Un douceur de printemps au service du récit
Hana no Breath est une série simple dans sa manière de décrire l'amour, et qui se savoure avant tout par sa douceur présente à tous les instants. Chacun des deux tomes de la série est paru durant l'été, moment idéal pour développer la fraîcheur d'une idylle adolescente et faire ressentir au lecteur cette euphorie propre aux premiers émois amoureux, en l’occurrence ceux d'Azami et Gwen dans la série présente.
Car dans Hana no Breath, bien que la romance entre les deux héroïnes connaisse de nombreux hauts mais aussi quelques bas, l'autrice ne cherche jamais à plomber son ambiance par des drames inutiles. Ici, l'adolescence est traitée comme elle se doit, aussi les petites disputes qui éclatent durant les deux tomes sont des conséquences que tous ceux qui ont vécu une histoire d'amour durant leurs années lycée doivent connaître. La jalousie, voire la paranoïa, la peut de perdre l'être aimé à la moindre réaction un peu virulente... Une certaine candeur de l'amour qui définit parfaitement la romance adolescente, et c'est ce qui resplendit à la lecture des deux volumes de Hana no Breath. Ceci couplé avec les premiers petits instants amoureux : le premier rencard, la première virée shopping, le premier cadeau offert qui devra revêtir une certaine symbolique pour prouver efficacement l'amour des deux héroïnes, les premiers bisous un peu timide... L'amour naissant, mais déjà très fort, entre Azami et Gwen resplendi à travers les deux opus de la série. Chaque chapitre recèle de petits instants mignons, sans doute anodins pour des lecteurs plus âgés, et qui forgent la force de Hana no Breath, une fraîcheur printanière et romantique qui ramènera sans doute certains lecteurs des années en arrière, à l'âge ou le moindre petit rien faisait chambouler le cœur de tourtereaux... tout ce que ressentent Azami et Gwen le temps de deux tomes.
Dans cette idée de fraîcheur, mis à part quelques personnages comme Thunder qui sont montrés comme toxiques, la majorité du casting de Hana no Breath est imprégné de cette candeur. Y compris Judith, sorte de rivale amoureuse d'Azami, qui montre constamment un comportement ambigu. D'une manière générale, les personnage de la série sont simples et empli de bonne volonté, une orientation du récit qui impacte sa tonalité et lui donne une allure particulièrement vivante et pleine de fraîcheur. Hana no Breath, bien que certains petits moments dramatiques ponctuent la série, est un manga feel good par excellence, le genre de titre qui se savoure beaucoup plus durant le printemps que lors des jours glaciales.
La légèreté graphique de Caly
Hana no Breath est une série pleine de fraîcheur grâce à sa tonalité globale, son intrigue et ses personnages, mais la touche visuelle de l'autrice apporte énormément à cette dimension de l’œuvre. A commencer par le design des personnages.
En effet, bien qu'Azami, Gwen ou encore Judith soient lycéennes, donc de jeunes femmes se préparant doucement aux études supérieures, la patte de Caly les rend visuellement assez jeunes, ce qui apporte un côté enfantin et doux à la série. Pas d’exagération sur les physionomies, les deux héroïnes sont dépeintes comme mignonnes à croquer, assez simples dans leurs designs, Caly ne montrant jamais une volonté de trop en faire du côté des personnages, là où d'autres comédies sentimentales lycéennes s'en seraient donné à cœur joie pour développer des exagérations.
A côté de ça, le style graphique de Caly montre une vivacité particulière. Son trait est fin mais maîtrisé, les personnages aux apparences assez jeunes ont des faciès expressif, des yeux si scintillants qu'ils semblent déborder de larmes, et une sorte de rougeoiement qui leur donne l'air de réagir en toutes circonstances.. De la même manière, les environnements montrent eux aussi un aspect charmant, ceux-ci étant très présents mais rendus discrets pour ne pas trop en faire, et laisser les personnages en permanences au premier plan.
L'aura graphique de Caly peut être naïvement qualifié de « mignon à croquer », et c'est ce qui se dégage globalement de l'ambiance visuelle des deux tomes de Hana no Breath. Ainsi, les illustrations font davantage ressortir cette aura du récit, l'autrice prenant plaisir à montrer ses personnages dans des situations très symboliques, parfois presque métaphoriques, où elle joue en permanence avec feuillages, verdure et fleurs, afin de ne jamais dénaturer le titre de son récit.
Enfin, ce sont les mises en couleurs, un peu pastels, pas spécialement vives mais suffisamment appuyées pour rendre ces illustrations propres et charmantes, qui ressortent lorsqu'on prête un œil attentif au travail visuel de Caly. La dessinatrice a un style qui lui est propre, véritablement, si bien qu'un recueil d'illustrations couleur aurait une légitimité pour apprécier pleinement toute la qualité du travail graphique de Hana no Breath.
HANA NO BREATH © 2017 CALY / Editions H2T
