Jojo's Bizarre Adventure - Saison 3 - Stardust Crusaders - Actualité manga
Jojo's Bizarre Adventure - Saison 3 - Stardust Crusaders - Manga

Jojo's Bizarre Adventure - Saison 3 - Stardust Crusaders : Critiques

Jojo no Kimyou na Buken

Critique de la série manga

Publiée le Jeudi, 07 Avril 2016

Dans sa politique de proposer l’intégralité de la saga Jojo’s Bizarre Adventure à ses lecteurs, Tonkam a entamé une réédition des premières parties, celles éditées par J’ai Lu en son temps. De manière évidente, c’est Stardust Crusaders, le troisième arc du manga, qui a eu le privilège de renaître en premier. S’étalant sur 16 tomes, les volumes 13 à 28 du manga original, la série nous emmène cette fois dans un voyage oriental, vers l’Égypte.


Début des années 90, des décennies se sont écoulées depuis la victoire de Joseph sur les Hommes du pilier. Âgé, il se rend maintenant au Japon afin de raisonner son petit-fils, Jotaro Kujo, qui s’est volontairement fait emprisonner. Et pour cause, il se décrit comme hanté par un esprit démoniaque. Mais ce fantôme n’en est pas un, il s’agit d’un Stand, un double psychique doté d’incroyables capacités. Mais cette apparition de Stand résulte d’un fait plus grave : Dio Brando, ennemi héréditaire de la famille Joestar / Kujo, est de retour ! Plus grave encore, Holly, fille de Joseph et mère de Jotaro, tombe grièvement malade à cause de son corps qui rejette l’éveil de son Stand. Pour la sauver, Jotaro, Joseph et leurs compagnons doivent éliminer Dio, responsable de ce maléfice. Celui-ci se trouvant en Egypte, un long voyage commence.


A chaque série Jojo son contexte, et nous avons ici droit à un grand voyage en Egypte. Cette partie sonna comme une révolution de la saga à son époque, car était bien plus longue que les précédentes. Evidemment, cette norme a été révolutionnée depuis par Steel Ball Run, septième partie de la saga qui dépasse la vingtaine de volumes.


Stardust Crusaders adopte ainsi une formule classique : A travers leur périple, les héros côtoient différentes cultures, différentes civilisations, et ne manquent pas d’affronter un manieur de Stand ennemi à chaque étape de leur aventure. Linéaire donc, mais une recette qui ne lasse pas grâce à la sensation de dépaysement dépeinte par Araki. Notons qu’à cette époque, situer l’action loin du Japon, dans des pays d’orient comme l’Inde ou l’Egypte, était un très gros risque.


Stardust Crusaders a sonné comme un renouveau de la saga Jojo grâce au nouveau concept qu’il a introduit, une mécanique qui a influencé bon nombre d’œuvres comme Shaman King, One Piece ou Persona : les Stand. Doubles psychiques dotés de pouvoirs qui lui sont propres, ces entités ont permis d’apporter une nouvelle vision du combat. Les protagonistes ne luttent pas forcément à la force de leurs poings, abandonnent toute idée d’une énergie interne comme l’aura, et se voient pourvus de dons surnaturels, permettant d’élargir les horizons des affrontements aussi loin que possibles. Et si nous retrouvons quelques capacités classiques comme le maniement du feu, d’autres sont bien plus inventives comme le pouvoir de s’immiscer dans des cauchemars, ou encore celui d’Arby consistant à emprisonner l’âme du joueur qui perdrait la partie. Vous avez dit Yu-Gi-Oh ! Et non, preuve que cette partie a inspirée plus d’un manga ! La diversité des Stand permet alors de renouveler les combats et apporter des ambiances différentes. Décalés, oppressants, intenses… Les combats ne sont jamais les mêmes, et procurent des sensations nouvelles à chaque fois !


Nouvelle mécanique de la série, les Stand prennent leurs marques, au fil du temps. En effet, ce n’est que passé quelques volumes qu’Araki se rendra pleinement compte du potentiel de son concept, et exploitera toute son inventivité pour faire de Jojo’s Bizarre Adventure une série plus bizarre que jamais.


