Trails of Cold Steel est-il bien écrit ? - Actualité manga
Dossier manga - Trails of Cold Steel est-il bien écrit ?
Récapitulons : le plus gros problème de ce TCS 1, c'est la quantité d'informations qu'ils nous donnent, nous abreuvant de détails sur un univers dont la plupart des joueurs ne connaissent rien. Et tout ça, sans qu'il y est d'enjeu principal . Mais on peut très bien traiter ce problème, en gardant cette trame narrative assez lourde, et d'une façon très simple. Revenons d'abord sur la fausse bonne idée de ce jeu : la scène de flashforward du début. Car je pense qu'il n'ont tout simplement pas pris la bonne scène. Celle qu'ils avaient choisi nous plongeait dans un conflit dont on ne connaissait rien, nous demandant d'improviser avec le gameplay en plus. Il y avait bien de l'enjeu, mais n'en connaissant pas les tenants et les aboutissants, on regarde ce qui se passe avec une certain froideur. Si encore la réalisation suivait, ou alors qu'ils nous avaient montré cette scène avec de l'animation, pour la rendre plus dramatique et surtout plus efficace, cela aurait peut-être pu marcher. Mais ici on se retrouve avec des cinématiques du jeu, et comme vous le savez, TCS ne brille pas par ses graphismes, ni sa réalisation. L'impact de cette scène est donc minime, et le fait qu'on commence directement, sans tutoriel, à bidouiller le gameplay, nous plonge d'autant plutôt dans la confusion. Surtout qu'on aura bien le droit au tutoriel à peine une heure plus tard.

Mais si on remplace cette scène par une autre, alors on aurait été bien plus happé. Je parle de la scène du meurtre de Giliath Osborne. Dans cette scène, on a tout : un événement important qui va nous frapper, la présence de terroristes, notamment le mystérieux C, nous présentant un antagoniste clair, suivie de la révélation de son identité. A ça, on rajoute la magie de Vita qui permet à tout le monde d'y assister. Vous allez me dire qu'on ne connaîtrait là non plus pas tous les tenants et aboutissants du conflit dans cette scène, mais celle-ci resterait bien plus explicite que la précédente. Même en ne sachant pas qui est Giliath Osborne à ce moment-là, on comprend facilement que c'est un homme important de l'empire. Il fait un discours, retransmis, et rien que son chara-design, sa voix, sa posture suffit à nous faire comprendre les grandes lignes de son personnages. En ce qui concerne C, on comprend à son attirail, et à l'arme qu'il utilise, que c'est un assassin. S'il avait utiliser cette scène, nous montrant juste une Claire découvrant l'identité de C, ainsi que les membres de la classe VII le reconnaissant, sans nous montrer son visage, cela aurait créé un mystère. Un mystère qui nous aurait amené à être attentif à tous les personnages qui nous seront présentés par la suite, laissant planer un doute. Parce, je ne vais pas vous mentir, mais dans ma première session de jeu de TCS 1, je ne m'étais même pas posé la question de qui était C, pour deux raisons. La première : je m'étais dit que ce serait un autre nouveau personnage avec une histoire tragique, et jamais je ne me serais douté que ce serait un personnage qui nous avait déjà présenté et en plus un des membres de la classe VII, Crow.  Dans un sens, c'est une belle surprise, dans un autre on a l'impression que cela arrive comme un cheveu sur la soupe. C'est vraiment dommage qu'il ne se soit pas servi de cet élément pour nous titiller plus tôt. Deuxièmement... Et bien parce que dans l'opening, celui qui nous ait clairement montré comme le « grand méchant »... Et bien c'est Giliath Osborne. On ne va pas se mentir, on sait tous qu'un personnage qui est représenté avec ce sourire et ce regard, à tel point que s'en est presque caricatural, c'est le boss final (et ne parlons pas de la contre-plongée). Du coup, je ne voyais ces terroristes que comme des pions dans les mains de ce « grand méchant ». Et c'est un argument de plus appuyant le choix de cette autre scène pour l'ouverture du jeu. En nous montrant Osborne être assassiné, cela nous plonge dans la confusion : pourquoi l'opening semble nous montrer Osborne comme le mastermind, s'il se fait assassiner ? Bref, cela nous fait nous poser plein de questions, cela nous tient en haleine et surtout, cela nous donne envie de jouer, ne serait-ce que pour avoir des réponses.





