Shin Takahashi - Actualité manga
Dossier manga - Shin Takahashi
Lecteurs
18.50/20

Les thèmes abordés et les personnages retranscrits

 

Époque de pureté

 
Pratiquement dans toutes ses œuvres, les héros et héroïnes de Shin Takahashi sont des enfants, des adolescents, voire de jeunes adultes. Mais jamais ayant dépassé la trentaine, jamais possédant déjà un véritable tempérament adulte. Et cela pour une raison très simple. Pour lui, l'enfance reste la meilleure représentation de la pureté qui soit. A cet age là, on n'est pas encore tout à fait entré dans la démence qui anime la vie active. Dans la lignée de cela, il choisit d'ailleurs de narrer ses histoires à travers les yeux de ses personnages, et non pas en considérant le lecteur comme un spectateur omniscient. C'est sans doute là l'une de ses plus grandes réussites car il parvient, toujours avec énormément de justesse et de précision, à retransmettre la naïveté de ses protagonistes, leur non-compréhension de ce qui se trame autour d'eux, et leur insouciance contagieuse.

Dans Larme Ultime, il est question d'une guerre. Laquelle ? Finalement on le ne saura jamais vraiment. Mais ça n'a pas vraiment d'importance car, de toute manière, le monde de Shuji se résume presque exclusivement à sa ville, sa famille, ses amis, et Chise. Il ne cherche pas à comprendre le pourquoi du comment. Il se retrouve simplement devant le fait accompli, et doit progresser en fonction de cela. Cet aspect quelque peu brumeux, ce manque d'information, alors que ça aurait pu être un défaut, vient finalement transcender l'oeuvre comme jamais. Faisant passer le lecteur d'une scène de chaos général, d'apocalypse implacable à une scène de tendresse extrême sans crier gare, en nous faisant oublier par la même occasion les malheurs de ce monde en décomposition. Clairement, jamais la série n'aurait pu avoir le même impact en traitant les choses de manière plus distante. C'est la proximité avec les personnages qui lui donne toute sa force, et cela, grâce à la pureté et à l'espoir qu'ils portent en eux.

Cet aspect enfantin est poussé à l'extrême, et peut-être même de manière un poil abusive, dans Fragment. Icolo est un cas particulièrement intéressant de par la manière dont le monde qui l'entoure l'a façonné. Depuis toujours, on lui a inculqué les bonnes manières et l'importance capitale d'aider son prochain, de vivre en paix et en harmonie avec ceux et celles qui l'entourent. Malgré le fait qu'elle travaille comme une esclave, malgré les brimades des gens du palais ayant, suite à un coup d'état, renversé la royauté en place, malgré ses conditions de vie misérables, elle est déterminée à faire de son mieux car elle pense dur comme fer que tout cela n'est rien d'autre que son devoir. Magnifique exemple de naïveté s'il en est. Et, finalement, c'est complètement logique que, lorsqu'elle se fait attaquer par la Junte, lorsque son petit monde bien réglé s'écroule, qu'elle voit droit dans les yeux la bassesse du monde dans lequel elle vit, qu'elle craque de manière saisissante en pleurant à chaudes larmes pratiquement sans jamais s'arrêter.

D'ailleurs, ce côté lacrymal, ces sentiments exacerbés propres à la jeunesse risque d'en rebuter plus d'un. Et, s'il est vrai que par moment, dans Fragment surtout, Takahashi en fait probablement de trop, ce n'est pas pour autant réalisé sans raison aucune. Cela se justifie de par le fait que la plupart des personnages qu'il met en scène sont au bord de la rupture et que, étant en plus de cela encore des enfants, ils ne peuvent simplement pas se retenir lorsque la goutte qui fait déborder le vase tombe enfin. Face à tout ce qui les entoure, les oppresse, les dépasse, ils ne peuvent finalement que pleurer. C'est la seule chose qu'ils soient en mesure de faire pour se protéger de toutes ses agressions extérieures tout à fait incompréhensibles à leurs yeux. Si j'ai donné précédemment l'exemple d'Icolo, on peut également retrouver tout cela dans le personnage de Chise, mais d'une manière différente, bien entendu, en mettant en avant son statut d'arme ultime et les carnages qu'elle a causé.