Et comme le mangaka ne fait jamais rien comme les autres, sa galerie de personnages est atypique, elle aussi. Outre le fait que le héros soit un japonais, lycéen et taciturne, son entourage rompt quelque peu avec les clichés, notamment grâce à Joseph, le grand-père toujours en forme, Abdul, le cartomancien égyptien, ou Jean-Pierre Polnareff, le français baraqué et dragueur. Sur sa totalité, Stardust Crusaders fait venir chaque protagoniste au premier plan, au tour par tour. Et même si certains sont d’avantage mis en avant que d’autres, comme Jotaro ou Polnareff, chacun a droit à son moment de gloire ou à ses adversaires prédéfinis.


Du côté des adversaires, Dio brille de charisme par sa non-présence. Certains l’auront peut-être connu dans Phantom Blood, le premier arc, lors de sa publication chez J’ai Lu, permettant de connaître le background de l’antagoniste. Mais pour les nouveaux venus, les mystères autour de ce personnage sont totaux. Restant systématiquement dans l’ombre, Dio ne se dévoilera que dans les deux derniers opus pour le meilleur et pour… le meilleur ! Evidemment, pour un développement correct du personnage, le mieux est de se tourner vers la première partie du manga qui nous conte sa déchéance.


Concernant les autres ennemis, le fait qu’ils s’alternent en permanence fait que nombre d’entre eux n’ont pas droit à un développement, et disparaissent aussi vite qu’ils sont arrivés. Pour pallier à ce défaut, Araki tente alors de renouveler son casting, créer des adversaires tantôt charismatiques, tantôt grotesques, une chose qu’il réussit très bien. Certains d’entre eux sont voués à réapparaître, permettant aux lecteurs de s’attacher à eux, comme c’est le cas avec Hol Horse.


Graphiquement, Stardust Crusaders a gommé quelques défauts des premières parties, notamment dans les proportions. Cet arc garde toutefois son atmosphère graphique atypique, construite par des personnages bodybuildés, excentriques physiquement, déployant des Stand aux designs complètement inventifs, évoluant sur des paysages prouvant qu’Araki a effectué un profond travail de renseignement pour construire son récit, et sur une narration parfois grotesque qui fait ressortir cet aspect si bizarre de la série. Nous ne sommes pas encore aux personnages androgynes post parti 5, l’héritage de Tetsuo Hara se fait pour le moment ressentir. Le trait du mangaka en rebutera certains, mais il faut savoir se laisser envoûter par l’univers graphique de l’auteur afin de plonger pleinement dans la série.


Du côté de l’édition, Tonkam a oscillé entre le très bon, les choix plus douteux, et les erreurs d’inattention. Saluons par exemple l’arrivée des tranches violettes, proches des volumes japonais, mais qui contrastent avec les volumes blancs des parties 5 et 6. La retranscription des noms a aussi divisé les fans, par exemple pour le personnage d’Abdul qui est d’avantage connu en tant qu’Avdol dans la communauté Jojo. Enfin, on reprochera à l’éditeur quelques coquilles dans les volumes, mais plus particulièrement cette fameuse tranche du volume 12 qui reprenait la vignette du tome 11. Il est dommage que par inattention, un éditeur avec tant d’expérience commette de telles erreurs, on espère alors que cet incident aura servi de leçon.


Stardust Crusaders, la troisième partie de Jojo’s Bizarre Adventure, est une œuvre dépaysante, qui sonne comme un vent de fraîcheur dans le paysage du shônen, même vingt ans après sa publication japonaise. Outre ce formidable voyage à travers l’orient, nous retenons ces combats si inventifs menés par des personnages hauts en couleur auxquels nous nous attachons rapidement. D’ailleurs, les quelques sacrifices de fin de récit ne manquent pas de choquer, une marque de fabrique de la saga Jojo. Même pour un novice de la saga, cette troisième partie est une excellente occasion de se lancer dans le manga tant elle introduit le concept des Stand qui éclipse totalement l’Onde, et ne quittera plus jamais le récit. Pour tout passionné de shônen, Stardust Crusaders est un incontournable qui se présente comme un précurseur du nekketsu moderne, et assurément un chef-d’œuvre du genre.


Chroniqueur: Takato

Note de la rédaction
Note des lecteurs
18/20

Evolution des notes des volumes selon les chroniques:

18.00,15.00,15.00,16.00,15.00,15.00,16.00,16.00,15.00,14.00,17.00,16.00,15.00,17.00,16.00,18.00

Les critiques des volumes de la série