Salon de l'Asie
Comme nous l'avons présenté au début de ce dossier, la Japan Touch s'ouvrait au reste du continent Asiatique avec le Salon de l'Asie. Ce nouvel événement en parallèle a offert un cachet assez unique au festival, plus habituel des grandes foires que des conventions manga. Et pour cette première fois, c'est l'Inde qui était à l'honneur. Films, fanfares et expositions étaient là pour nous immerger dans une ambiance bollywoodienne.
Lumière sur l'Inde
Exposition Bollywood
Après être accueilli par un char typique, le premier aspect émergeant de cet hommage à l'Inde fut l'exposition Bollywood, séparant le merchandising des stands de vente traditionnels. L'exposition Si Bollywood m'était conté revenait sur un siècle de cinéma indien, en présentant principalement de nombreuses affiches de film, d'hier et d'aujourd'hui. Elle se scindait en deux parties : une zone cloisonnée et sombre pour revenir sur le passé, et un espace ouvert avec de grandes affiches pour symboliser l'ouverture du cinéma indien au reste du monde, avec également des pièces présentées sur des tréteaux. Au milieu de la première zone, l'on pouvait retrouver un petit espace de projection. Les différentes pièces semblaient être réunies selon des époques et/ou des thématiques différentes, et l'on pouvait même entrer dans un recoin consacré au cinéma érotique. Cependant, si le tout ne manquait pas de couleur, on aurait aimé un peu plus de fantaisie (avec des costumes, par exemple) et davantage d'indications.
Spectacles
Le Salon de l'Asie a également vibré au son de la troupe du Jaïpur Maharaja Brass Band, une fanfare composée de sept musiciens, qui se sont promenés dans les allées du festival et sur la place de la parade et entraînant les visiteurs avec eux. Le dimanche, ils se produisirent également sur la scène principale pour un show très festif, en étant accompagné d'un fakir qui a joué aux équilibristes et d'une danseuse contorsionniste.
Toujours sur la scène, nous avons également pu assister à deux initiations de danse Bollywood, chacune prodiguée par une danseuse différente. Toutes deux ont d'abord présenté une démonstration de leur talent avant d'inviter une poignée de spectatrices à les rejoindre sur scène. On sentait cependant que le show manquait de répétition, les échanges avec la régie étant un peu chaotiques !
Nous n'avons en revanche pas eu la chance de croiser le duo Saaj, composé de deux musiciens (au sitar et au tabla) qui se sont produits sur la place de la parade, face à l'exposition Bollywood.
Conférences
Sur l'Inde, nous avons pu assister partiellement à deux conférences.
En complément de l'exposition, Si Bollywood m'était conté proposait un focus sur le cinéma indien en compagnie du réalisateur Vinit Béley et de fresquistes à Bollywood, pour une conférence qui nous offrait quelques bases sur ce cinéma si particulier et souvent mal connu par les Français. Intéressant, mais inutile de dire qu'en seulement 30 minutes, il était difficile de rentrer dans les détails.
La conférence L'Inde, traditions, progrès et société, elle, s'avérait réellement intéressante dans la mesure où l'éditeur Raj de Condappa abordait la vision qu'il a de son pays autant dans ce qu'il a de positif que dans ce qu'il a de négatif. Le sujet se prêtait d'ailleurs très bien aux questions du public, certains connaisseurs ayant pu rebondir comme il se doit avec Raj de Condappa et le journaliste Gilles Bertin, pour un résultat là aussi trop court (une fois de plus, seulement 30 minutes), mais vraiment intéressant.
Orient Express
Village Asiatique
S'ils n'ont pas été autant mis en avant que le Japon et l'Inde, quelques autres pays étaient représentés au sein d'un Village Asiatique. Cet espace se composait essentiellement d'associations locales, culturelles et/ou humanitaires défendant la promotion de différentes cultures : vietnamienne, chinoise, ouzbèke, khmère, afghane ou encore cambodgienne. Certains se contentaient de présenter certains objets typiques quand d'autres les mettaient en vente au profit d’œuvres caritatives. Un lieu de découverte, d'échange et de partage, où il était également possible de s'inscrire pour de futur cours de langue. Hélas, cette zone était peut-être l'une des moins fréquentées du salon.