Cependant, derrière cette faiblesse apparente, se cache en réalité une grande force. Car non, les personnages de Takahashi ne sont pas juste de simples machines à pleurs, au contraire, ils sont également capables de faire preuve de caractère lorsque c'est nécessaire. Shuji en est un bon exemple. Lui qui, jusqu'à présent, vivait sa vie de manière quelque peu rêveuse, sans trop se soucier de son futur ou des gens qui l'entourent, va radicalement changer avec l'arrivée de la guerre. Tout d'un coup, il prend conscience de nombreuses choses et se montre beaucoup plus débrouillard, beaucoup plus enclin à prendre les devants et à ne pas se laisser faire. Ses retrouvailles avec Fuyumi sont assez démonstratives de cet état d'esprit. Lui qui, autrefois, n'avait pas pu résister à ce premier amour, lui qui aurait probablement cédé à nouveau en temps normal, va, cette fois-ci, malgré quelques faiblesses, ne pas se laisser marcher sur les pieds. Il a désormais quelque chose à défendre corps et âme, et il ne se privera pas de le faire.
   
  

Le faucheur de rêves

 
A l'inverse, la vision de Shin Takahashi des adultes est pour le moins pessimiste. Pour revenir une nouvelle fois sur Larme Ultime, les adultes qui y sont présentés le sont pratiquement tous de manière négative, à quelques exceptions près. Les soldats dans un premier en temps. Ils sont résignés à mourir, ne semble plus croire à un quelconque avenir, veulent juste éliminer le plus possible d'ennemis avant de rendre l'âme et se venger de tous ces monstres qui les attaquent. Mais au final, ils sont juste terrifiés, terrifiés à l'idée de mourir, terrifiés à l'idée de ne plus pouvoir revoir leurs proches. Ceux qui ne sont pas au front, eux, perdent les pédales, à l'image du père de Chise qui, au lieu de tenter de rassurer les siens, au lieu de les protéger, reste avec un air béat devant la télévision, regardant les mêmes images défiler en boucle. Ou bien, ils se montrent plus maladroits que jamais, faisant les mauvais choix aux pires moments, comme le père d'Akemi qui ne sera finalement pas là durant les derniers instants de celle-ci, préférant aller courir derrière l'espoir imaginaire de trouver un médécin, ou plutôt fuyant son trop plein de responsabilités. Le pire restant peut-être encore le scientifique, tentant vainement de racheter ses fautes envers Chise, offrant quelques pilules à Shuji pour la maintenir "humaine" plus longtemps, restant là à observer avec son air dépité et abattu, en quête de rédemption.

Dans Le dernier été de mon enfance, c'est encore une autre vision de l'adulte qui nous est donnée de voir. Ici, davantage encore, on les présente comme baignant dans de la méchanceté gratuite, dans la peur de ce qui est différent et de ce qui dérange. Pourquoi ce comportement détestable à tout va ? Parce qu'ils ont perdu leurs rêves, voila tout. Évidemment, on peut voir cela comme une forme de naïveté de la part de Shin Takahashi. Mais pas forcément. Car, encore une fois, cela s'inscrit dans sa volonté de présenter ses oeuvres à travers des personnages enfants et non pas adultes.  L'exception à ce niveau-là est probablement Haru. Mais, au contact des jeunes qui l'entourent, elle va, justement, retrouver cette imagination qu'elle avait perdu, ces petits bonheurs ridicules et pourtant tellement importants qu'elle avait oubliés, ces moments qui nous font nous sentir plus vivant que jamais.
  
 
  
  

La bêtise humaine

 
Dans la continuité du point précédent, on peut donc aisément conclure que Takahashi est loin d'être tendre avec l'espèce humaine et la société contemporaine. Même s'il adopte un style tout à fait différent d'un Mohiro Kitoh ou d'un Jiro Matsumoto, il cherche néanmoins à mettre le doigt sur différents aspects négatifs de notre monde. Ou, en tout cas, il invite le lecteur à le faire.

