Shin'Ichi Sakamoto

Une immersion dans le Japon féodal

                      
Tout au long des aventures de Kiômaru, le lecteur va apprendre une multitude d'aspects relatifs au Japon féodal. En effet notre récit se déroule durant l'époque d'Edo, une période dominée par le shogunat qui débute aux alentours de 1600 avec la bataille de Sekigahara et qui s'achève en 1868 avec la restauration Meiji.
Dans Kiômaru, cette période est synonyme de troubles et d'inégalités sociales.
Ainsi dans le premier volume, nous constatons que des hameaux sont attaqués par des brigands et/ou des rônins. Apparemment, les villageois ne peuvent compter que sur eux-mêmes pour se protéger, les autorités étant absentes. Plus grave encore, ces mêmes autorités abusent parfois du pouvoir qui leur est conféré ou ne respectent pas leurs engagements.
Bien souvent, le petit peuple mène une vie difficile: les récoltes de riz, même si elles sont bonnes, sont conservées pour payer les impôts. Le désespoir est parfois si intense que notre héros devra lutter contre de simples paysans, tellement pauvres qu'ils en sont réduits à devenir des chasseurs de primes afin de gagner l'argent qui permettra de remplir leurs assiettes...
     
Concernant le problème des inégalités sociales, on peut citer la rencontre entre notre héros et Nitta, qui dure le temps de quelques chapitres. Malgré son statut de chef de régiment et ses talents de bretteur, ce dernier se voit persécuté par des samouraïs qui lui reprochent d'avoir des origines paysannes. Ce passage se finira tragiquement, mais nos auteurs seront rétablir un semblant d'équilibre dans la balance de la justice... (je n'en dirai pas plus!)
Enfin, Kiômaru en permet d'en savoir plus sur les coutumes japonaises de l'époque, le tout étant complété par un lexique présent à la fin de chaque volume et qui permet d'expliciter ce qu'on lire ou voir au fil de notre lecture... Très utile!
          
          

Une fin bâclée?

  
Avant toute chose, sachez que ce passage risque de révéler certains passages relatifs à la fin de la série. Je vous invite donc à ne pas le lire si vous ne voulez pas être spoilé.
Alors que la série suivait son cours normalement, le scénario va d'un coup s'accélérer très vite pour arriver à sa conclusion. En effet Kiômaru apprend que les trois derniers fragments de météorite sont à Edo et se rend donc dans cette ville.
S'en suit de manière très rapide l'affrontement final avec Asaemon. Ce combat est assez décevant car beaucoup trop manichéen, et on en attendait beaucoup plus d'Asaemon, qui va vite sombrer dans la folie en se laissant dominer par son sabre maléfique, perdant du même coup le peu de charisme qu'on pouvait lui prêter.
Heureusement, les toutes dernières pages sont d'une émotion incroyable et rattrapent un peu cette fin décevante.

Dans sa globalité, Kiômaru reste néanmoins une œuvre très plaisante à lire. Notre jeune forgeron est un personnage très attachant, qui a le mérite de défendre ses nobles idéaux contre vents et marées. Tirant profit de ses erreurs pour s'améliorer, c'est un héros exemplaire dont il faut s'inspirer! On notera également la présence de courtes histoires dans certains tomes, qui mettent en scène notre héros dans des aventures n'ayant rien à voir avec le récit principal. Elles permettent notamment de suivre l'évolution graphique de notre auteur.