Introduction
Ce n'est plus un secret pour personne : les conventions estampillées « Japon » ont été, au fil des années, parasitées par des thématiques qui n'ont pas grand-chose à voir avec le Pays du Soleil Levant. Cinéma et séries américaines, créations web en tout genre, comics, jeux vidéo, jeu de plateau,... Ce que l'on appelle aujourd'hui la culture geek s'est massivement étendue sur de nombreux territoires, massivement représentés par leurs fans. Après tout, à moins d'être un otaku pur et dur, il n'est pas rare que nous nous intéressions à d'autres facettes des mondes de l'Imaginaire, et cette évolution semble au final bien naturelle, en dépit des valeurs premières de ces salons.
Aussi, sur ces dernières années, nous avons pu assister à l'émergence de nouveaux évènements se démarquant du manga et de la japanimation, remplaçant le sempiternel mot « japan » par le mot « geek » : les Geek Faëries, le Lyon Geek Show, Geekopolis,... en tentant au passage de ringardiser les conventions historiques qui durent, de leur côté, montrer que les autres thématiques chères à leurs visiteurs sont bien présentes. L'exemple le plus probant reste Japan Expo et son Comic Con', qui fait d'ailleurs une pause cette année pour revenir en force (et en indépendant?) en 2015.
Cette remise en question, l'association lyonnaise Asiexpo se l'est également posée pour sa Japan Touch, festival d'automne qui perdure depuis 1999. En quinze éditions, le festival a lui aussi lentement dérivé vers des thèmes plus généralistes de cette culture émergente. Alors, en 2013, les ambitions du salon furent bouleversées pour un retour aux sources, vers la culture japonaise au sens large. Nous avons d'ailleurs eu le loisir d'observer cet événement dans un précédent reportage. Mais, pour ne pas léser le public lyonnais, Asiexpo s'est également lancé vers un second rendez-vous, à la manière des déclinaisons provinciales de Japan Expo ou des deux éditions annuelles du Toulouse Game Show (tombant d'ailleurs, par un malheureux hasard, aux mêmes dates deux fois consécutivement). Ainsi naquit Japan Touch Haru (« Haru » signifiant « printemps »), le pendant geek assumé de sa grande sœur conservatrice, dont la première édition a eu lieu les 12 et 13 avril derniers.
Teasé dès fin décembre avec l'apparition d'une mascotte à l'allure volontairement régressive pour parler à notre cœur de grands enfants (et qui servira de visuel principal à l'affiche, pour un résultat assez discutable), Japan Touch Haru s'est peu à peu dévoilé au fil des mois avec une liste d'invités en grande partie francophones, assez habitués à l'exercice des conventions. De plus, le festival clama rapidement son orientation « 2.0 », avec une application mobile pour mieux déambuler dans le festival, un mur twitter pour réagir en direct et une nuit des youtubers, de quoi rester à proximité de nos réseaux sociaux même lors de ce rendez-vous « IRL ». Pour autant, l'aspect Japon reste encore assez présent au niveau des animations, sans parler du nom de l'évènement en lui-même. Alors, ce nouveau salon se démarquera-t-il vraiment de son aîné ? Quelle différence avec les autres conventions qui ont, peu à peu, cédé du territoires aux univers occidentaux ?
Constat général
Après avoir conquis l'une des plus grandes salles de la région Lyonnaise pour la Japan Touch en novembre dernier, Asiexpo est revenue sur ses pas pour cette édition printanière qui a, pour l'heure, bien moins d'ambition que sa grande sœur en terme d'affluence. Ainsi, nous voilà de retour au Double Mixte, sur le campus de l'Université Lyon 1, qui accueillit le salon en 2011 et en 2012. Pour cette première édition de Japan Touch Haru, Asiexpo exploita un étage et demi, ce qui correspond à une surface médiane entre les deux années précitées. Mais l'expérience des lieux ne semblait, hélas, pas avoir été très profitable...
