Soul Keeper - Actualité manga
Dossier manga - Soul Keeper

La politique japonaise

  
Une fois le ministre médium éveillé, encore faut-il pour lui affronter les obstacles immenses de la politique vicieuse et étouffante du pays. Or, il est connu que le Japon est un pays qui possède une politique compliquée…
  
  

L’antagonisme politique contre la volonté d’un homme

  
Revigoré, Kasuga prend le taureau par les cornes (en restant premier ministre) et passe à présent à l’action. Face au parlement et aux médias, il dit clairement qu’il veut maintenant aller à l’essentiel, à ce qui est important et non à ce qui est futile. Il multiplie ses visites auprès de jeunes députés dans des restaurants et ose faire étalage de ses facultés en devinant le passé et les pensées des gens. Il n’hésite tout simplement plus à dire ce qu’il pense et vers où il veut aller.
  
« Je n’avais jamais vu personne changer aussi radicalement en si peu de temps. J’ai l’impression de voir un autre homme. »
  
Le changement du jour au lendemain du comportement du premier ministre en impressionne plus d’un. Que ce soient les médias, les jeunes députés, une partie de la population. Même Daiki Izumi, jeune député du Parti démocratique libéral et fils d’un ancien premier ministre, est fasciné par ce changement d’attitude. Néanmoins, ce dernier ne semble pas suivre l’opinion de Kasuga. Et ça n’ira pas en s’arrangeant.
  
  
  
   
  
Par la suite, Kasuga révèle ses grands projets au parlement. Il admet publiquement la possibilité d’un séisme frappant la capitale et qualifie la centralisation de l’Etat de ‘suicide’. Il est temps, selon lui, que le Japon sorte du nucléaire et il compte bien le faire d’ici 20 ans. Avec cela, il remonte dans les sondages mais il se crée aussi tout un paquet d’ennemis, dont les lobbys du nucléaire.
  
Ces révélations faites au Japon provoquent un grand retentissement dans le monde politique japonais. Certains sont admiratifs, tels que Jun Izumi, ancien premier ministre ayant effectué trois mandats et père de Daiki Izumi. D’autres sont mécontents, tels que Daiki Izumi. Jun Izumi met cependant en garde Kasuga. Le rêve d’un premier ministre n’est rien sans l’aval du peuple. Or, il est ô combien difficile de l’avoir. Daiki, de son côté, décide de faire appel à quelqu’un capable de contrecarrer les plans du premier ministre. Il engage dès lors Koji Kubo, une personne originale et particulière, capable de voir les esprits. Autrement dit, c’est un médium aux facultés parapsychiques spécialement développées. Il posera d’énormes problèmes à Riyon et à Kasuga. Nous le verrons plus spécifiquement dans la prochaine partie.
  
Ainsi, l’action de l’homme numéro 1 de l’Etat semble tout doucement porter ses fruits, mais rien n’est encore fait. Loin de là. Seul, il ne pourra pas faire face à tout l’antagonisme politique japonais.
  
  

Le gouvernement parallèle

  
« Entreprendre de nouvelles choses n’est jamais sans risque. »
  
Conscient de cet état de fait, Kasuga met en place un plan extrêmement risqué : créer un contre-pouvoir. A cette fin, il décide de mettre sur pied un gouvernement parallèle qui tiendrait les véritables rênes du pouvoir afin de pouvoir contourner son gouvernement, qui lui met des bâtons dans les roues en se complaisant à parler de choses futiles.  Pour se faire, il compte engager cinq hommes.
  
Il engage d’abord son propre fils, Hajime Kasuga. Puis, il convainc Jun Izumi de le rejoindre. Se succéderont par la suite Mitsuo Nishida, Mamine et Sobachi Suzumoto. Nishida a été le premier de sa classe et a travaillé avec l’ancien ministre des finances. Il est extrêmement doué dans son travail. Mamine, pour sa part, a aidé Kasuga dans sa campagne mais est également une femme qui travaille dans l’ombre pour celui qui lui paie ce qu’elle demande. A elle seule, elle serait capable de détruire tout un parti politique mineur. Enfin, Suzumoto est un ancien membre de la diète, radié par elle après avoir fricoté avec les milieux interdits. Il accepte de faire partie du gouvernement parallèle à condition de pouvoir laisser libre à ses vengeances personnelles.
  
Avec ce gouvernement parallèle, Kasuga s’arme donc comme il peut. Il en aura bien besoin s’il veut concrétiser son projet de sortir du nucléaire d’ici 20 ans. Tous les membres de ce gouvernement sont conscients qu’ils foncent droit au mur, tel un cortège sacrificiel. Il n’y a plus de retour en arrière. Ça passe ou ça casse, tout simplement.
  
Accompagné de ses cinq aides (plus Riyon), le premier ministre rédige un projet de loi qui a pour but d’assainir le Japon, de créer des zones économiques spéciales pour dynamiser la périphérie des centrales, notamment en baissant les impôts sur les entreprises et en supprimant la taxe sur la consommation. Il ne manque plus que l’aval du peuple.
  
Face à un tel projet d’envergure, Kasuga est loin d’avoir le consentement du peuple. Toutefois, le premier ministre est bien décidé à tenir face à la pression des opposants et en essayant de convaincre la population. Même lorsque les lobbys organiseront une panne dans une partie du Japon, il tiendra bon. Il ira jusqu’à se rendre à Fukushima, à enlever son masque et à boire de l’eau contaminée pour convaincre les habitants du Japon. Après en avoir bu, il adressera un message à son pays.
  
« Je vais vous montrer à tous ce que c’est qu’être irradié. En utilisant mon propre corps. (…) Mon corps irradié est désormais l’incarnation du Japon. »
  
Par ce geste, il persuadera bien des gens. Mais la plus grande bataille reste encore à venir. Celle contre le surnaturel. Celle contre Koji Kubo.
  
  

  
   
  
Soul Keeper a pour particularité de nous plonger en grande partie dans les tréfonds de la politique japonaise. La série nous montre les coulisses du pouvoir et tous ses désagréments. A travers cette fiction, Tsutomu Takahashi semble nous adresser un message. Est-ce la volonté de conscientiser les japonais face au danger du nucléaire ? Est-ce le désir de mettre en évidence les contradictions du pouvoir et ses effets négatifs sur la santé d’un homme ? Est-ce l’espoir de rester positif malgré la situation actuelle du Japon ? En tout cas, l’auteur nous pousse à la réflexion et n’a pas son pareil pour développer une trame intrigante et intéressante autour de la politique. Le personnage-même du premier ministre accentue notre intérêt sur ce thème. Le propos du mangaka se veut pertinent, engagé et actuel. Il s’agit sans aucun doute de l’un des plus grands points forts de l’œuvre.
  
  

HITO HITORI FUTARI © 2011 by Tsutomu Takahashi / SHUEISHA Inc.

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