Hana no Breath - Actualité manga
Dossier manga - Hana no Breath

De l’insouciance lycéenne aux difficultés de s'intégrer


L'intégration scolaire est un thème au cœur de Hana no Breath, même s'il semble être traité en filigrane et a l'air de passer au second plan, derrière toutes les idées de romance et d'adolescence développées dans la série. Pourtant, qui dit adolescence dit scolarité, et la série de Caly traite des thématiques intéressantes et qui resteront certainement actuelles pendant encore longtemps.

Chaque tome apporte ainsi une vision et des problématiques, et toutes concernent le personnage de Gwen. Azami ne rencontre pas de soucis particulier dans son intégration, au contraire même puisque la demoiselle est l'archétype de la lycéenne ordinaire qui ne rencontre pas de problème particulier parmi ses camarades. Encore une fois, développer une romance entre elle et Gwen a du sens, sa petite-amie rencontrant, elle, certains tracas dans son quotidien lycéen.


Le premier tome aborde ainsi une situation peu ordinaire au cours de laquelle Gwen est prise, à tort, pour un garçon. Sorte de cercle vicieux, cette situation lui permet de vivre pleinement son activité au sein du club de basket de l'établissement mais est à double tranchant. Nous l'avons évoqué, Gwen a du mal à se trouver elle-même car cantonnée à un rôle dont elle ne voulait visiblement pas tout à fait. La vie scolaire de Gwen l'impacte donc énormément, en opposition totale aux séquences hors-lycée, ses rendez-vous amoureux avec Azami par exemple, qui nous permettent de découvrir une adolescente beaucoup plus décontractée.

Le deuxième volume, derrière un schéma scénaristique très classique, aborde de manière plus crédible la thématique de l'intégration scolaire. Dans celui-ci, Gwen change d'établissement et peut en fin vivre sa scolarité en tant que fille, dans le club de basket féminin où éclate une rivalité entre elle et une autre Gwen : Gwen Thunder. Un peu à la manière de séries américaines, il est question de brimades où la nouvelle venue dans la série va défendre ses propres intérêts, quitte à ce que l'intrigue tombe dans un certain manichéisme et devienne assez prévisible. Pourtant, en creusant les thématiques de l’œuvre, tout cet arc scénaristique prend du sens : le lycée n’épargne jamais Gwen et montre un autre type de difficulté dans le cadre scolaire, tout ça pour évoluer vers une conclusion positive. Car, aussi surprenant que cela puisse paraître, Hana no Breath n'apporte pas de réel épilogue concernant Azami et Gwen dont la relation amoureuse, puissante, est cristallisée dès le début du second tome. La fin de la série est plus symbolique par rapport à l'évolution de Gwen qui, après s'être trouvée, doit faire face à ce qu'une vie scolaire peut apporter comme hauts et comme bas, autrement dit un quotidien ordinaire pour beaucoup de lycéens sur Terre. Le fait que les « secrets » de Gwen reviennent sur les devants de scène dans les manipulations de Thunder a du sens : ces anciens soucis se retrouvent balayés pour laisser place à un quotidien désormais ancré sans la tranquillité et l'ordinarité d'une vie adolescente.

L'originalité de Hana no Breath, en tant que manga, vient donc de l'absence de sujets vus et revus comme le harcèlement ou la réussite scolaire. La dimension lycéenne du récit sert avant tout à creuser le personnage de Gwen, et développe ainsi une véritable symbolique sur l'ensemble des deux opus.


Le regard la société sur l'homosexualité


Hana no Breath peut être considéré comme un Yuri du fait des sentiments amoureux qu'éprouvent les deux héroïnes, Azami et Gwen, l'une pour l'autre. Dès lors, il paraissait logique pour une œuvre française d'aborder quelques questionnements autour de la perception de l'homosexualité dans notre société, aussi parce que le décor de la série semble se situer dans un cadre occidental, et donc similaire au notre.

Et cela ne manque pas, Hana no Breath démarre par quelques préjugés de la part de notre chère Azami. Pour elle, les personnes homosexuelles se rabattent sur des individus de même genre qu'elles par dépit, parce qu'elles n'ont pas su trouver l'amour chez le genre opposé. Un réplique qui vient un peu bousculer tant elle s'avère caricaturale, à juste titre puisque l'idée était de partir d'une héroïne à la vision étriquée qui évoluera rapidement en se rendant compte qu'un amour sincère dépasse les genres. Constat évident : Azami prend rapidement conscience de son erreur, vouant alors un amour sans limites pour Gwen.


Par la suite, c'est surtout le premier tome qui va aborder le sujet de l'homosexualité, par quelques séquences discrètes et qui ne sont pas charnières pour le récit. On retrouve ainsi certains personnages aux idées préconçues et aux propos discriminatoires qui ne se rendent visiblement pas compte de leur homophobie, et d'autres qui, au contraire, soulèvent à peine le fait qu'Azami et Gwen sont toutes d'elles des jeunes femmes. L'épisode concernant le premier cas est assez jubilatoire par la réaction d'Azami, cette dernière symbolisant la réaction que beaucoup aimeraient avoir face à un tel individu, à condition de mettre de côté sa retenue.

Pourtant, Hana no Breath ne cherche pas à mettre ce sujet en avant, celui-ci restant alors très discret au sein de la série. Le manga de Caly développe surtout une histoire d'amour ainsi que le récit d'une Gwen pleine de tourments, une excellente chose justement puisque la série part du principe qu'une romance entre deux filles n'a pas à être remise en question. Hana no Breath est une histoire d'amour comme une autre et malgré les maux qui existent actuellement dans notre société, c'est en traitant le récit d'Azami et Gwen comme une histoire ordinaire, pas plus différente de celle d'une histoire hétérosexuelle, que l'évidence sera transmise la mieux possible.
  
  

HANA NO BREATH © 2017 CALY / Editions H2T

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