Au niveau 0, nous pouvions ainsi retrouver un espace de merchandising à peu près similaire à celui de 2012. En bordure de ce dernier s'étalaient les expositions, le coin consacré aux webséries et autres youtubers, un espace de jeu de plateau, la zone des dédicaces ainsi que trois salles plus cloisonnées, dédiées au karaoké, aux projections et aux conférences. Pour ce rez-de chaussée, la disposition était plutôt efficace, même si la chaleur des lieux se fit rapidement sentir. Fort heureusement, il fut rapidement décidé d'ouvrir toutes les écoutilles afin de faire profiter les visiteurs et exposants d'un courant d'air salvateur.
Au niveau 2, s'étendait la scène principale, destinée à accueillir concerts, défilés cosplays et autres spectacles majeurs du festival. Au bout de cette dernière, nous trouvions l'espace restauration, le tout étant mis en parallèle avec la zone dédiée aux jeux vidéo. Cependant, la scène n'étant pas isolée du reste par une cloison, l'étage était rythmée par une cacophonie permanente. En particulier, la scène et le stand Nintendo semblait jouer à qui gueulerait le plus fort, se nuisant l'un l'autre et gênant tous les autres exposants. Sans oublier la chaleur !
La gestion de l'espace semblait être le souci majeur de cette première édition, en particulier au niveau des accès et des couloirs. On pensera notamment à la file de dédicace du stand Head Trick, s'étendant jusqu'à l'une des entrées du niveau 0, ou encore à ces nombreux photoshoots de cosplayers dans des escaliers déjà bien trop étroits. De même, plusieurs soucis auront été évoqués au niveau des allers et venues dans l'enceinte du festival : l'entrée et la sortie étant dissociée, certains staffs obligeaient les visiteurs à refaire un tour complet après une pause en extérieur ! Idem pour la gestion de l'évacuation du niveau 2 le samedi soir, fermé une demi-heure avant le niveau 0.
Après le succès de Japan Touch 15 et ses 23000 visiteurs, les attentes d'Asiexpo pour cette déclinaison étaient plus modestes, de l'ordre de 10 000 entrées. Mais, selon les premiers échos, la Japan Touch Haru n'aurait fait que frôler son objectif, avec un millier de moins par rapport à ses prévisions. Loin d'être un échec retentissant, ce chiffre timide est toutefois inquéitant après le plébliscite de novembre. Avec l'absence de Japan Expo Sud et la non-reconduction du MAGS et du Cartoonist, Japan Touch Haru aurait du s'imposer comme l’événement majeur de ce printemps 2014 pour le Sud-Est de la France. Comment expliquer une telle timidité de la part du public ? Peut-être est-ce dû à la concurrence frontale avec le TGS Springbreak, ou encore à la période riche en examens pour les étudiants. Mais peut-être aussi que les visiteurs ont boudé cet événement à l'affiche résolument timide, et qui avait du mal à affirmer une identité propre...
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De Vinz [0 Pts], le 04 Juin 2024 à 00h07
Merci pour le dossier nostalgique de mon côté, je recherchais un stand particulier et je l'ai retrouvé grâce à vous 😌👍
De TheSpy22 [2051 Pts], le 18 Avril 2014 à 21h29
Très bon dossier, une Japan que je trouve toujours aussi conviviale contrairement à la Japan Expo.
Comme en 2012 au double mixte il valait mieux payer ses places sur places (J'ai pas fais l'erreur cette fois^^).
Un peu déçu par le choix de figurine (Dragon ball, One piece qui devaient bien représenter la moitié des figurines proposés) qui était très limité (Même si j'ai craqué pour une figurine de Black Hanekawa, un personnage issue d'un anime que je ne connais pas du tout ^^), sinon les animation étaient plutôt sympa même si je trouvais que les concert faisaient un peu trop "Brouhaha" (Perso j'entendais que les percussions et le chanteur(-se) donc ça le faisait pas trop), et qu'il y a eu quelques loupé^^.
Sinon j'apparais sur une des photos, donc on peut s'arranger pour la somme du dédommagement si vous ne vous voulez pas avoir d'ennuis avec la justice, ok ;)
C'est une blague bien sûr :D