Angel Heart - 1st Season : Critiques

Il y a des oeuvres qui marqueront à jamais des générations entières, et City Hunter, au même titre que Dragon Ball ou Saint Seiya, est de celle-là. Alors quand les vieux briscards du manga et de l’animation que nous sommes apprenons que son auteur, l’extrêmement talentueux Tsukasa Hojo, va en faire une suite, c’est la planète manga entière qui est en ébullition ! Pourtant cette suite, qui n’en est pas réellement une a de quoi surprendre et ne va pas satisfaire tout le monde…

La série débute sur la préparation du mariage entre Ryo et Kaori, mais un drame va survenir et cette dernière, victime d’un accident de la route, ne survivra pas. En parallèle, une jeune fille, élevé pour être un redoutable assassin va tenter de se suicider ne supportant plus sa vie…le cœur de la première va être transplanté dans le corps de la seconde pour que celle-ci vive. Ryo va alors adopter cette dernière, la jeune Xiang-Ying qui va devenir sa fille de cœur tout en étant une incarnation de Kaori ; elle va également devenir le nouveau City Hunter en aidant son père à remplir les contrats…

Alors suite ou pas suite ?

On retrouve les mêmes personnages, la même ambiance (à peu près), mais le contexte a quelque peu changé. Les évènements de City Hunter ont bel et bien eu lieu, puisque Angel Heart commence à peu de choses prés là où City Hunter s’était conclu, et pourtant l’auteur insiste en précisant que ce n’est pas une suite, plutôt un autre série dans un univers connu… Cela se tient dans le sens où City Hunter était vraiment ancré dans les années 80, au niveau de l’ambiance des intrigues, alors que Angel Heart se veut plus contemporain, et se positionne bien dans les années 2000…or les personnages n’ont pas vieilli d’un iota ! Comment faire une suite cohérente dans deux époques différentes dans ces conditions-là ? Cependant si les fans prennent ça comme une suite ils ne seront pas perturbés non plus…

En ce qui concerne l’ambiance, on rencontre le même changement de ton que dans City Hunter : la série commence en bon seinen, où les contrats se concluent sur la mort des cibles, où les armes à feu tuent et des tueurs professionnels sont de vrais tueurs…et rapidement, à l’instar de City Hunter, le ton change radicalement et redevient beaucoup plus léger, orienté vers l’humour et les bons sentiments. Ceux qui comme moi étaient heureux de retrouver cette ambiance noire qui collait tant à l’univers ne seront pas satisfaits longtemps, mais d’un autre côté c’était prévisible. Ce qui l’était moins, et qui a perdu nombre de lecteurs déçus de la tournure des évènements, c’est justement ce trop-plein de bons sentiments !

Les affaires à résoudre tournent trop souvent autour de simples histoires de cœur, et si elles sont parfois très bien traitées, il arrive que l’auteur en fasse des tonnes en cherchant à tout prix à nous tirer les larmes ce qui ne fait qu’agacer le plus souvent…beaucoup n’ont pas reconnu City Hunter ici, ce qu’ils étaient venus chercher. Mais justement, il faut se faire à l’idée, que ce n’est plus City Hunter, mais bel et bien Angel Heart, à partir de là il faut vraiment la prendre comme une nouvelle série. Une fois ce simple constat accepté, on prend davantage de plaisir à lire la série et on profite d’autant plus du savoir faire de l’auteur pour mettre en scène de belles histoires.

Bien sûr, c’est parfois redondant, certaines histoires, notamment celles tournant autour de la relation entre certains personnages traînent un peu en longueur, mais l’auteur arrivent à créer de nouveaux personnages très intéressants et surtout exploite à merveille les anciens, en particulier Umibozu dont les histoires centrées sur lui sont les meilleurs.

La fin de cette série n’en pas réellement une, il ne s’agit que de la fin de la première saison, mais qui ne ressemble en rien à une fin. Cette étrangeté éditoriale est due à un changement d’éditeur au Japon ce qui a entraîné une interruption, forçant quelque peu l’auteur a créer cette scissure (que l’on ne remarque pas) entre une première et une deuxième saison !

Une série surprenante, déroutante, notamment pour les fans de City Hunter qui y voyaient une simple suite, mais qui propose de très beaux moments. Et c’est toujours un plaisir de se régaler du savoir-faire de Hojo !