Cela m'a d'autant plus frappé en lisant le commentaire d'une personne sur mon test du premier TCS. Celle-ci disait avoir vraiment apprécié aller parler à chaque élève pour les connaître, déclencher de petits événements... Pour ma part, je n'en ai jamais eu envie. Je n'ai jamais autant tracé en ligne droite dans un jeu que dans celui-là, et je l'ai quand même fait en 60h, c'est pour vous dire ! Mais je n'avais pas envie de faire les quêtes annexes. Je n'avais pas envie de faire connaissance avec les élèves de Thors. Je n'avais pas envie de perdre mon temps à chercher des objets cachés, des chats... je voulais juste que l'histoire avance et qu'il se passe ENFIN quelque chose d'intéressant. Et il faudrait bien attendre 10 à 20h de jeu pour que cela arrive ! Alors que dans le deuxième TCS, le problème est tout de suite réglé. On reprend l'histoire tout de suite où on l'a laissé dans le premier opus : Rean s'est enfuit avec Valimar, son Chevalier Divin. La présentation du jeu et de son gameplay est très rapide, sommaire pour ceux qui n'auront pas fait le un. Dans un premier acte assez rythmé, vous retrouvez vos compagnons par groupe de trois, en intégrant à chaque fois un personnage adulte que vous aurez rencontré dans le précédent jeu : Toval le mercenaire, Claire « la dame des glaces » et Sharon, la servante de la famille Reinford. Tout le jeu va se dérouler pendant le conflit entre l’armée impérial et l'alliance des Nobles. Et là, pour le coup, vous avez de vrais enjeux : le fil conducteur est d'arrêter la guerre, sans pour autant prendre de parti, mais également de réunir et reprendre l'académie. Tout ce combat sera ponctué de petit combat contre des membres d'une organisation secrète qui semble s'être mêlée à l'alliance de la Noblesse, Ouroboros. Dans cette deuxième partie, on a encore le droit à de nombreux nouveaux personnages, mais plutôt du côté des ennemis, ce qui est moins gênant, d'autant plus qu'ils sont assez intéressants, et marrants à découvrir. Mais surtout, ce jeu est vraiment appréciable car on connaît la plupart des personnages car on a LARGEMENT eu le temps de s'attacher à eux dans le premier jeu. On retrouve des décors que l'on a parcouru dans le premier jeu, avec de nouveaux « donjons ». Il y a quelques moments qui reste un peu tiré par les cheveux : cette course avec Jusis qui n'est là que pour justifier le fait qu'on puisse utiliser la moto dans la suite du jeu par exemple. Mais tout le reste reste très fluide à suivre. On retrouve ce côté assez rigide du découpage du jeu qu'avait le premier (on retrouve trois personnages, on a quelques quêtes annexes à réaliser puis on délivre un ville/un personnage...), mais vu que les enjeux sont plus importants, qu'on ne perd pas trop son temps en fioritures... Et bien les 60h de jeux passe très bien. Comme quoi, avoir un carcan rigide n'est pas forcément rédhibitoire, et il est possible de rester dans ce schéma et de rendre le jeu intéressant à tout moment. Mais il faut aussi reconnaître que si ce deuxième jeu est aussi efficace, aussi prenant, c'est avant tout parce qu'on a eu le premier qui a construit toutes les bases : celui-ci nous a permis de découvrir les personnages principaux, de nous attacher à eux (tout du moins pour les principaux).

Et surtout, dans ce deuxième opus... J'ai aimé aller discuter avec un maximum de PNJ, chercher le plus d'étudiants de Thors, trouver de nouvelles recettes, faire toutes les courses de snowboards... Toutes les choses que j'avais évité comme la peste dans le premier opus. Tout simplement parce dans le deuxième... J'étais impliqué émotionnellement. Et quand vous êtes impliqué, vous êtes beaucoup plus réceptifs à l'univers, à ce qu'il vous offre. Vous avez envie de tout fouiller, de trouver les petits easter eggs qui vous permettront de gagner des objets bonus, d'avoir ds scènes bonus avec vos personnages préférés. C'est vraiment bête mais je pense que c'est la grande différence entre ces deux opus : l'un vous implique beaucoup plus que l'autre. Cela ne va pas dire que vous ne serez pas impliqué dans le premier, le commentaire que j'ai mentionné plus haut en est la preuve, mais disons que le public que ce jeu touchera sera plus restreint (et c'est une fan de JRPG qui vous le dit). Et c'est vraiment dommageable pour le début d'une saga, qui va s'étendre sur 4 jeux. Et quand on se dit qu'un petit remaniement aurait pu rendre le premier jeu plus intéressant... C'est dommage. Vraiment.