Le plus évident, sans surprise, est le problème de la guerre. Thème au demeurant très classique mais qui sera ici traité de manière particulière. En fait, Takahashi ne présente pratiquement jamais à ses lecteurs des scènes violentes, des fusillades sanglantes, des combats acharnés où les membres giclent allègrement. Pourtant, il aurait pu très aisément tomber dans ce piège, Chise étant en effet un instrument idéal pour offrir du grand spectacle au public. Mais il choisit au contraire de s'attarder sur tout ce qui se passe en dehors des affrontements. Les moments d'attente, ceux durant lesquels on a l'occasion de réfléchir, de se demander ce qu'on fait là, les moments où l'on compte les morts, où l'on voit si son pote est encore en vie ou non. Et ces passages se révèlent bien plus horribles psychologiquement parlant qu'on aurait pu le croire, et cela est magnifiquement incarné par Chise qui, après quelques volumes, perdant peu à peu son humanité, ne souhaite plus attendre que les prochains ordres arrivent, elle veut se battre à tout prix et tout de suite pour ne pas avoir l'occasion de se souvenir de ce qu'elle a fait, de Shuji et de ses proches. Il n'y a pas si longtemps, pourtant, elle souhaitait tout sauf remplir ses missions sanglantes.
Néanmoins, il arrive parfois que Takahashi change de registre, comme dans Love story, killed, où il est beaucoup plus cru et développe un récit plus violent et glauque.

Dans Fragment, ce sont les croyances et la manipulation des médias/du gouvernement qui sont abordés. En effet, d'une part le peuple pense encore que c'est la famille royale, vivant dans son beau château digne d'un conte de fée, qui gouverne le pays et, d'autre part, ils pensent provoquer la colère divine en tentant d'utiliser la machine volante censée les sauver de leur fin imminente. Dans la mesure où l'on se trouve ici dans une oeuvre avant tout destinée à un public plus jeune, la critique est également moins présente ou, en tout cas, moins perceptible dans un premier temps. Néanmoins, elle est bel et bien là et gagne en profondeur au fur et à mesure que le récit progresse et se montre, d'une certaine manière, assez acerbe. Puisque, quand on y réfléchit un peu, on se rend compte que les habitants du royaume sont dans une impasse. Ils sont de toute manière condamnés à périr tôt ou tard du fait de la neige qui les ensevelit chaque jour un peu plus et, d'un autre côté, leur seul échappatoire se retrouve inaccessible de par la faute de leurs dieux. Pas vraiment bienveillants, les dieux, pour le coup.

Enfin, dans Le dernier été de notre enfance, c'est surtout de xénophobie dont il est question. Les habitants du village dans lequel ont vécu Haru et sa mère les ont toujours détestées pour des raisons aussi multiples que stupides. Dans un premier temps, simplement parce qu'elles étaient étrangères. Et ensuite, parce qu'elles n'allaient pas à la messe le dimanche comme tout le monde. Pourtant, elles n'ont jamais fait de mal à qui que ce soit en tant que tel. Mais l'obstination des gens est tenace, il faut croire. Et, finalement, il n'y a que les enfants qui appréciaient cette dame "marginale".

Tout cela, Shin Takahashi ne le jette pas non plus à la figure du lecteur de manière grossière et intempestive. Il retranscrit simplement des évènements et chacun pourra se faire sa propre opinion de tout cela. D'une certaine manière, on pourra parfois prendre le parti des habitants du village, voyant par exemple Haru débarquer dans une simple robe légère à l'enterrement de sa mère. Libre à nous également de nous attarder plus longuement sur l'un ou l'autre thème, sans pour autant que la lecture n'en soit perturbée ou perdre de sa fluidité. Takahashi cherche avant tout à transmettre des sentiments, pas des dissertations sur ce qui est bien ou mal, sur ce qui est juste ou erroné.
 
 

L'amour comme source de vie

 
Et, puisque l'on parle de sentiments, l'un de ceux qui prédomine le plus dans ses oeuvres est l'amour, ou l'amitié, suivant quel duo on suit. Car Takahashi aime fonctionner avec des binômes: Shuji et Chise, Icolo et Blanco, Haru et Taro. Le fait que chacun de ses couples soient différents est aussi particulièrement intéressant et permet à chaque fois d'aborder les choses sous un angle de vue différent.

Dans le premier cas, on retrouve un amour typique d'adolescent. L'un comme l'autre sont maladroits et au départ ne savent pas vraiment ce qu'ils font ensemble. Chise a demandé à Shuji de sortir avec elle parce qu'Akemi lui a dit de le faire, et Shuji a accepté parce qu'il trouvait le visage de Chise mignon, voila tout. Pourtant, un évènement inattendu avec l'arrivée de la guerre va tout chambouler et, ce qui ne devait être qu'une amourette vite oubliée va devenir bien plus. Le dernier chant d'amour sur cette petite planète, comme l'écrit si bien Takahashi. On est ainsi invité à les suivre au jour le jour, témoin des gaffes de Shuji qui ne sait pas comment s'y prendre pour témoigner son affection et de la timidité de Chise qui n'arrive à communiquer vraiment ce qu'elle ressent que par le biais du journal commun. Par moment, cette relation apparait comme relativement inintéressante et même gonflante. Pourtant, on se rend compte qu'après tout, les réactions de l'un et de l'autre ne sont pas si exagérées que cela et que, replacées dans leur contexte, elles sont même parfaitement crédibles.

