Un petit coin de bonheur - Actualité manga
Dossier manga - Un petit coin de bonheur

Lucky Strike


Lucky Strike, la toute première histoire courte de Kaori Hoshiya, porte une nouvelle fois cet intitulé dans sa version d'origine. Marquant les débuts professionnels de l'artiste, le récit fut publié pour la première fois dans dans le deuxième numéro du complément moi!, affilié à l'édition d'avril 2014 du Bessatsu Margaret.

Le protagoniste de l'intrigue est un lycéen, Tôya Karasuma. Ce dernier est pourvu d'une malchance légendaire, si bien qu'il ne fonde espoir en rien et reste souvent seul. Son quotidien change quand il fait la rencontre de Seri Yoshida, une fille du même lycée que lui qui connaît une malchance aussi forte, si ce n'est plus grande. Seulement, à l'inverse de Tôya, Seri sait prendre la chose du bon côté pour en tirer uniquement le positif. Suite à cette rencontre, les malheurs du jeune homme peuvent-il se transformer en élans de bonheurs ? A moins que, au contraire, Tôya ne prenne peut et cherche à fuir...


KAREKORE KIRAKIRAMACHI © 2015 by Kaori Hoshiya by SHUEISHA Inc.

Voilà une histoire pour laquelle les amateurs de Kaori Hoshiya trouveront un intérêt particulier, puisqu'il s'agit de sa première œuvre éditée dans une revue. Un constat assez flagrant sur le plan visuel, quand on est habitué aux mangas de l'artiste. Moins précis et manquant de détails, la patte de la mangaka sur Lucky Strike n'a pas encore la précision de son style observé sur Don't worry, Be happy ou sur Like a little star. Ses archétypes graphiques de personnages sont bien là, mais ils n'ont pas exactement le cachet d'aujourd'hui. Plus globalement, on pourrait étendre cette remarque sur l'ensemble des récits qui composent Un petit coin de bonheur : Le trait de Kaori Hoshiya s'affine histoire après histoire, si bien que les progrès de l'autrice sont flagrants dès la deuxième intrigue. Un dessinateur parfait sa patte avec l'expérience, chose particulièrement évidente dans le cas de la mangaka, et notamment dans son recueil d'histoires courtes.

Le premier one-shot de l'artiste est une tranche de vie lycéenne mais dans laquelle la romance n'est pas le leitmotiv. Plutôt que de parler en premier lieu de sentiments, le thème abordé est celui de la malchance sous son angle le plus superstitieux qui soit. Les croyances liées à ce type de malheurs sont légion, une idée qui fait toute la psychologie du jeune Tôya persuadé que sa vie ne sera qu'une succession de fiascos liés aux manque de chance. A travers la figure de Seri, Kaori Hoshiya vient planter une toute autre perspective prétendant que la déveine est aussi une question de point de vue. Par ce simple constat, elle donne à ce récit une jolie couleur optimiste, peut-être un peu naïve, mais donnant à cette histoire un ton feel good particulièrement réussi. Une optique très simple qui rythme comme il se doit cette tranche de vie où la peur de Tôya constitue l'élément perturbateur suivant la rencontre, jusqu'à aboutir à une conclusion douce et pleine de bons sentiments, où la romance trouve une petite place. Il est d'ailleurs à noter que la dimension amoureuse du scénario ne marque pas vraiment le final, l'essentiel étant la prise de conscience pris par le personnage principal. La première histoire de la mangaka, bien que simple sur le papier, réunissait déjà tous les ingrédients d'une jolie comédie sentimentale.

Autour de l'édition


Un petit coin de bonheur fut publié aux éditions Akata le 11 octobre 2018. Sa parution suit de près la fin de Don't worry, Be happy chez nous, et précède de plusieurs années celle de Like a little star. Après la première série de Kaori Hoshiya, l'éditeur avait certainement pour ambition de renouer avec la patte de l'autrice, voire nous en montrer plus d'elle tout en proposant un recueil d'histoires courtes et en nourrissant sa collection de one-shot. Un véritable combo jouant aussi sur le caractère feel good de l'ouvrage.

Le volume ne propose de pages couleurs, un choix indépendant de la volonté de l'éditeur qui se base avant tout sur l'ouvrage japonais. Intégrant la collection shôjo, le recueil bénéficie du format poche. Côté conception, on retrouve logiquement le papier fin (mais toujours qualitatif) d'Akata. Pas de réels bonus (élément qui dépend aussi de l'original), mais divers remerciements de Kaori Hoshiya démontrant toute sa sincérité de mangaka débutante, à l'époque.


KAREKORE KIRAKIRAMACHI © 2015 by Kaori Hoshiya by SHUEISHA Inc.

Le texte français des cinq histoires est signé Yuki Kakiichi, une traductrice touche à tout œuvrant aussi bien sur de la tranche de vie (Jumping) que sur le thriller (Online the Comic), le fantastique (Le pacte des yokai), le drame (Moi aussi) et la comédie (008 Apprenti espion). Notons qu'elle a aussi traduit Don't worry, Be happy, la boucle étant alors bouclée. L'adaptation du texte, elle, est signée Nathalie Bougon.

Sur le plan graphique, nous devons le lettrage à Erwan Charlès qui nous offre une belle copie, claire pour un texte toujours bien agencé. Le logo et la maquette sont signés RIN qui a repris la colorimétrie de la couverture japonaise pour un rendu français équivalent et bien senti, notamment sur le titre aux allures rose bonbon en phase avec le côté gourmand de l'illustration.

KAREKORE KIRAKIRAMACHI © 2015 by Kaori Hoshiya by SHUEISHA Inc.

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