Je le redis aux fans des « Trails of Cold Steel » : j'aime beaucoup cette saga. Elle m'a attrapé d'abord par son gameplay, qui est ultra addictif, et il m'aura fallu arriver au deuxième jeu pour vraiment accrocher à l'histoire. Je reconnais volontiers que le premier jeu, très lourd et long, est un passage nécessaire pour arriver au second et pour apprécier ce dernier à sa juste valeur. Je reste convaincu que le premier jeu est bien trop long, qu'on aurait pu présenter un peu moins de personnages, qu'on aurait pu nous épargner des quêtes annexes VRAIMENT dispensables. Bien évidemment, après avoir joué au second, certaines choses qui me semblaient inutiles dans le premier ne le sont plus vraiment dans le second. Et il faut reconnaître aussi que, comme tout bon JRPG, on a le droit à pas mal de facilités scénaristiques. Notamment cette « résurrection » de Giliath Osborne à la fin du deuxième jeu sans vraiment d'explications. Et le fait qu'on découvre que Giliath est le père de Rean, sans trop de surprises. Dans le premier jeu, il nous avait teasé plusieurs fois sur un lien entre eux, et quel lien plus logique que celui-là ?  Je n'espère plus qu'une chose : qu'à partir du second « arc » de Trails of Cold Steel, avec les troisième et quatrième jeux, on ne se retrouve pas avec trop de nouveaux personnages, et qu'il se concentre plutôt sur l'approfondissement de ceux que l'on connaît déjà. Je prie pour que l'histoire ne s'éparpille pas, ne reparte pas dans ses travers du premier opus, à nous faire aller un peu dans tous les sens pendant 50h pour que tout se rejoigne dans les dix dernières heures de jeu. Et enfin, j'espère surtout avoir de vrais réponses à nos questions : qu'elles sont les véritables intentions d'Ouroboros ? De Giliath Osborne ? Quel camp choisir, s'il y a seulement un de bon ? Quel place va occuper Rean et son Chevalier Divin dans le futur d'Erebonia ? Et que va devenir Crossbell ? Bref, le potentiel est énorme, espérons qu'ils ne le gâcheront pas.
 


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Voq

De Voq [682 Pts], le 22 Mai 2020 à 18h25

Haha, c'est vrai qu'en plus de toutes les informations qu'il contient, par certains aspects le premier TCS fait plus tranche de vie que quête épique, et selon les attentes qu'on a ça peut devenir assez gênant. De mon côté, quand je m'y suis lancé, c'était sans avoir lu de critiques à son sujet et en ne connaissant absolument pas la saga, donc sans attentes particulières. Et même comme ça, ça m'a laissé assez dubitatif (mais pas rebuté !) pendant une quinzaine d'heures (sur plus de cent, pour ma part) avant que je commence vraiment à adhérer. Même pour les très longues phases de dialogues, j'ai tout suivi bien sagement en premier run, par contre en new game + j'avoue que j'en ai zappé pas mal (en maintenant le bouton rond, bien plus efficace que le seul mode turbo ; le mode turbo me servait surtout lors des déplacements dans des environnements déjà explorés).
Mais quitte à faire un parallèle avec un manga, c'est Magus Of The Library qui me vient à l'esprit, pas pour la masse d'informations ou le nombre de personnages (quoique, je ne suis déjà plus sûr de me rappeler qui est qui quand le tome 4 arrivera), mais pour le manque d'enjeu dans le début de l'oeuvre : on nous promet que le héros va se retrouver au coeur d'événements qui vont ébranler le monde, mais concrètement ce n'est absolument pas ce qu'on a au fil des trois longs premiers tomes, hormis quelques incidents isolés il ne s'agit « que » de moments dans la vie du protagoniste et des liens qu'il tisse avec les personnes qu'il rencontre, et je doute que ça change avant encore quelques tomes. Les temps de jeu et de lecture ne sont évidemment pas comparables, mais dans les deux cas on peut attendre impatiemment qu'il se passe enfin quelque chose, ou on peut prendre les choses comme elles viennent et apprécier une introduction qui prend son temps (dans un cas en étant d'abord attiré par le gameplay, dans l'autre par l'aspect visuel).