Qui plus est, le lien qu'entretiennent les deux jeunes gens est tout sauf immuable.
Il évolue même grandement tout au long de l'aventure. Dans un premier temps, bien évidemment, avec la découverte de la nature réelle de Chise, ensuite lorsque Shuji retrouve Fuyumi, lorsqu'ils décident de ne plus être qu'amis, et enfin lorsque tout espoir semble perdu et qu'ils s'enfuient pour vivre leurs derniers instants de bonheur. Au fil de leur aventure, chacun est devenu indissociable à l'autre. En définitive, il se trouve que l'on est là en présence d'une relation terriblement touchante et maîtrisée qui a de quoi faire rougir bon nombre de shojos et de joseis et qui aura, à coup sûr, marqué les esprits.

Le cas d'Icolo et de Blanco est nettement différent. Ils sont plus jeunes et ce qui est avant tout mis en avant est la notion d'ami. Pour ce faire, Takahashi choisit des personnages diamétralement opposés. Icolo n'a jamais eu d'ami, elle ne sait pas vraiment en quoi cela consiste ni ce que ça représente. Blanco, inversement, conditionne toutes ces relations sociales sur la notion d'ami ou d'ennemi. Si son interlocuteur est un ami, il lui vient en aide, dans le cas contraire, il s'en débarrasse. Cela donne lieu à une situation pour le moins intéressante.
D'un côté on se retrouve avec un Blanco pour qui cette notion n'est pas vraiment conditionnée par des sentiments. C'est davantage une question de vrai ou de faux, de blanc ou de noir. Il n'y a pas d'alternative et il ne fait pas dans la demi-mesure. Il ne prend pas la peine de se demander si ce qu'il fait est bien ou mal, si il blesse Icolo ou si au contraire il la réconforte. Et cette dernière, elle, se demande sans cesse quelle est la signification réelle d'un ami. Elle ne sait pas comment elle doit considérer Blanco, quels sentiments elle éprouve pour lui. De l'amitié, de l'amour, ou plutôt un échappatoire inespéré ? Qu'est ce qui la pousse à rester attachée à lui ? Elle n'a pas encore de réponse à fournir.

Pour Haru et Taro, on est une nouvelle fois confronté à quelque chose de différent. Ici, c'est plus une amitié qui se forme. Mais une amitié qui sera décisive dans l'évolution du personnage d'Haru. Elle qui était désabusée, ne voyant aucun avenir concret se profiler à l'horizon, va, au contact du jeune garçon, petit à petit entrevoir la vie différemment. Avec une âme d'enfant, oui et non. Sa relation avec Taro va surtout lui permettre de se rendre compte de ce qui ne va plus chez elle et lui redonner le gout de la vie. Et, dès lors, en ayant retrouvé cette part d'insouciance qui lui manquait, elle va pouvoir devenir réellement adulte. Et, dans le même temps, Taro va, lui aussi, grandir au contact d'Haru, trouvant sa voie grâce aux multiples expériences auxquelles il sera confronté.

Voila donc trois manières différentes d'aborder les choses, mais toujours avec la même finalité, toujours tournée vers l'espoir. Seul, il est impossible d'avancer, et c'est ensemble que l'on peut batir son avenir. Un message simple, mais terriblement vrai.
    