Parade d'Asie
Certaines associations du Village Asiatique ont également bénéficié d'une promotion sur la scène, avec un spectacle passant en revue divers pays. On aura ainsi découvert une tenue de l'ethnie chinoise des Han, ou des vêtements typiques de travail du Vietnam ou du Cambodge, le tout dans une ambiance de gala de fin d'année. Un spectacle relativement mignon et chaleureux, dont le moment fort aura été l'apparition d'un lion bleu, manipulé par deux « marionnettistes » de l'association culturelle des Vietnamiens du Rhône.
Expositions « Voyage en Asie »
A quelques pas du Village Asiatique et des arts martiaux se tenait un autre espace qui proposait plusieurs expositions, bien plus modestes que celle sur Bollywood ou des bonsaïs, mais qui représentait plusieurs facettes du continent asiatique. Voici quelques morceaux choisis.
Nous y retrouvions un peu d'Inde avec Stars et Sitar, une exposition présentant différents clichés de célébrités issues du cinéma indien et autres musiciens célèbres.
La Chine était à l'honneur de cet espace avec les calligraphies de l'artiste peintre Ning Jing, présentant différents styles d'écritures et quelques toiles. A côté, nous retrouvions une exposition consacrée aux tribus Miao, Dong et Yao, situées dans le Sud-est chinois, avec de nombreuses pièces textiles, broderies et tenues traditionnelles.
L'artiste française Virginie Broquet présentait une galerie intitulée En voyage avec Suzie Wong, nom de l'héroïne récurrente de ses œuvres, aux inspirations asiatiques très prononcées. Un voyage entre culture urbaine et traditions, multipliant les emprunts artistiques pour un résultat étonnant.
Conférences
Enfin, deux conférences sur la culture asiatique ont pu se glisser dans notre planning.
La calligraphie : un art spirituel proposait un petit topo sur cet art ancestral, présenté par l'artiste philosophe Ning Jing. Si les conférences sur la calligraphie sont un peu un classique de ce genre de salon, la présentation effectuée par Ning Jing s'avérait intéressante, notamment dans l'évocation des tracés et de l'harmonie des signes.
Quant à la conférence sur Le riz dans les cultures asiatiques, elle portait un peu mal son nom, l'animateur Roland Poupon ayant plutôt concentré la chose sur un exposé de l'histoire de la culture du riz en Thaïlande, en se basant sur une galerie de photos anciennes et récentes qui lui ont permis de démêler le vrai du faux, les préjugés qui règnent parfois sur cette culture. C'était donc très intéressant, mais, malheureusement, une nouvelle fois trop court.
De ces deux conférences, on retiendra également la sensation d'assister plus à une sorte de cours en amphi qu'autre chose, ce qui n'était pas forcément dépaysant. Le contenu, lui, était néanmoins assez pertinent et abordait certaines choses sous des angles que l'on n'a pas l'habitude de voir. Mais la brièveté des conférences, encore et toujours, laissait une impression de trop peu.
Il était également intéressant de voir que, là où les conférences sur le Yaoi ou sur l'érotisme attiraient un public relativement jeune et en majorité issue de la culture manga, celles sur l'Inde ou sur les cultures asiatiques avaient réussi à déplacer un public un peu plus posé et mature. Il n'y avait pas forcément toujours grand monde pour cette deuxième catégorie de conférences, mais la volonté du salon de se redonner une image plus "culturelle" semblait avoir quand même trouvé un minimum d'écho.
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De Minkunette [6811 Pts], le 17 Novembre 2014 à 13h56
Merci pour le dossier.