Stranger - saison 2 - Actualité manga
Dossier manga - Stranger - saison 2
Lecteurs
20/20

La police et les procureurs : une guerre froide pour le pouvoir


L’élément principal de cette seconde saison, c'est bien évidemment cette guerre de pouvoirs entre les deux grandes instances judiciaires : le parquet et les procureurs contre les policiers. Une véritable guerre froide, qui cache souvent des intentions cachés, des tentatives de prendre le dessus sur l'autre, ou de simples guerres d’ego. Si les jeunes recrues de ce comité, l'inspectrice Yeo-Jin et le procureur Hwang Si-Mok, prennent leur rôle à cœur et souhaite avant tout défendre leur profession, et les biens-fondés de leurs exigences, il feront souvent face à des supérieurs bornés, incapable de penser autrement que comme on leur a inculqué.





Bien évidemment, tout ceci est très lié à de plus hautes sphères, à des députés, au ministère même parfois. On voit encore ici que les relations créées lors des études sont extrêmement importantes. Les procureurs feront souvent appel aux gens qui font parti de leurs anciennes promotions,. Les deux mondes sont, avant tout, des mondes d'entre-soi. Les relations priment avant le reste, et il est très compliqué de donner un coup de pied dans la fourmilière. C'est d'ailleurs une manière assez habile d'aborder la corruption : celle-ci est tellement banalisé qu'elle n'est plus remise en question. D'ailleurs, quel est vraiment la frontière entre un simple petit coup de pouce et de la véritable corruption ? C'est dans ces moments-là que Hawang Si-Mok brille : il est une véritable arme anti-corruption, que les gens ont du mal à cerner, mais surtout à apprivoiser. Mais  même notre imperturbable procureur n'est pas à l'abri de quelques faux pas. Lui non plus n'est pas à l'abri de cet entre-soi, et c'est en demandant l'aide de son nouveau « mentor », Kang Won-Cheol, qu'il s'en rendra compte.

On est loin ici de débat sur le bien ou le mal. Les débats sont bien plus techniques, au point que ceux qui n'auront pas un minimum de notions auront un peu de mal à suivre certains échanges. Alors oui, c'est un peu excluant, mais c'est surtout une belle preuve de confiance des scénaristes. Ils espèrent ainsi nous apprendre quelques petites choses tout en nous nous prenant pour des gens intelligents. Après, il est sûr qu'en tant que spectateurs français, certains subtilités, certaines nuances vont nous échapper : leur système, bien que similaire, a quelques particularités par rapport au notre. Je me doute que ces quelques réunions ne plairont pas à tout le monde, qui verra en ces moments des sortes de pauses dans le scénario de l'intrigue. Pourtant, c'est dans ces passages-là que les propos les plus intéressants seront évoqués. Sur le rôle de la police, qui ne peut enquêter sans l'aval des procureurs, au mépris de tout bon sens parfois. Sur la nécessité des procureurs d'avoir la main-mise sur les droits des enquêtes pour éviter à la police d'avoir trop de pouvoir, et de permettre une certaine neutralité. Des arguments pertinents, valables des deux côtés, qui excluent malgré tout une chose : la faillibilité des personnes qui sont au sein de ces institutions. Cette petite brèche sera d'ailleurs, toujours mis en avant par un camp pour discréditer l'autre, enlevant toute raison au débat, ce que fera doucement remarqué Jang Gun, l'acolyte de Yeo-Jin. Il ne prendra pas souvent part à ses débats, si ce n'est pour rappeler sa réalité du terrain, mais aussi à couper court à certains débats un peu stériles, faisant remarquer qu'aucun des deux camp ne s'écoute réellement. Et c'est peut-être ça le gros problème des « débats », dans de telles conditions. Chaque côté campe sur ses positions, et même si des arguments, valables ou non, sont lancés dans la discussion, il y a comme un mur, une barrière totalement hermétique qui empêchera toute évolution. Et en voyant cela, on se demande : n'y a-t-il donc aucun moyen pour débloquer la situation ? Ce sont finalement les événements qui prendront le relais, et forceront les gens à changer. Ou tout du moins, à faire illusion.





Petit bonus assez sympathique de cette guerre froide : Si-Mok et Yeo-Jin vont se faire face, et être, plus ou moins, les dommages collatéraux de ces affrontements entre la police et le parquet. Car, étant proches depuis la dernière enquête, leurs supérieurs vont tenter de se servir de leurs relations pour endommager la réputation de leur adversaire. Manque de pot, leurs subordonnées sont des gens coriaces, qui n'hésiteront pas à mordiller la main tendu pour réussir à garder leur indépendance d'esprit. Même si c'est compliqué de s'opposer aux personnes qu'on respecte, même si c'est compliqué de répondre au désidératas de ses supérieurs sans trahir ses amis... Si-Mok et Yeo-Jin réussiront malgré tout à préserver leur lien si particulier, cette confiance inébranlable entre eux, sans nier les différences d'opinions qu'ils ont, au vu de leurs fonctions différentes. Ce qu'il y a avant tout entre eux, c'est du respect. Un respect né lors de la première saison, de leur enquête commune. Un respect qui s'oppose totalement à la relation qu'entretienne Woo Tae-Ha, le supérieur de Si-Mok, et Choi Bit, celle de Yeo-Jin. Ces deux  personnages sont liés par la culpabilité et un certain désir de vengeance pour une malheureuse expérience vécu ensemble, qui aura poussé l'une dans une spirale infernale, et l'autre dans le déni complet.
  
  


© by 2020. tvN

Commentaires

DONNER VOTRE AVIS
SakHi

De SakHi, le 06 Novembre 2020 à 14h55

20/20

La saison 1 est énorme, un peu décu par la saison 2 mais ca reste tres bien. 

VOTRE AVIS



Si vous voulez créer un compte, c'est ICI et c'est gratuit!

> Conditions d'utilisation