 
 
  
 

© 2010 Shin Takahashi. All rights reserved

Commentaires

DONNER VOTRE AVIS
dkrevenge

De dkrevenge [2696 Pts], le 12 Septembre 2010 à 22h54

18/20

tres bon dossier pour un auteur tres interesssant (et pas vulgaire du tout)

mangashojo

De mangashojo [2558 Pts], le 11 Septembre 2010 à 14h51

je ne connais les manga ni auteur  . j'ai lu le dossier qui est bien realise par shaedhen . Je paratage le meme avis que aurélie sur propos

Aurélie

De Aurélie, le 11 Septembre 2010 à 10h25

Un auteur peut très bien utiliser des enfants dans ses mangas pour leur pureté ou leur innocence, il n’y a aucun problème avec ça. Il n’y a qu’à voir Miyazaki, je n’ai jamais rien vu d’érotique dans ses personnages, ce sont tous des enfants purs et innocents. Chez Shin Takahashi, je vois aussi cette pureté mais ce qui gêne, c’est qu’il sexualise les petites filles. Sinon comment expliquer qu’Iccolo à 13 ans porte des nuisettes avec de la dentelle et que sur la couv du 3, elle ait du rouge à lèvres (ses lèvres devraient être de la même couleur que celle de Blanco) et qu’on voit la bretelle de sa nuisette (en gros, Blanco est habillé mais pas elle).

Autres exemples : la couv de « Larme ultime, vers la lumière » (là, le point de vue est soft mais la moue un peu sensuelle de la fille parait étrange), l’illustration au début de « Love story killed », la petite fille attachée dans les premières pages de « l’étoile des enfants » (encore une gamine les jambes écartées et la jupe sur les cuisses). Toujours dans le même manga, dans la galerie d’illustrations, la première illustration montre Chise et tiens, on voit encore sous sa jupe, que c’est drôle.

Pour en revenir au dessin du volume 1 de Fragment, je vois pas comment on peut souffler dans un tube en l’enfonçant dans sa bouche.

Pour l’illustration que vous avez utilisée, je veux faire remarquer que l’image est très belle mais on voit un très léger trait qui dessine la cuisse de la fille et qui tout d’un coup, laisse apparaître ce qui pourrait y avoir sous sa jupe. Chez lui, rien n’est vulgaire, il reste toujours très soft et suggère beaucoup. Il y a un autre dessin que je viens de remarquer dans votre dossier, c’est la fille avec la glace.

Parfois, je me dis que c’est pas lui qui fait un lolicon mais qu’il fait ça pour aguicher certains lecteurs car je ne pense pas, vu la gravité des sujets qu’il aborde, qu’il destine essentiellement ses mangas aux ados. Pour les gens « normaux », ses dessins passent sans problème mais pour les pervers, certains codes de ses dessins (les vues sous les jupes des filles) ne passent pas inaperçus et il doit en être conscient. C’est peut-être même devenu sa marque de fabrique car combien de fois, on voit ou laisse apercevoir ce qu’il y a sous la jupe de Chise dans Larme ultime. Ok, c’est une lycéenne en mini jupe qui vole donc il peut pas faire autrement mais quand même.

Chacun pense ce qu’il veut mais les moues, les joues rosies, les poses des gamines me dérangent un peu chez Shin alors que chez d’autres qui utilisent souvent des enfants, comme chez Miyazaki, je n’y vois que de l’innocence.

 

 

 

Shaedhen

De Shaedhen [777 Pts], le 10 Septembre 2010 à 22h40

Merci pour vos commentaires !

Etant donné que c'est le premier dossier de cette ampleur que je réalise, je n'étais pas trop sûr de moi, mais apparement ça va ^^

Pour répondre à Aurélie :

Je comprends votre ressenti, mais je pense qu'il y a plusieurs manières d'interpréter les choses. Par rapport à Icolo, il est vrai qu'on la voit assez souvent assise les jambes écartées. On peut y voir une connotation suggestive, mais ce n'est pour moi pas la seule interprétation possible. Cela peut aussi symboliser sa vulnérabilité, d'une certaine manière même si, la série étant destinée à un public plutot jeune, j'opterai pour une deuxième solution qui est de représenter son côté un peu maladroit avec les rêgles de bienséances. Elle adopte une position qu'on peut qualifier de vulgaire soit sans s'en rendre compte, soit de par le fait que son état d'épuisement physique et mental fait qu'elle ni prête plus aucune attention.

J'ai reparcouru le 1er tome de Fragment pour voir la scène du feu à laquelle vous faites allusion. En effet, cela peut prêter à confusion. Maintenant, et en toute honneteté, les deux fois où j'ai lu ce volume cela ne m'avais pas du tout choqué ou interpellé. ( Et pourtant, je ne suis pas le dernier venu quand il s'agit d'avoir l'esprit mal tourné ^^; )

Par contre, en ce qui concerne la réfèrence à l'image ( celle où elle arrose les plantes si j'ai bien compris ? ), je ne comprends pas trop ce qu'il peut y avoir de suggestif.

