Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 04 Août 2025
Avec l'aide de leurs alliés, Migi et Dali ont réussi à pénétrer dans la demeure des Ichijô et à prendre en otage Eiji afin de pousser la mère de celui-ci à tout avouer. Celle-ci se résout alors à leur avouer toute la vérité sur le meurtre de la mère des jumeaux, à travers une petite histoire aussi troublante que dérangeante. Mais même au bout de ces confidences malsaines, Reiko Ichijô ne semble aucunement avoir de profonds remords et, pire encore, semble décidée à préserver la famille "idéale" qu'elle s'est construite...
Après six premiers volumes qui jonglaient bien entre les genres et qu trouvait notamment son unicité via sa part d'humour décalé voire absurde dans un cadre pourtant proche du thriller et du drame, l'heure est venue pour Migi & Dali de tirer sa révérence avec un septième et dernier tome qui, au vu des révélations finales et des enjeux, met cette fois-ci beaucoup (voire presque intégralement) de côté l'aspect comique pour mieux faire ressortir l'aspect sombre et tragique lié à la fois aux informations sur la mort de Metry et à ce qu'a pu commettre et va encore commettre Reiko, le tout dans une atmosphère qui est clairement teintée de folie et qui aura inévitablement un impact psychologique sur certains personnages, Eiji en tête.
Pourtant, la première partie du volume, avec ces rebondissements finaux, ne fait pas forcément une impression aussi forte que ce qu'on aurait pu espérer: malgré leurs quelques aspects un peu glauques les révélations restent plutôt classiques, peu surprenantes, à la fois convenues dans leur agencement et basiques dans leur développement, même si l'on pourra éventuellement y apprécier, à travers les secrets, erreurs et errances des Ichijô, quelques brefs regards critiques sur le regard des autres et la pression pouvant être mise sur les familles et personnes vues comme parfaites, ainsi que sur l'obligation d'avoir des enfants pour affirmer son rang et sa "perfection". Quant aux quelques coups de théâtre, ils reposent parfois sur des choses ressemblant quasiment à des deux ex machina (à l'image d'Akiyama qui arrive au bon moment, quasiment de nulle part), ce qui n'est certes pas déconnant au vu de l'ambiance des tomes précédents mais semble trop appuyé dans ce final globalement plus sérieux.
Et pourtant, si l'on met de côté ces limites, c'est avec une réelle satisfaction que l'on tourne la dernière page, principalement grâce à une dernière partie de volume réussie dans son genre. Assez long et prenant bien son temps, l'épilogue de la série sait être tour à tour mélancolique, apaisé, heureux et ouvert sur l'avenir des personnages, et voit la regrettée Nami Sano accorder suffisamment d'importance à chacun de ses personnages secondaires (y compris "Sally", le toutou Fidélité et la défunte Mitsu ! ) et cristalliser les réponses qui devaient encore se faire autour des deux personnages principaux, de leur rôle commun de Hitori les obligeant à taire qui ils sont réellement, de la possibilité ou non pour eux de redevenir Migi et Dali et d'affirmer leur personnalité respective, et de l'indéfectible lien qui les unira toujours quel que soit le futur que les attend.