L'âge de la maturité ?
Dans la catégorie des festivals français dédiés à notre passion, il y a bien sur les mastodontes estivaux, mais aussi les rendez-vous de province qui grandissent d'année en année. Lancée en 1999, la Japan Touch fait partie de ces événements qui affichent une honorable longévité, après avoir fêté le week-end dernier sa quinzième édition. Connaissant une affluence exponentielle lors des dernières années, le festival se devait de marquer un grand coup pour célébrer ce symbolique palier. Ce fut chose faite en tout début d'année, lorsque l'association Asiexpo, qui organise l’événement, annonça un nouveau déménagement dans l'une des salles les plus prestigieuses de la région rhodanienne : le parc des Expositions d'Eurexpo !
Ambitions et reconsidérations
En annonçant son arrivée dans ces imposants locaux, la Japan Touch a donc fait le choix d'avancer à pas de géant, alors qu'elle aurait très bien pu faire le choix de la progression tranquille au Double Mixte pour une année supplémentaire ou deux. Mais le festival ne déroge pas à la tradition qu'il s'est imposé pour ces précédentes représentations, en conquérant de nouveaux établissements tous les deux ans. Avec Eurexpo, il atteint ici une surface équivalente à celle de 2012, à ceci près que les 10 000 m² sont à présent répartis sur un seul niveau et non sur deux étages. Mais surtout, ce choix augure de futures extensions pour les années à venir, puisqu'un seul hall fut exploité cette année. Bien sur, cette hausse de standing a un prix, hausse ayant des répercussions pour les exposants comme pour les visiteurs, les prix des tickets ayant tous augmenté d'un euro. Ainsi, après avoir fait cette annonce choc en février 2013, la Japan Touch 15 avait un peu moins d'une année devant elle pour nous séduire et pour nous faire croire à ce pari sur l'avenir.
Nouveau site web, communication plus imposante sur les réseaux sociaux,... en quelques mois, Asiexpo s'est offert de nouveaux outils pour passer à l'offensive, même s'il fallut attendre la rentrée pour voir enfin poindre les premières annonces. Des annonces d'autant plus attendues qu'entre-temps, un autre salon bien connu était venu lui faire de l'ombre : la septième édition du Toulouse Game Show, tombant elle aussi pour ce dernier week-end à cheval entre novembre et décembre. A 360 kilomètres de distance l'un de l'autre, on pourrait croire que les deux événements n'auraient pas de quoi se gangrener l'un l'autre. Mais c'est alors que les têtes d'affiches de la sphère geek (Le Joueur du grenier, Marcus, Antoine Daniel,...) ont rapidement fait leur choix, en préférant massivement le salon pyrénéen. Attendue au tournant, la Japan Touch a finalement présenté ses invités en octobre, en prenant le contre-pied de toutes les espérances...
En effet, tandis que la plupart des conventions dites de « pop-culture japonaise » rognent sans complexe vers la culture geek au sens large, en invitant des figures issues de la scène vidéoludique, des web-séries et autres acteurs américains, Asiexpo a décidé de revenir aux fondamentaux et de faire de la Japan Touch une véritable déclaration d'amour à la culture japonaise, au sens moderne comme traditionnel. Après avoir conclu l'aventure de son festival annuel dédié au cinéma asiatique l'année dernière, l'association a décidé de rassembler toutes ces valeurs dans ce qui est devenu son « main event » sur ces dernières années. Et ce changement s'exprime par les deux principales têtes d'affiche. Tout d'abord Yumiko Igarashi, la reine du shojo, pour représenter la culture manga par son aspect patrimonial. Mais également le romancier Genichiro Takahashi, figure de proue de la littérature nippone contestataire, dont l'aura reste hélas assez faible sous nos latitudes, mais dont la présence témoigne d'une mise en avant de secteurs encore inexplorés. De plus, le festival a décidé de mettre à l'honneur la mode et la cuisine japonaise, avec de nombreux auteurs japonais et français dans ce secteur.
Bien évidemment, les premières réactions face à cette nouvelle orientation ne se firent pas attendre, et les premiers commentaires restèrent plutôt circonspects devant l'absence de certaines têtes d'affiche récurrentes. Les mentalités ne changent pas en un jour, et Asiexpo avait bien pris conscience du fait que les visiteurs habituels puissent être froissés par ces choix, tout en espérant s'attirer les grâces d'un nouveau public, plus familial, plus curieux, plus prompt à s'enthousiasmer devant les merveilles de la culture traditionnelle du pays du soleil levant.
Japan Touch 15 était donc l'édition « quitte ou double » pour Asiexpo, tant dans la forme, avec ce déménagement vers une salle plus colossale, que dans le fond, avec ce revirement vers la culture nippone. C'est donc avec une certaine appréhension, teintée de curiosité et d'impatience, que je me levais pour me rendre à l'autre bout de Lyon et découvrir si ce pari allait être gagnant ou non....
Eurexplosion !