Griffith

De Griffith [224 Pts], le 10 Septembre 2010 à 17h55

Un très bon dossier sur un auteur que j'apprécie beaucoup. Larme Ultime reste son oeuvre référence et ma préférée. Son style de dessin est assez atypique et c'est ce qui le caractérise.

J'ai tout de même moins aimé Fragment, je pense que l'auteur ne peut pas pleinement s'exprimé à travers un shonen comme celui-ci et il ferait peut-être mieux de retourner à des oeuvres plus sérieuses.

 

Sinon, je ne trouve pas l'érotisme de ses mangas exagérés et surtout, cela s'imbrique parfaitement dans le contexte et donne un réalisme encore plus fort.

Pour moi Fragment reste très très soft et je n'ai pas remarqué tous les détails dont tu fais mention Aurélie, d'ailleurs je n'avais jamais fais attention à ce soit disant côté pervers de l'auteur...

Pour moi le fait qu'il dessine principalement des enfants réside plutôt dans le fait de la pureté que représentent ceux-ci et de toute leur innocence, comme il l'a été justement expliqué dans ce dossier.

Aurélie

De Aurélie, le 10 Septembre 2010 à 16h42

Moi, il y a quelque chose qui m’a toujours dérangée chez cet auteur, c’est, non pas cette « pointe d’érotisme » comme vous dites mais cette « pointe de pédophilie ». Je parierai sans problème que Shin Takahashi souffre d’un lolita complexe.

Pratiqument tous ses perso féminins sont des très jeunes filles, elles ont peu de poitrine et prennent souvent la même pose : assises, jambes écartées et jupe relevée sur les cuisses. Il suffit de faire gaffe à ses dessins et vous verrez que la jupe relevée est un grand classique chez lui. Ah, et n’oublions pas l’angle de Moi, ce qui m'a toujours dérangé chez cet auteur, c'est non pas vue bien choisi de sa part. Tiens, donc, regardez l’illustration que vous avez mis pour le paragraphe « la recette du succès ». Il ne montre jamais rien en détail, tout est dans la suggestion. Je précise que je dessine et que c’est pour ça que je fais gaffe à ce genre de détails.

Il y a même un dessin d’Iccolo dans les premières pages du volume 1 de Fragment qui m’avait bien choquée : la gamine est en train d’attiser un feu avec un tube qui lui prend toute la bouche et je trouve ce dessin très suggestif et je ne pense pas que ce soit moi qui aie l’esprit mal placé. D’ailleurs, Iccolo apparaît souvent nue ou à moitié dévetue dans cette série.

Il peut mettre en scène des femmes comme bon lui semble et être obsédé parce qu’il y a sous les jupes des filles, on s’en fiche, le problème c’est quand la femme a des allures de fillette de 13 ans.

jojo81

De jojo81 [7208 Pts], le 10 Septembre 2010 à 15h29

20/20

C'est vraiment un excellent dossier. Tu as parfaitement su transposer l'univers de Takahashi. Je n'ai le que le début de Fragment et le dernier été de mon enfance. Je me ferais Larme Ultime très rapidement je pense.

Chamine

De Chamine [1437 Pts], le 10 Septembre 2010 à 11h27

18/20

Ces derniers jours j'ai lu successivement Fragment puis Larme Ultime, il me manque plus que le dernier été, et j'ai adoré, j'ai adoré l'auteur, j'ai adoré le style, la poésie, j'ai pleuré devant Larme Ultime, j'ai tiqué des fois, devant la "violence" que le manga pouvait dégager, mais aussi la mélancolie, la tristesse, la doute. Pour moi la façon dont il fait ses mangas est admirable, les dessins, dans les plan intenses sont magnifiques, les couvertures encore plus autant que les illustrations couleurs.

Alors merci pour ce dossier qui arrive à point nommé, il y a peu de spoiler, les aspects qui peuvent gêner ou faire que l'on aime moins le manga sont bien abordés (Ceux ci même qui moi ne m'ont pas dérangée) Ca me donne violemment envie d'acheter le tome qui me manque. Je conseille à tout le monde de lire cet auteur, évidemment, il ne plaira pas à tout le monde mais c'est un auteur qu'il faut avoir testé.

VOTRE AVIS



Si vous voulez créer un compte, c'est ICI et c'est gratuit!

> Conditions d'utilisation