Concernant la scène de flashforward du début, après réflexion je me demande si elle n'était pas tout simplement pas prévue à l'origine, et rajoutée en vitesse à la fin du développement pour proposer une entrée en matière plus dynamique que l'arrivée à la fac. Ce n'est évidemment qu'une supposition, mais j'ai un peu de mal à imaginer que la claquer telle quelle avant d'apprendre les bases du gameplay soit un choix mûrement réfléchi des développeurs... Quoi qu'il en soit, l'alternative proposée dans le dossier aurait effectivement été plus pertinente.
L'autre scène qui m'a dérangé, c'est celle qui se trouve insérée entre l'acte final et l'épilogue de TCS II. Après coup j'en ai compris l'intérêt, et pourquoi elle a été placée là plutôt qu'en bonus à débloquer en terminant le jeu (j'ai tout de même choisi de ne pas la refaire en NG+), mais sur le moment je n'avais aucune envie de prendre le contrôle de nouveaux personnages et de partir explorer tout un donjon avec eux. Apparemment il s'agit de persos d'un précédent Legend Of Heroes, et même sans ça on connaît la fille de nom si on a fait la quête annexe du vice-principal, mais après ce qui venait de se passer, je voulais juste un épilogue avec nos protagonistes, sans devoir d'abord terminer une séquence qui semblerait presque tirée d'un autre jeu. À croire que le but était de laisser au joueur le temps de déprimer pour le mettre au diapason avec Rean quand enfin arrive cet épilogue (que j'ai trouvé très bien vu, en revanche).

Les quêtes annexes dispensables : ben... je n'ai plus le détail en tête, mais beaucoup sont facultatives (certaines sont même cachées !), ce n'est pas comme si on allait nous priver d'excursion parce qu'on n'a pas bien fait tous ses devoirs.

« On pourra se moquer du fait qu'on se retrouve avec une bande d'ados qui va sauver son pays alors que des adultes auraient pu s'en charger, mais... C'est un cliché tellement répandu dans les JRPGs que ce serait inutile de s'attarder là-dessus. » Et dans les livres. Et au cinéma. Ou d'une manière générale, dans tout ce qui implique des mondes imaginaires. Non seulement parce que c'est plus facile pour conquérir le public adolescent (et puisque les plus âgés sont passés par là aussi, ça marche quand même), mais également parce que ça permet au joueur / lecteur / spectateur de découvrir l'univers dépeint en même temps que les personnages. Mais quand même, j'aimerais bien voir un jour quelque chose du genre « Tu es l'élu de la prophétie, mais j'ai attendu que tu aies quanrante ans, de la bedaine et une vie de famille ennuyeuse pour te l'annoncer parce que les jeunes me tapent sur les nerfs. »

Quant à la suite, j'ai évité les infos pour me garder la surprise, mais du peu que j'en ai vu ma crainte est effectivement que les personnages des deux premiers volets soient mis en retrait au profit de nouveaux venus. Mais j'ai envie d'avoir confiance. Ah, et si jamais un test de TCS III arrivait dans quelque temps, je ne le lirais pas avoir d'avoir fini moi-même le jeu :-)

Dernier point, concernant The Legend Of Heroes d'une manière plus générale, je me pose la question : est-ce qu'il existe vraiment une fanbase assez importante en dehors du Japon ? Personnellement, je connais des tas de noms de JRPG sans forcément y avoir joué, juste par ouï-dire, mais je n'avais jamais entendu parler de cette saga avant la sortie européenne des TCS sur PS3 (et il a fallu leur version PS4 pour que je m'y mette). Je veux dire, en dehors de Trails In The Sky (qui est apparemment le premier Trails, mais le sixième The Legend Of Heroes) je ne crois pas qu'un seul opus antérieur à TCS soit arrivé chez nous, et même dans ce cas, j'avais cru comprendre que seul le premier épisode nous était arrivé sur PSP (et en regardant rapidement sur des sites de vente en ligne, je ne vois pas trace des deux suivants). Je n'avais pas de PSP donc rien d'étonnant à ce que je sois passé à côté, malgré tout ça me paraît un peu léger pour établir une « vraie » fanbase. Ou alors ça se passe uniquement du côté des fans d'import ?
Bref, de mon côté, même si maintenant j'ai envie de découvrir d'autres épisodes de The Legend Of Heroes, je ne vais pas m'y risquer sans être sûr d'avoir l'histoire complète. Et même ça, ce serait sous réserve d'en dénicher un exemplaire sans devoir vendre un rein. De toute façon, à l'heure actuelle, en plus de TCS III j'ai déjà largement de quoi m'occuper en attendant la sortie du IV (FFVII Remake qui a l'air en rupture mais que je finirai bien par trouver, plusieurs Tales Of, les Kingdom Hearts, Persona 5, Ys VIII, etc. Et encore, là je ne parle que de RPG... on peut retourner en confinement ?).

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