Japan Touch 2014 - Actualité manga
Dossier manga - Japan Touch 2014
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Introduction

    
Depuis de nombreuses années, le calendrier des conventions manga s'achève avec plusieurs évènements phares dont la Japan Touch, organisée depuis 1999 par l'association lyonnaise Asiexpo. En quinze ans, le festival n'a cessé de grandir, de changer de forme et de lieu, jusqu'à atterrir l'année dernière dans l'un des plus prestigieux lieux de la région Rhône-Alpes, le parc des Expositions d'Eurexpo Lyon-Chassieu.
  
 

Vers de nouveaux horizons

En 2013 (lire le reportage), le festival avait d'ailleurs changé de cap, en tranchant entre les deux mouvances qui se distinguent ces dernières années dans la plupart des salons : le rapport avec la culture japonaise d'une part, et les emprunts à la culture geek de l'autre. Asiexpo a décidé de consacrer un événement à chacun de ces aspects. Ainsi, la Japan Touch « historique », celle de novembre, se consacre à présent aux aspects les plus traditionnels. Les aspects de pop-culture sont quant à eux relégués à un nouvel événement, la Japan Touch Haru. Nous nous étions d'ailleurs intéressés à sa première édition, en avril dernier (lire le reportage). 
  
Pour l'édition 2014, le festival a voulu insister sur son aspect culturel et artistique en osant mettre en avant une thématique adulte : l'érotisme japonais. Déjà entrevue l'année passée, cette thématique aura été prépondérante par différentes expositions et conférences. La cerise sur le gâteau fut l'invitation via les éditions Taïfu Comics de Yamatogawa, un auteur de hentai très réputé, qui entreprenait là son premier voyage à l'étranger. 
     
    
    
    
Cependant, nous n'étions pas au bout des surprises préparées par Asiexpo. En effet, l'association a décidé d'apporter un renfort culturel à la Japan Touch avec un autre événement se tenant en parallèle : le Salon de l'Asie. Comme son nom l'indique, ce nouveau festival  souhaite regarder au-delà du Pays du Soleil Levant pour mettre en lumière d'autres pays, d'autres cultures issues du continent asiatique. Et pour cette inauguration, c'est l'Inde qui aura été mise à l'honneur !
Cette ouverture à la culture traditionnelle et aux thématiques inattendues est un pari très fort réalisé par Asiexpo. Mais le public aura-t-il répondu présent ? Se sera-t-il intéressé à ces aspects mis en retrait par d'autres salons, ou encore inédits ?  La Japan Touch est-elle définitivement entrée dans la maturité ?
       
    
  
    

Un climat lunatique

Ainsi, la première édition du Salon de l'Asie eut lieu en même temps que la seizième Japan Touch, les 8 et 9 novembre 2014, avec un billet commun pour les deux évènements. Pour préparer cela, Asiexpo s'est installée sur une surface de 22000m², soit le double de l'année passée. 
   
Les plans n'ayant été dévoilés qu'au dernier moment, nous pouvions nous attendre à deux évènements bien séparés l'un de l'autre. En fait, il n'en fut rien : les différentes zones d'exposition, d'activité ou de vente furent disposées de manière un peu aléatoire. On pouvait ainsi traverser des stands asiatiques pour atterrir sur des jeux de plateau japonais, puis aller à l'exposition Bollywood pour atterrir dans le merchandising en quelques pas. De même, le festival ne proposait qu'une seule scène, une seule salle de projection et une seule salle de conférences, pour accueillir un programme commun.
      
Au-delà de la distinction thématique, la gestion de l'espace était perfectible à d'autres niveaux. Ainsi certaines zones nous parurent trop espacées, comme l'espace restauration. Et d'un autre côté, les allées des différentes zones de vente étaient quant à elles beaucoup trop étroites, générant d'inévitables bouchons, et ce sur l'ensemble des deux journées. On s'étonnera également du nombre de zones différentes et de leurs distinctions, pas toujours très claires, ou encore de l'éloignement de certaines expositions par rapport à d'autres. Un bon point à noter toutefois : l'isolation de la scène, qui ne fut pas perturbée par le reste du tumulte de la convention, en particulier des jeux vidéo situés non loin de là. 
   
De même, l'organisation générale a accusé plusieurs couacs, avec quelques changements sur le planning et autres retards, ainsi qu'une installation tardive de certains postes, comme la table des dédicaces. Les bénévoles semblaient parfois perdus, et l'on aura pu noter quelques soucis d'encadrement et de sécurité, notamment au niveau de la scène. Aucun drame n'est cependant à déplorer, et c'est l'essentiel. 
    
Pour en revenir au programme, nous aurons tout de même noté une distinction entre les deux jours, avec une forte dominance japonaise sur le samedi (concours cosplay, concerts J-Music,...) et asiatique sur le dimanche (parade d'Asie, show indien...). Cela fut l'une des causes d'un phénomène assez inédit en convention, du moins jamais autant marqué que pour cette édition : d'un jour à l'autre, le public était radicalement différent ! Le samedi, la moyenne d'âge était assez base, et les fans de culture manga se sont fait majoritairement entendre ; alors que le dimanche, le public était plus adulte, les gens sont venus en famille, avec un regard beaucoup plus curieux. 
     
    
    
   
Quoi qu'il en soit, la Japan Touch a réussi le pari de l'affluence, en ayant atteint son nouvel objectif de 30 000 visiteurs. En attendant, les chiffres officiels, les premiers échos parlent de 17000 entrées sur le samedi, et de 13-14000 sur le dimanche. Avec un parti pris culturel prononcé et une affiche relativement pauvre en invités attractifs (aucune star du web à l'horizon), on pouvait avoir quelques craintes. Il faut croire que d'année en année, le salon est devenu un pèlerinage, un lieu de rendez-vous auquel l'on se rend, indépendamment du programme et du casting, pour retrouver ses amis, discuter de sa passion et sortir son plus beau costume. 
    
Malgré l'affluence record, le salon a-t-il atteint sa cible ? Tandis que l'espace de merchandising était constamment noyé de monde, les expositions nous ont paru bien désertes. La scène n'a pas toujours connu une affluence phénoménale, sinon au moment du sempiternel concours cosplay. Et l'aspect asiatique a fait plus office de curiosité passagère que d'un véritable intérêt. Aussi, même si l'on peut se féliciter d'un tel nombre d'entrées, la Japan Touch nouvelle formule et surtout Le Salon de l'Asie ont encore du chemin à faire pour faire mouche auprès d'un public concerné. 
    
  

© 2014 Manga-news.com

Commentaires

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Minkunette

De Minkunette [6811 Pts], le 17 Novembre 2014 à 13h56

17/20

Merci pour le dossier.

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