atelier, un espace vente,... cette exposition vivait dans sa propre bulle, ignorant l'effervescence alentour. Une belle réussite pour les amoureux de la nature !


A quelques pas, l'exposition "Nature et Jardins zen" faisait pâle figure : un petit échantillon de photographies placardées sur quatre murs, un catalogue d'autres clichés, et aucune explication supplémentaire ni texte de bienvenue. Peu nombreux furent ceux qui s'arrêtèrent vraiment au sein de cet espace, sinon pour patienter avant une dédicace ou une conférence. L'esthétique, certes, mais où est la didactique ?

Redescendons maintenant au rez-de-chaussée pour deux expositions plus ancrées dans notre sous-culture de papier. Après Leiji Matsumoto l'an dernier, Otakia et BD Zoom remirent le couvert avec une galerie consacrée à Go Nagai. Au menu : une grande frise chronologique sur l'auteur, des figurines made in Italy à remporter, mais aussi une multitude de goodies venant de Japon comme de France : vinyles, BD européennes sur le formidable robot des temps nouveaux,... De quoi poser un regard nostalgique sur une époque où un anime pouvait faire la couverture de Paris Match !



A côté de Goldorak, nous avions rendez-vous avec un autre mastodonte du manga au Japon comme en France : l'incontournable Dragon Ball ! Entre les nombreuses éditions du manga et les produits sortis à l'âge d'or du Club Dorothée, il y a déjà de quoi faire. Mais Cédric Mallet, l'organisateur de l'exposition, a présenté un éventail complet de figurines, de jeux, de cd, d'artbooks, de gashapons et autres goodies dans tous les sens, au point qu'on ne savait plus où donner de la tête ! Pourtant, il fallait garder son sens de l'orientation pour un jeu de piste sur l'ensemble du festival lui-même. L'objectif ? Trouver les sept boules de cristal pour remporter une résine de collection. Votre serviteur s'est prêté au jeu, mais n'en a trouvé que quatre avant que le ciel ne s'obscurcisse... N'invoque pas Shenron qui veut !



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De Julien69003, le 30 Novembre 2012 à 10h26
Merci pour ce dossier très complet sur la Japan Touch 2012, vivement l'année prochaine !
J'ai beaucoup aimé les cosplays de qualité, beaucoup on joué le jeu et c'est franchement agréable pour l'ambiance !
Je cherche d'autres photos de cosplay à travers le net concernant cette édition, pour le moment j'ai trouvé manga-news et ce site avec des photos sympatiques : http://www.sebgob.com/blog/2012/11/11/photos-japan-touch-lyon-cosplay/
A l'année prochaine !
De Aerinn, le 27 Novembre 2012 à 00h45
Bonjour,
Tout d'abord, je tenais à dire que j'ai trouvé cet article sur Japan Touch très agréable à lire ! ça m'a permis de découvrir le festival sous une autre facette.
Et surtout, je tenais à vous remercier pour ces quelques phrases encourageante que vous avez prononcées à propos du stand amateur Shinokami : j'en suis la responsable et... ces mots nous ont beaucoup touché mon équipe et moi, merci !
Côté exposant j'ai également, comme certains visiteurs ci-dessus, trouvé le festival plus chaleureux que Japan Expo. Le mot qui me vient à l'esprit serait plus "humain".
Sur ce, merci encore et à l'année prochaine !
De Minkunette [6811 Pts], le 26 Novembre 2012 à 09h58
Super, merci pour le dossier. Les photos de cosplay sont super.
De TheSpy22 [2051 Pts], le 18 Novembre 2012 à 16h23
Franchement c'est la première fois que j'y vais et j'ai préféré la Japan Touch a la Japan Expo a Paris, j'ai trouvé ça plus conviviale (moins de monde les invités sont plus accessible).
J'ai été assez content de voir l'éditeur (ototo) de Spice and Wolf présent, j'ai pu acheter les deux premier tomes avec un grand poster du manga offert et aussi j'ai été assez surpris de voir BobLennon (avec qui j'ai pu prendre une photo) qui n'était pas annoncé dans les invité sur le site.
J'ai été un peu déçu de voir aussi peu d'éditeur et le fait de devoir attendre presque 2 heures pour rentrer dans la Japan Expo alors que j'avais commandé mon billet à l'avance.
Un type a volé devant moi (sans problème même moi j'aurais pu le faire) un katana en soulevant la nappe qui cachait les cartons et en prenant un carton. Est ce qu'il n'y avait pas assez d'effectif pour surveiller?
Et pour finir je suis repartis satisfait avec mon poster mes deux mangas et ma photo, je reviendrais surement l'année prochaine en espérant avoir un autographe du Joueurdugrenier!
PS:"Sinon j'ai du vous croiser à la conférence d'Ares car j'y suis allez avec des amis en pensant qu'ils allaient diffuser des animés mais on est partis au début car on ne connaissais pas le manga"
Très bon dossier detaille bien ce qui s'y est passé, vous parlez même de truc que je n'ai pas vu! :)
De akiko [5480 Pts], le 16 Novembre 2012 à 15h41
Superbe dossier!
J'ai pas pu y allez cette année mais je pense que l'année prochaine j'irai faire un saut (des tas de goodies *0*)
Je regrette de pas avoir pu voir Tegami Den!
De Dragonic, le 16 Novembre 2012 à 11h59
Haha, ça fait plaisir de faire parti des cosplayers en photo de cette news ^^ !
Très bon dossier, bien complet !
Un peu le bordel niveau organisation côté dédicaces (j'ai même pas tenté de m'inclure dans la file d'attente ><). Néanmoins faut avouer que l'ajout du 1er étage était le bienvenu ce coup-ci ^^ !
De Luciole21 [2209 Pts], le 16 Novembre 2012 à 11h38
Oh et j'ai joué au Go contre un mec fort et j'ai gagné !
Bon certes, les règles étaient les suivantes : il gagne s'il me prend dix pierre avant que je n'en prenne une seul. Il n'aurait pas du être si présomptueux ^^
De Luciole21 [2209 Pts], le 16 Novembre 2012 à 11h35
Dossier super complet, bravo ^^
Pour ma part, je me suis bien amusé cette année. J'avais oublié d'acheter mon billet à l'avence, ce qui fut une bonne chose finalement. J'ai bien aimé les conférences de Ryu Geum-Chul et Akino Kondo (et puis j'ai eu mes dédicaces facilement, chaque auteur restait une heure et avait vite épuisé la queue des quelques fans présents). J'ai découvert Keisho Onho que j'adore et me suis fais dédicacé son CD. J'ai trouvé une figurine d'Aralé bien sympathique après quelques incompréhensions concernant son fonctionement et me suis également encombré de quelques autres souvenirs, comme des OST de jeux Zelda ou quelques mangas, dont The Swordman, tout simpement offert à l'entrée du second étage par Booken.
En bref, je me suis bien éclaté cette année, vivement l'année prochaine ^^