En ce dernier jour de novembre, et malgré une température particulièrement basse, le ciel de la région Lyonnaise était au beau fixe. Et tandis qu'Asiexpo avait opté pour une ouverture assez tardive en ce premier jour (11h), le premier contact avec les lieux était particulièrement prometteur : l'Espace Lumière, servant de hall d'accueil, était rempli d'une foule compacte, prête à envahir les lieux dès le coup de départ. Le suspens est donc vite retombé : la Japan Touch 15 allait être au moins un succès d'affluence. Le lendemain, tandis que l'ouverture était avancée d'une heure par rapport à la veille et que les conditions climatiques avaient quelque peu périclité, le constat était encore plus éloquent : la file d'attente s'étendait même jusqu'à l'extérieur de l'imposant bâtiment !
Asiexpo peut donc souffler : partant d'une espérance de 20 000 entrées, cette quinzième édition a finalement rassemblé près de 23 000 visiteurs (22 977 très exactement), ce qui correspond grossièrement au double de l'affluence de l'année précédente ! La nouvelle orientation du festival, portée par l'attrait de ce nouvel espace d'accueil et par une campagne massive d'affichage dans les lieux publics (notamment les stations de métro), a ainsi réussi à préserver ses fidèles visiteurs tout en attirant les néophytes, ainsi que les familles venues massivement. Ce premier essai est donc un coup de maître, au mépris des réticences et autres inquiétudes que l'on pouvait ressentir.
Une affluence qui sera allée jusqu'à surprendre même l'équipe organisatrice, assez peu préparée à gérer une telle foule dès l'ouverture. Les visiteurs ont visiblement opté davantage pour la billetterie sur place que pour les préventes (peut-être ont-ils hésité à venir jusqu'à la dernière minute ?), et à cause de quelques couacs techniques, la réception de cette foule a pris du temps. Certains auront ainsi attendu une heure et demi avant de pouvoir enfin rentrer au sein du Hall 4.1. Cependant, cela n'a pas découragé certains à revenir le lendemain. Peut-être faudra-t-il être plus prévoyant la prochaine fois ? Notons toutefois qu'en comparaison de l'édition précédente qui avait accumulé les petites mésaventures, les 120 bénévoles d'Asiexpo ont fait preuve cette année d'un professionnalisme louable. Certes, des petits problèmes, il y en a eu, et il y en aura sans doute toujours, mais ils sont passés relativement inaperçus aux yeux du public, et c'est le principal. Les plannings ont pris un peu de retard sans être totalement dépassés pour autant (une demi-heure grand maximum).
Le reste des soucis provient avant tout de la gestion de cet espace encore inconnu. En soi, la disposition des lieux était plutôt pertinente, mais les allées était bien trop petites pour pouvoir accueillir une telle marée humaine sur les temps forts de la journée. Les points De même, la place devant la scène était au départ délimitée par quelques rangées de chaises, trop peu nombreuses pour le nombre de spectateurs. Aussi ont-elles été ôtées en plein milieu du concours cosplay du samedi, créant un certain désordre, mais rien de bien méchant. Gageons qu'à l'avenir, le festival pourra s'étendre à d'autres salles d'Eurexpo et que le staff aura pris ses aises dans cet immense hall.
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De ukilo123 [174 Pts], le 10 Décembre 2013 à 13h38
ji suis pas aller mais ca avais l'aire bien !!!
De Minkunette [6811 Pts], le 07 Décembre 2013 à 13h19
Merci pour le dossier, les photos sont super, l'evenement avais l'air tres sympa.
De akiko [5480 Pts], le 06 Décembre 2013 à 22h37
Très bon dossier, merci =)
C'est vrai que les allées etaient vraiment etroites! Par contre j'ai apprécié le parking (on manquait vraiment pas de place!)
Les stands etaient vraiment sympa (j'ai particulierement apprécié Okiwoki, Tegami Den, la librairie (j'ai perdu son nom^^), le stand a l'entrée de figurines ou j'ai fais le plein d'HAKUOUKI ^^....) Les animations etaient top, j'avais l'impression, d'etre dans un anime =)
Vraiment vraiment bien <3
De TheSpy22 [2002 Pts], le 06 Décembre 2013 à 21h48
Très bon dossier, dommage que vous n'ayez pas mis le nom de la boutique qui vendaient plein de figurine en début d'allée.
Par contre le vendeur de Manga connexion n'avait pas l'air très aimable (Je l'ai vu de loin^^)
Sinon j'ai pas trouvé Booken, peut être qu'il n'y était pas le dimanche...
En tout cas très bon dossier et assez bonne Japan Touch.
Je me demande à quoi va ressembler celle de primtemps 2014 !
De Ludwiga [353 Pts], le 06 Décembre 2013 à 20h33
Ouch, dommage pour la conférence de Park Jin-Hwan et Jeon Geuk-Jin, je voulais justement en savoir un peu plus sur leurs projets.
En tous cas, c'est une bonne chose que ce festival ait eu du succès. Il y avait vraiment des auteurs et artistes de tous horizons et des activités très diversifiées !
Merci d'avoir couvert cet évènement et d'avoir partagé avec nous vos impressions !