Un petit coin de bonheur - Actualité manga
Dossier manga - Un petit coin de bonheur

Un petit coin de bonheur


Premier récit du recueil d'histoires courtes de Kaori Hoshiya, Un petit coin de bonheur donne aussi son titre à l'ouvrage. Ce n'est pourtant pas le premier travail professionnel de l'autrice, au contraire même puisque le recueil applique une chronologie décroissante. Un petit coin de bonheur, c'est justement la dernière intrigue courte dessinée par l'artiste, avant de s'adonner à ses premières séries.

C'est sous le titre Karekore Kirakiramachi (かれこれきらきらまち) que paraît cette histoire dans le premier volet du dcolle, un complément au magazine Bessatsu Margaret proposé avec l'édition de mai 2015 de la revue.

Satsuki et Haruka sont deux amis d'enfance, si proches et inséparables que tout le monde les pense en couple. Pourtant, il n'en n'est rien : Haruka, très flegmatique, pose bien des soucis à son amie qui doit veiller sans cesse sur lui. Tous deux sont aussi liés par Patrash, un chien qu'ils ont recueilli lorsqu'ils étaient plus jeunes et recueilli par le gardien du lycée. Leur lien, assez fusionnel, est moqué par leur camarades, et Satsuki ne voit rien de plus dans leur relation... Jusqu'à ce que Haruka, endormi, l'embrasse.


KAREKORE KIRAKIRAMACHI © 2015 by Kaori Hoshiya by SHUEISHA Inc.

Avec cette première histoire de l'ouvrage, Kaori Hoshiya aborde un concept scénaristique très attaché à la comédie sentimentale : Les amis d'enfance évoluant vers le couple amoureux. De par cette simple idée, on devine d'emblée la finalité du récit. Mais rien de décourageant pour le lecteur puisque la surprise scénaristique n'est pas l'intérêt recherché, ni même le point d'orgue de ce chapitre. A la place, Kaori Hoshiya dépeint subtilement une ambiance fleur bleue teintée de mélancolie, de part les doutes de Satsuki. Il faut dire que Haruka est un garçon imperceptible, justifiant l'état d'esprit de l'héroïne qui ne saura pas vraiment quoi penser de leur relation, et ce jusqu'au bout.

En mettant en parallèle Un petit coin de bonheur avec les deux œuvres développées de l'artiste, Don't worry, Be happy et Like a little star, on remarque une nouvelle fois l'attachement de la mangaka pour les histoires d'amour au cheminement non linéaire. La rencontre n'est pas un coup de foudre, et la relation se bâtit avec le temps. Il n'est donc pas question d'un amour au premier regard mais quelque chose de plus mature. La bonne idée avec cette histoire d'amis d'enfance, c'est que les sentiments réciproques des deux protagonistes sont légitimés en quelques mots, et éventuellement par quelques cases de flashback. Il n'en faut pas plus pour créer la profondeur de cette idylle qui ne donne pas l'impression d'une amourette sortie de nulle part. Notons d'ailleurs que Satsuki n'est pas sans rappeler, physiquement, Anzu Mamenoki de Don't worry, Be happy. Heureusement, Haruka ne ressemble que peu à Seiji Yamabuki de la même histoire.

Milk


La deuxième histoire du recueil est nommée chez nous Milk, ce qui est aussi le titre original de la nouvelle. Elle fut publiée dans le 11e numéro de moi !, complément au Bessatsu Margaret de janvier 2015.

Dans cette nouvelle tranche de vie lycéenne, nous suivons la jeune Tamaki Tomoe. Âgée de 16 ans, elle se distingue de ses camarades par un désintérêt total de tout ce qu'elle trouve futile. Aussi, une situation sans grande conséquence ne l'atteindra jamais, par exemple les relations amoureuses ou encore un ballon perdu qui lui arriverait dans la figure. Pourtant, le responsable de cette blessure involontaire, Eiji Tsukioka, intéressera Tamaki, malgré elle. Le garçon est naïf, chaleureux et bien plus démonstratif qu'elle, et c'est sans le vouloir qu'un attirance se créera.

Restant dans son registre de prédilection, Kaori Hoshiya offre avec Milk une romance dont l'intérêt phare est sans nulle doute son héroïne : Tamaki. Si elle n'est pas asociale, l'adolescente n'a clairement pas les mêmes sensibilités que le commun des mortels. Elle semble dans sa bulle et ne s'intéresse à ce qu'elle considère comme crucial uniquement. Et autant dire que les relations humaines n'en font pas spécialement partie. On pourrait même imaginer que Tamaki est atteinte du syndrome d'Asperger ou d'un autre spectre de l'autisme, ce qui en fait une figure particulièrement intéressante dans une telle histoire.


KAREKORE KIRAKIRAMACHI © 2015 by Kaori Hoshiya by SHUEISHA Inc.

Car, dès lors, il convient de se demander comment le personnage pourrait connaître une histoire d'amour « classique ». Une interrogation d'autant plus forte que le potentiel élu de son cœur, Eiji, est tout son opposé. Garçon plus que gentil, il est extrêmement démonstratif, un peu naïf aussi, et montrera très clairement son attachement envers sa nouvelle amie. C'est justement l'initiative d'Eiji qui chamboulera peu à peu Tamaki qui se découvrira des sentiments nouveaux, mais ne les comprendra qu'avec l'appui du jeune homme. Bien que courte, l'histoire présente une touchante originalité et a le mérite de ne jamais annihiler le tempérament de l'héroïne, même quand elle se découvrira quelques sentiments. La particularité du binôme apporte aussi un humour constant et bien dosé, si bien que c'est presque avec regret que nous quittons les deux lycéens à la fin de l'histoire. Tamaki et Eiji auraient mérité leur propre série, un format idéal pour exploiter les différentes facettes de ce couple à l'alchimie particulière.

KAREKORE KIRAKIRAMACHI © 2015 by Kaori Hoshiya by SHUEISHA Inc.

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