Springald - Actualité manga
Dossier manga - Springald
Lecteurs
19/20

A l'origine, un mythe du folklore anglais...


Springald tire ses origines d'un univers rarement vu en manga : celui des légendes urbaines de l'Angleterre du XIVème siècle, et plus précisément le mythe de Jack Talons-à-Ressort qui a défrayé la chronique au tout début de l'ère victorienne, à partir de 1837-1838.

Pendant quelques mois, ce "plaisantin" aurait agressé dans la rue des jeunes femmes seules, les déshabillant pour toucher leur peau et les embrasser avant de repartir en bondissant parfois à près de trois mètres de haut et en poussant des rires retentissants. Puis il disparaît de la circulation, mais les journaux et petits spectacles sont là pour accroître la légende et faire du personnage l'une des figures folkloriques les plus populaires de son époque.

Plutôt décrit comme un homme grand et mince, doté de doigts aux griffes glacées et d'yeux exorbités, voire d'une bouche pouvant cracher des flammes, il suscite toutes sortes d'hypothèse. Certaines personnes de l'époque pensaient qu'il s'agissait d'un démon, d'autres l'imaginaient plutôt comme un simple mais ingénieux farceur ayant trouvé le moyen de se fabriquer des chaussures permettant de rebondir.





… brillamment réinterprété


C'est donc de cette affaire que s'inspire Kazuhiro Fujita. Mais loin de se contenter de narrer la légende de Jack Talons-à-Ressort, le mangaka se la réapproprie totalement pour proposer une enquête rondement menée.

Nous voici donc en 1841, soit trois ans après les faits. Jack Talons-à-Ressort ne fait plus parler de lui... jusqu'à ce qu'il réapparaisse, mais cette fois-ci pour signer des meurtres, les victimes féminines étant désormais éventrées par des longues griffes. Ayant enquêté sur l'affaire trois ans auparavant sans pouvoir aller au bout, le brutal inspecteur James Rockenfield décide de reprendre ses investigations en commençant par aller rendre visite à son principal suspect de l'époque : Walter de la Poer Strade, le fortuné marquis qu'on lui avait interdit de voir à l'époque...

Commence pour Rockenfield une enquête rendue bien mouvementée par ses méthodes assez musclées : on peut dire sans mal que ses façons de procéder animent les pages et font de l'inspecteur un personnage assez truculent. Toutefois, les autres figures du récit ne sont clairement pas en reste, et au fil des 6 chapitres et 180 pages composant cette histoire et la première partie du livre, on peut dire que Rockenfield aura fortement tendance à se faire voler la vedette par deux autres personnages, à savoir le marquis Walter lui-même, qui finit par percer les pages au fur et à mesure qu'on le découvre, et sa domestique Margaret, jeune femme à première vue frêle et douce, et pourtant dotée d'un caractère particulièrement fort dans son genre.





Concrètement, l'enquête concernant l'identité du meurtrier finit très vite, pour le lecteur, par paraître évidente dès lors qu'apparaît un certain personnage, mais ce n'est absolument pas un mal puisque Fujita ne cherche pas du tout à jouer la carte du suspense là-dessus. En effet, le souhait du mangaka est avant tout d'offrir sa propre vision du personnage de Jack Talons-à-Ressort, et d'imaginer toute une explication aux interrogations que pouvaient se poser les gens à l'époque. Qui se cache derrière ce masque ? Est-ce un démon ou un humain ? Quelle est son histoire ? Qu'est-ce qui l'a poussé à faire ça ? Comment faisait-il pour bondir à quelques mètres de haut ? Comment était conçu son costume ? Pourquoi a-t-il disparu subitement à peine quelques mois après avoir commencé ses "farces" ?

Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'à cet amas de mystères, Kazuhiro Fujita délivre un résultat captivant de par sa cohérence et sa minutie.
  
  
  


© Kazuhiro Fujita / Kodansha Ltd.

Commentaires

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Yuminekoi

De Yuminekoi [2120 Pts], le 05 Novembre 2016 à 15h04

19/20

Très belle oeuvre, merci pour ce dossier, une belle aventure.

Dommage que Moonlight Act soit aussi peu apprèciée(Kaze va tout publier mais je pense qu'on en finira en 2030 ou 2035).

J'ai connu cet auteur avec la série de OAV de Ushio & Tora. Un vrai coup de coeur.  Quand je parle de cette série les gens n'aiment pas les dessins, pourtant ils sont superbes et les histoires sont très bien travaillées.

J'espère qui Ki-oon aura les droits pour sa dernière oeuvre, car Kazé, ils comment en grand pompe une serie et après ils ralentissent la publication, mais bon si ils la finissent en respectant l'oeuvre cela me va. Mais 3 volumes par an ce serait mieux.

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